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© covid-19, hydroxychloroquine, LancetGate, tribune - Pixabay
Hydroxychloroquine : le grand bluff ?
Des dizaines de médecins, infectiologues, des membres de sociétés savantes, plus de 700 soignants et chercheurs, soutenus par plus de 2000 signataires – soignants, chercheurs ou associations – se sont réunis pour publier ce 4 juin dans Le Monde une tribune rappelant que « La médecine ne relève pas d’un coup de poker ».
Il n’est jamais nommé, et sa molécule star non plus, mais la tribune tacle clairement les propos et les méthodes du Pr Raoult pour imposer l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. Pour les signataires de la tribune, « intuition » et « bon sens médical » ne sont pas suffisants pour faire d’une molécule un traitement efficace et sûr dans le traitement du Covid-19, même s’il obtient l’adhésion du public à coup de sondages. « Si des médecins ou des chercheurs pensent avoir trouvé le remède miracle qui va stopper de manière » spectaculaire » une maladie, il est de leur devoir de tout faire pour convaincre la communauté médicale de la nécessité de donner ce traitement aux patients. »
« Les données actuelles de la médecine et de la science ne permettent toujours pas de savoir quels médicaments sont efficaces et à quel stade de la maladie. Il serait actuellement faux de prétendre le contraire », soulignent encore les signataires de la tribune. Tribune publiée au moment où la revue The Lancet, et dans la foulée The New England Journal of Medicine (NEJM), retirent deux études de leurs publications. Trois des quatre auteurs venant de se rétracter.
La donne pourrait encore changer. Ce 5 juin, le vaste essai contrôlé randomisé britannique Recovery, qui teste l’association lopinavir/ritonavir, la dexaméthasone à faible dose, l’hydroxychloroquine, l’azithromycine, le tocilizumab et du plasma de patients convalescents, vient de livrer ses premières conclusions. « Il n’y a pas d’effet bénéfique de l’hydroxychloroquine chez les patients Covid-19 hospitalisés », annoncent les responsables de l’essai, qui ont décidé d’arrêter l’inscription de nouveaux patients dans le bras hydroxychloroquine. « Bien qu’il soit décevant que ce traitement se révèle inefficace, il nous permet de concentrer les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs », ajoutent-ils.
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