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  • ? J’ai eu une prescription avec la préparation suivante : Oramorph, solution à 100 mg pour 5 ml, une boîte de 10 récipients unidoses, et Lacrigel, tube de 10 g, 20 tubes. Mélanger deux tubes de 10 g de Lacrigel à un flacon d’Oramorph. Application locale sur la zone douloureuse deux à quatre fois par jour. Cette ordonnance a été prescrite par un médecin d’un service d’anesthésie-réanimation. Puis-je effectuer cette préparation et la délivrer ?

? J’ai eu une prescription avec la préparation suivante : Oramorph, solution à 100 mg pour 5 ml, une boîte de 10 récipients unidoses, et Lacrigel, tube de 10 g, 20 tubes. Mélanger deux tubes de 10 g de Lacrigel à un flacon d’Oramorph. Application locale sur la zone douloureuse deux à quatre fois par jour. Cette ordonnance a été prescrite par un médecin d’un service d’anesthésie-réanimation. Puis-je effectuer cette préparation et la délivrer ?

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Publié le 3 mai 2008
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Réponse. Selon l’article R. 5132-8 du Code de la santé publique, « une spécialité pharmaceutique relevant de la réglementation des substances vénéneuses ne peut faire l’objet d’un déconditionnement par le pharmacien d’officine en vue de son incorporation dans une préparation magistrale. Cette interdiction n’est pas applicable aux spécialités destinées à être appliquées sur la peau ». En l’espèce, l’Oramorph est une spécialité stupéfiante qui se prend par voie orale. A côté de cette prohibition réglementaire, il est mentionné dans le nouveau guide des Bonnes pratiques de préparation (BPP) que le pharmacien peut utiliser en tant que matière première des spécialités pharmaceutiques « lorsque la matière première en vrac n’est pas disponible et sous réserve d’une étude de faisabilité ». Le sulfate de morphine n’est pas disponible sous forme de matière première. Néanmoins, selon les BPP, cette procédure ne peut être envisagée que dans les circonstances suivantes :

– elle doit être exceptionnelle ;

– en lien avec le prescripteur ;

– effectuée uniquement dans le cas où il n’existe pas de spécialité pharmaceutique permettant l’ajustement du dosage ou de la forme galénique ;

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– et dans le cadre d’une pathologie pour laquelle la spécialité n’existe pas.

En outre, la prudence s’impose puisqu’on attend très prochainement la publication d’un décret d’application relatif au déconditionnement des spécialités.

Conclusion : Oramorph ne pourra pas être déconditionné pour être incorporé dans la préparation puisqu’il existe sur le marché des spécialités ayant une indication thérapeutique équivalente (Emla et bientôt Versatis). Ces deux produits ont en effet une activité anesthésiante. Le pharmacien doit donc contacter le prescripteur pour lui proposer le remplacement de la préparation par un équivalent thérapeutique.

Sources : Code de la santé publique, Bonnes pratiques de préparation, conférence de presse DGS-Afssaps du 2.4.2008.