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« Avec le dépistage du diabète, les patients posent un autre regard sur nous »
Durant le mois de juin, près de 200 pharmacies du Grand Est, dont Sylvie Hosneld, titulaire à Mulhouse dans le Haut-Rhin, ont pratiqué le dépistage du diabète auprès de leurs patients.
L’objectif de l’expérimentation est d’assurer un dépistage précoce des diabétiques et prédiabétiques. On cible les personnes âgées de 35 ans et plus, et en surpoids », explique Sylvie Hosneld, titulaire d’une officine à Mulhouse (Haut-Rhin). Le projet a été monté avec l’ARS du Grand Est, l’URPS pharmaciens, l’URPS médecins, et la Société francophone du diabète (SFD). Pour participer à cette expérimentation qui se déroulait du 2 au 30 juin dans trois départements de la région (Ardennes, Haut-Rhin, Meurthe-et-Moselle), Sylvie Hosneld a dû suivre au préalable la soirée de formation. Elle a également reçu les 30 « kits » de dépistage comprenant un questionnaire Findrisc*, un test glycémique capillaire et un dépliant à remettre au patient. Pour cette expérimentation, le pharmacien est rémunéré 250 € s’il réalise les 30 tests. « Le questionnaire Findrisc permet d’établir les risques de la personne, par exemple si un membre de sa famille est diabétique. Si le score des réponses est égal ou supérieur à 12 points, nous procédons au dépistage, détaille la pharmacienne. Nous renseignons alors la date et l’heure du test glycémique, la taille, le poids et l’indice de masse corporelle, les restrictions alimentaires éventuelles, le résultat du dépistage, l’appareil avec lequel la mesure a été mise en place, le nom du pharmacien qui a réalisé le test. Nous remettons un volet au patient pour qu’il le donne à son médecin qui complètera ce dépistage par une prise de sang en laboratoire afin de confirmer ou infirmer le résultat. » Les pharmaciens renseignent également les résultats en ligne afin qu’ils soient centralisés. Ils devraient être présentés à l’automne prochain.
Double valorisation
Est-ce pour autant facile de proposer un dépistage en officine ? « Je fais des dépistages du diabète depuis douze ans ! Toute l’équipe (deux adjoints et quatre préparateurs) est formée, car effectivement, cela prend du temps de dialoguer avec les patients, répond Sylvie Hosneld. J’entame un échange en délivrant des médicaments ou en donnant des conseils de nutrition. Nous avons aussi placardé des affichettes annonçant le dépistage. Les gens sont plutôt sensibilisés au problème du diabète. » La pharmacienne a dû d’ailleurs recommander des kits supplémentaires. « Nous avons eu 4 ou 5 résultats positifs », observe-t-elle. Au-delà des enjeux de santé publique, cette expérimentation permet au pharmacien de montrer une autre facette de son métier. « Les patients posent un autre regard sur nous. Cela nous valorise aussi auprès de l’ARS par exemple, et permet une meilleure coopération entre pharmaciens et médecins », conclut la titulaire.
* Développé par l’Association finlandaise du diabète, le score Findrisc (Finnish Diabetes Risk Score) permet en 9 questions de calculer le risque de développer un diabète de type 2 au cours des 10 prochaines années.
1996 : diplôme de la faculté de Nancy (Meurthe-et-Moselle)
1997 :devient adjointe
2006 : DU d’orthopédie et acquisition d’une officine à Mulhouse (Haut-Rhin)
2011 :DU de nutrition générale
2015 : DU de micronutrition
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