D’où viennent-ils, où vont-ils ?

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Publié le 18 janvier 2003
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Comme dans le trafic de drogue, les médicament contrefaits sont le plus souvent fabriqués dans un pays, transformés en comprimés ou pilules dans un autre, conditionnés dans un troisième avant que les produits d’un même « lot » soient transportés via différents Etats pour aboutir à une destination finale pour la vente. La matière première, elle, vient déjà en général de plusieurs destinations.

L’Europe occidentale commence à devenir un marché intéressant mais ne figure pas encore parmi les principaux marchés de débouchés. En revanche, elle sert de plaque tournante pour le transit, notamment vers les Etats-Unis. La Belgique et le Portugal sont considérés comme des plaques tournantes du trafic. A noter que, de source industrielle, de nombreux événements liés à la contrefaçon sont régulièrement observés en Russie.

Attention à Internet !

Le web constitue actuellement l’une des filières les plus dangereuses en ce qui concerne les pays occidentaux et notamment les Etats-Unis, la France étant encore protégée… par le manque d’engouement de ses habitants pour l’Internet !

Selon l’Union des fabricants, mis à part pour certaines catégories de produits comme les antipaludiques, l’Asie serait encore peu intéressante en matière de débouchés en raison de la spécificité des packagings et de l’attrait de produits particuliers dans ces pays, notamment les médecines douces, domaine peu lucratif pour les contrefacteurs.

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66 morts

aux Etats-Unis suite à la consommation d’antibiotiques défectueux. Rapports de contrefaçon sur les produits de biotechnologies Epogen, Procrit, Neupogen, Nutropin, Serostim, Combivir, Zyprexa, Neupogen, Gamimune (2001-2002).

32 000 doses de faux Viagra

saisies à Louisville, Etats-Unis. Saisie de 30 000 pilules de Prozac contrefait à l’aéroport international de Washington (2001)

La FDA

enquête sur des cas de produits de prescription contrefaits découverts dans des pharmacies légales de sept Etats américains (2002).

Près de 200 enfants décédés

en Haïti, dont une centaine après ingestion d’une solution antitussive contenant un solvant toxique en 1990. Six ans plus tard, l’ingestion d’un sirop antitussif contenant de l’antigel provoquait la mort d’une centaine d’autres enfants.

40 %

des médicaments vendus en Argentine, Mexique et Colombie seraient contrefaits.

Faux Zantac

au Royaume-Uni (1989).

2 500 morts de méningite

au Niger : 80 000 personnes avaient été vaccinées avec un produit inactif (1995).

80 %

des médicaments vendus au Nigeria sont considérés faux par l’OMS (2002).

48 %

des échantillons d’artésunate analysés en provenance du Nigeria sont eux aussi défectueux (2001).

20 %

des médicaments relevés au Cameroun sont non conformes (1994).

12 %

des médicaments distribués en Russie sont des contrefaçons (2002).

10 %

médicaments distribués en Chine sont contrefaits ou non conformes d’après les analyses (1997)

Doutes sérieux

sur la provenance de 37 des 137 produits de marque analysés en provenance du Bangladesh (1992).

33 % des traitements antipaludiques

du Cambodge, de Thaïlande et du Vietnam ne contiennent aucun principe actif (2001). L’artésunate, l’un des principaux traitements est aussi la cible des faussaires.