Jean-Claude Baniol : « La vigne plutôt que le golf »

Chez les Baniol, on est vigneron de père en fils à Saint-Christol, près de Montpellier, depuis sept générations. Mais Jean-Claude Baniol, 64 ans, est le premier de la lignée à avoir un autre métier pour activité principale. « La vigne, ça ne nourrit pas son homme », me disait mon père. Le fils a écouté son père : il est pharmacien depuis 36 ans à Ganges, à une quarantaine de kilomètres de Montpellier. Il avait continué au départ à donner à son père un coup de main dans les vignes. Mais après le décès de ce dernier, un an plus tard, Jean-Claude Baniol prit la direction de la propriété familiale d’une trentaine d’hectares, partagée avec sa soeur à l’héritage.

« La formation du pharmacien était idéale pour devenir vigneron : en chimie analytique, surtout, mais mes connaissances en botanique m’ont beaucoup aidé également », assure-t-il. Les points communs entre les deux métiers ? « L’amour du travail bien fait, de l’application, de l’ordre, de l’hygiène, de la responsabilité sanitaire. » Jean-Claude Baniol est le secrétaire général de la cave coopérative locale depuis une dizaine d’années et a pris la présidence du Syndicat des AOC de saint-christol l’an dernier. Une vieille fibre syndicale. Etudiant, il avait été président national de la MNEF et des associations d’étudiants en pharmacie, avant d’adhérer au syndicat des pharmaciens de l’Hérault et d’en devenir plus tard le président pendant plus de dix ans. « Dans cette période de crise pour la viticulture, j’essaie d’utiliser mon expérience du syndicalisme officinal au profit des vignerons que je représente », commente-t-il.

Jean-Claude Baniol gère sa double activité sans trop de problèmes : « C’est une question d’organisation, j’embauche quelqu’un pour me seconder à l’officine avant et pendant les vendanges. Le reste de l’année je suis dans les vignes, tôt le matin avant d’ouvrir la pharmacie ou le soir après la fermeture. Chacune de ces activités m’a apporté beaucoup de satisfaction. Au lieu de passer certains après-midi sur un court de tennis ou au golf, je suis souvent dans mes vignes. Et j’aime tellement ça… »