Un bel outil thérapeutique négligé

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Publié le 24 mai 2014
Par Anne-Hélène Collin
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Evoquer le cannabis, c’est s’exposer à un débat houleux. Il était temps de mettre les émotions de côté et de faire une mise au point. Lors d’une conférence à la faculté de médecine du CHU de Bicêtre, mi-mai, un addictologue (Dr Lebeau), un neurologue (Dr Clavelou) et un cancérologue spécialiste de la douleur (Dr Di Palma) ont fait part de leurs expériences et de leurs attentes au sujet du cannabis en tant qu’outil thérapeutique. D’un côté, il y a l’herbe, riche en tétrahydrocannabinol (THC) et en une soixantaine d’autres cannabinoïdes. Ce produit est totalement illégal mais efficace pour soulager de nombreux maux tels que les douleurs nociceptives ou spastiques, et les vomissements induits par la chimiothérapie. De l’autre côté, il y a Sativex, la version légale mais tronquée du cannabis, composé de THC et d’un seul cannabinoïde (le cannabidiol). Il est uniquement indiqué dans les douleurs spastiques de la sclérose en plaques. Sur les douleurs nociceptives, il ne se montre pas efficace. Sur les vomissements chimio-induits, il n’a jamais été testé.

Le cannabis, qu’il soit stupéfiant ou médicament, peut donc soulager de nombreux patients. Des études sont encore à mener. Mais tant que les instances officielles s’imagineront que l’entrée du cannabis dans la pratique médicale est une porte ouverte à sa légalisation, elles se montreront frileuses quant à l’avancée des recherches.

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