Ketek

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Publié le 21 septembre 2002
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TÉLITHROMYCINE

La résistance bactérienne à certains antibiotiques pose un réel problème de santé publique. C’est dans ce contexte que deux molécules enrichissent l’arsenal thérapeutique des infections respiratoires communautaires : la télithromycine et la moxifloxacine. En terme d’efficacité, leur apport reste modeste voire nul selon les indications. Mais, elles pourraient permettre d’épargner des molécules sources de résistance.La télithromycine inaugure le groupe des kétolides : le noyau érythronolide est modifié par l’introduction d’un motif 3-kéto et d’une chaîne carbamate.

Cette molécule a une forte activité sur les Gram + et les germes atypiques retrouvés dans les infections respiratoires.

Sa structure, lui permettant de se fixer sur les ribosomes bactériens, explique qu’elle n’induise que peu de résistance par mutation.

L’efficacité de Ketek a été évaluée par des études comparatives, randomisées en double aveugle et versus des molécules de référence – amoxicilline seule ou associée à l’acide clavulanique, céfuroxime-axétil, clarithromycine. Elle s’avère analogue à celle des comparateurs en général et aussi chez les patients à risque (âge > 65 ans, tabagiques et/ou alcooliques, insuffisants cardiaques, diabétiques, sujets soumis à une corticothérapie prolongée).

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La télithromycine s’administre en une prise quotidienne unique de deux comprimés (soit 800 mg/j). La durée du traitement varie selon l’indication : 5 jours pour la sinusite aiguë, l’exacerbation de bronchite chronique) ou 7 à 10 jours en cas de pneumonie communautaire de gravité légère à modérée. Son administration ne requiert aucune adaptation chez le sujet âgé, l’insuffisant rénal modéré ou l’insuffisant hépatique. Elle bénéficie d’une bonne tolérance générale.

La télithromycine constitue une alternative – y compris en première intention – dans le choix d’une antibiothérapie probabiliste ou chez les intolérants aux lactamines. Son amélioration du service médical rendu est modeste (ASMR III) par rapport aux macrolides en traitement probabiliste des pneumonies communautaires. Il n’apporte aucune amélioration dans les autres indications (ASMR V).

Voir le Moniteur n° 2456 du 14.9.02