En Bretagne, médecins et pharmaciens échangent sur l’antibiorésistance

Parler d’antibiorésistance sans les pharmaciens et les biologistes paraissait compliqué, explique Thierry Labarthe, médecin généraliste breton et président de l’association de coordination Géco lib’. D’où ces huit soirées interprofessionnelles d’information sur l’antibiorésistance*. Il faut en effet savoir que 90 % des prescriptions d’antibiotiques sont rédigées en ville et 70 % par les généralistes. » Si l’URPS médecins libéraux de Bretagne a initié le projet, elle a d’emblée impliqué l’URPS pharmaciens dans son élaboration. La présentation commence par un quiz, le rappel de ce qu’est une ordonnance de non prescription, puis se poursuit par un état des lieux de l’antibiorésistance en Bretagne, la description de cas cliniques (cystite simple, pyélonéphrite aiguë, infection à Clostridium difficile) et les recommandations les plus récentes. Un médecin généraliste, un pharmacien, un biologiste et deux infectiologues interviennent lors de la soirée. « Les médecins ont agi avec élégance en nous permettant de traiter durant une vingtaine de minutes de divers aspects lors de la délivrance des antibiotiques : consultation du DP, conseils, interactions médicamenteuses notamment avec les AVK, effets indésirables les plus courants, respect du temps de traitement, TROD pour l’angine… », explique Noëlle Davoust, titulaire à Rennes (Ille-et-Vilaine) et membre de l’URPS pharmaciens. Quatre soirées ont déjà eu lieu en 2017. « Quelque 250 professionnels de santé – médecins, pharmaciens, biologistes, ophtalmologistes, dermatologues – ont assisté à ces premières réunions », souligne Thierry Labarthe. Quatre autres auront lieu le 23 janvier à Brest, le 30 janvier à Pontivy, le 6 février à Vannes et le 20 février à Quimper. « Il est important que nous adoptions tous les mêmes messages, les mêmes consensus et les bonnes pratiques pour lutter contre l’antibiorésistance », conclut Noëlle Davoust. 