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Baclofène Zentiva : remboursement annulé dans l’alcoolodépendance
La mise à disposition des médicaments à base de baclofène dans la prise en charge des patients alcoolodépendants s’apparente à une véritable série à rebondissements. Le dernier épisode date du 13 juin, avec le déremboursement de la spécialité Baclofène Zentiva à la suite d’une requête du laboratoire Ethypharm qui commercialise Baclocur.
Comme si les réticences des pouvoirs publics et des société savantes ne suffisaient pas à mettre des bâtons dans les roues de cette molécule plébiscitée par les associations de patients dans la réduction de la consommation d’alcool, les laboratoires pharmaceutiques ont, de leur côté, décidé de ne se faire aucun cadeau.
Ainsi Ethypharm, propriétaire de Baclocur, premier médicament à base de baclofène autorisé en France dans l’alcoolodépendance, a déposé une requête fin 2021 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat contre Baclofène Zentiva, dénonçant la différence de prise en charge des deux spécialités (15 % pour la première et 30 % pour la seconde) générant un surcoût pour l’assurance maladie.
Pour mémo, le 15 juin 2020, après 6 ans de recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du baclofène, la spécialité Baclocur arrivait sur le marché français. Ce médicament a reçu une autorisation de mise sur le marché pour la « réduction de la consommation d’alcool, en complément d’un suivi psychosocial, après échec des autres traitements, chez l’adulte ». Vendu au prix de 4,57 € pour le dosage à 10 mg, il est remboursé à 15 % par la sécurité sociale (soit 0,685 €).
En novembre 2020, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a octroyé une extension d’indication d’AMM à la spécialité Baclofène Zentiva 10 mg, générique de Lioresal. La spécialité, vendue 2,48 € a été remboursée à partir de juillet 2021 pour cette indication mais à hauteur de 30 % (soit 0,744 €), ce qui correspond au taux de remboursement de l’indication initiale de Baclofène Zentiva dans les contractures spastiques.
Ainsi, la haute juridiction a considéré que, Baclofène Zentiva n’apportant aucune amélioration du service médical rendu par rapport à Baclocur et ne permettant pas à l’assurance maladie de réaliser des économies dans le coût du traitement médicamenteux, son remboursement dans l’alcoolodépendance n’était pas justifié.
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