Levothyrox : la bioéquivalence (encore) remise en cause

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Publié le 2 septembre 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Après avoir démonté en avril les résultats de l’étude de bioéquivalence accompagnant le changement de formule de Levothyrox, la même équipe franco-britannique de pharmacologues s’en prend cette fois à la taille de l’échantillon choisi (204 patients) : trop grand, expliquent les auteurs, le 21 août, dans les pages « Opinion » de la revue Clinical Pharmacokinetics. Un large panel peut en effet masquer les variations individuelles, considérées comme «   un bruit expérimental   » et non comme une variation biologique pertinente. «   Un nombre beaucoup plus petit de sujets (généralement entre 24 et 36 – comme recommandé dans les guides européens, NdlR) aurait conduit à rejeter la conclusion d’une bioéquivalence   », affirment les chercheurs, qui sous-entendent que l’intention était délibérée : «   Il semble probable que l’entreprise savait ou supposait qu’un grand nombre de sujets serait nécessaire pour démontrer la bioéquivalence moyenne.   » Merck s’en défend dans un communiqué diffusé le 22 août, où le laboratoire affirme avoir fait valider la taille de l’échantillon par les autorités de santé françaises et européennes. Emettant de fortes réserves sur cet article, Merck promet une réponse «   scientifique et étayée   ». Quoi qu’il en soit, l’équipe de chercheurs maintient sa position : une étude de bioéquivalence individuelle aurait été plus adaptée et aurait permis de mieux accompagner les patients lors du passage à la nouvelle formule.§

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