Cannabis à visée thérapeutique : pas d’expérimentation sans les équipes officinales

Auditionnée ce mercredi 17 avril par le comité d’experts en charge de l’expérimentation sur le cannabis à visée thérapeutique dans certaines pathologies (douleurs réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, soins de support en oncologie, situations palliatives, spasticité douloureuse de la sclérose en plaques), la Société française des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO) a présenté une enquête* à ses adhérents, démontrant que les officinaux sont favorables à la dispensation du cannabis à visée thérapeutique en ville (72,5 %), et prêts à s’y investir dans leur propre officine (89,1 %). A condition d’avoir été formés en amont (pour 87,5 %), si possible dans un modèle pluriprofessionnel (pour 30 %).

Les officinaux interrogés pointent également la nécessité d’échanges avec les médecins prescripteurs, et la nécessité d’une dispensation du cannabis sous une forme pharmaceutique évitant tout détournement d’usage, donc pas de produits en vrac ou en sachet. « Le pharmacien d’officine est déjà un acteur de santé qui accompagne ces pathologies, il semble donc logique que nous puissions dispenser le cannabis thérapeutique », conclut l’enquête.

Un avis qui rejoint celui de l’Ordre des pharmaciens. Auditionnée également par le comité, l’instance ordinale n’imagine pas l’expérimentation du cannabis à visée thérapeutique sans les pharmaciens d’officine.

*enquête menée du 27 mars au 1^er avril 2019 sur 599 pharmacies de métropole adhérentes à la SFSPO ayant répondu au formulaire Google.