- Accueil ›
- Thérapeutique ›
- Médicaments ›
- Recherche et innovation ›
- Les granules de la discorde
Les granules de la discorde
Cette fois, c’est l’EASAC, le Conseil scientifique des académies des sciences européennes, qui a émis, le 20 septembre, un avis sévèrement négatif sur l’homéopathie. Les arguments ne sont pas nouveaux : absence d’efficacité (ou effet placebo), retard de consultation ou de prise en charge par un traitement approprié, risque de perte de confiance des patients et du public en une médecine allopathique. Le conseil scientifique recommande donc de durcir les demandes d’autorisation de mise sur le marché et les conditions de remboursement des médicaments homéopathiques. Une position que dénonce le syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), reprochant notamment à l’EASAC son manque d’impartialité.
En allant jusqu’à qualifier l’homéopathie de nocive, le groupe de travail s’est attiré les foudres des homéopathes : « Les médecins homéopathes sont d’abord et avant tout des médecins !, rappelle le syndicat. Les médicaments homéopathiques sont prescrits ou conseillés par des professionnels de santé (médecins, pharmaciens, sages-femmes…) formés. Ces derniers sont en capacité de faire un choix éclairé sur le traitement à dispenser ».
EPI 3 : de l’intérêt clinique de l’homéopathie
L’étude épidémiologique EPI 3, menée entre 2005 et 2012 sur près de 8 600 patients au sein de 825 cabinets de médecins généralistes aux pratiques variées (conventionnelle, homéopathique, mixte), montre que les patients suivis par un médecin homéopathe consomment deux fois moins d’AINS et d’antalgiques, deux fois moins d’antibiotiques et trois fois moins de psychotropes que les autres patients, sans risque de complication supplémentaire, avec une évolution clinique comparable à l’allopathie. Dans un contexte de surconsommation médicamenteuse et de tentatives de maîtrise des risques sanitaires, l’intérêt n’est pas négligeable. Avec des économies à la clé : selon le SNMHF, les médicaments homéopathiques ne représentent que 0,29 % des remboursements de médicaments en France. Reste à estimer précisemment les économies réalisées par l’homéopathie grâce à la baisse de consommation des médicaments allopathiques, et des effets indésirables qui en découle, et aux accidents évités. D’autant que dans son rapport annuel sur les risques des professionnels de santé, la MACSF mentionne que l’homéopathie est à l’origine de 5 déclarations de sinistres de professionnels de santé entre 2010 et 2016. Le motif est le même : retard dans la prise en charge de pathologies. §

- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
