Les psychotropes

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Publié le 4 septembre 2004
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Le mensuel La Recherche consacre son dernier hors série aux « Molécules du bonheur » et revient sur un véritable fait de société : la folle ascension des ventes d’antidépresseurs. Et de dévoiler les débuts tumultueux du Prozac. En résumé, l’activité de la fluoxétine serait proche de celle du placebo. Alors que la réglementation allemande a jugé la molécule « inadaptée au traitement de la dépression », celle-ci semble avoir bénéficié de la clémence de la FDA… Selon ce dossier très documenté, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine ne traitent donc pas les dépressions sévères et induisent des effets secondaires occultés par le lobbying marketing des laboratoires (risque suicidaire et dépendance). N’empêche, ils suscitent l’engouement de nos contemporains qui « ne supportent plus les fluctuations pénibles du psychisme ». « Verra-t-on un jour certains médicaments psychotropes vendus sans ordonnance en pharmacie ? », s’interroge sérieusement Edouard Zarifian, professeur de psychiatrie, tout en soulignant le succès des oméga-3 alors qu’« il subsiste une incertitude totale quant à leur effet sur les troubles de l’humeur ». Conclusion : en matière de dépression, le mouvement d’automédication est en marche. Un article est même consacré au millepertuis – et plus exactement au Procalmil des laboratoires Arkopharma -, vénéré par les médecins allemands. Reste que, parallèlement, les recherches scientifiques se poursuivent : du RU 486 à la stimulation magnétique, en passant par le propranolol pour soulager le stress posttraumatique.

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