Le gouvernement allemand dit oui à la vente de médicaments par correspondance

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Publié le 4 mai 2002
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L’étau se resserre sur les officines allemandes. Après avoir annoncé son intention de contrôler les rabais accordés aux pharmaciens par les laboratoires, Ulla Schmidt, ministre de la Santé, les met en concurrence avec la vente par correspondance. Dans deux ans, celle-ci sera une réalité outre-Rhin, ce que réclamaient certaines caisses en vue de réaliser des économies. Ainsi en a décidé Ulla Schmidt à l’issue de tables rondes organisées pour mettre sur pied la réforme de 2003 et réunissant 24 partenaires : caisses, syndicats, patronat, dentistes, médecins, laboratoires et pharmaciens.

Cette perspective a soulevé l’indignation des pharmaciens et des grossistes qui avaient obtenu en février dernier l’interdiction en Allemagne du distributeur on line Doc Morris. Ils soulignent que la légalisation de la vente par correspondance nécessitera une révision de l’AMM allemande et qu’elle remettra en cause la sûreté du médicament. Les pharmaciens réagissent en lançant une campagne d’information grand public. L’initiative « Pro Apotheke » mettra en garde les usagers contre les conséquences et les risques de la vente par correspondance. Mais d’ores et déjà, une fédération de pharmaciens par correspondance (la BVDA) vient de se créer, anticipant sur la réforme.

L’ABDA, fédération professionnelle, s’émeut de ces dissidences dans ses rangs et suspecte la société suisse MediService AG, spécialiste de la vente par correspondance, d’être à l’origine de la BVDA. Face à cette traîtrise, les pharmaciens raccrochent désormais leurs espoirs à une seule inconnue : l’issue des élections législatives de cet automne qui, en cas d’échec des sociaux-démocrates, anéantirait ce projet. Un précédent préoccupant pour l’ensemble de la pharmacie européenne.

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