Stivarga Régorafénib

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Publié le 20 juin 2015
Par Frédéric Chauvelot
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Comment délivrer ?

• Liste I.

• Remb. SS à 100 % uniquement pour le cancer colorectal métastatique de l’adulte, en seconde intention après échec ou contre-indication à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine, un traitement par anti-VEGF ou anti-EGFR, et dont le « score de performance » est de 0 ou 1.

• Prescription strictement hospitalière.

• Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.

• A chaque fois, le patient doit présenter l’ordonnance émanant d’un établissement de soins.

• Vérifier la spécialité du prescripteur et la réalisation du suivi thérapeutique à chaque délivrance.

A savoir au comptoir

Indication

• Le régorafénib est un inhibiteur de tyrosines-kinases impliquées dans l’angiogenèse tumorale (VEGFR1, 2, 3, TIE2), l’oncogenèse (KIT, RET, RAF-1, BRAF, BRAFV600E) et le microenvironnement tumoral (PDGFR, FGFR).

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• Stivarga est indiqué dans le traitement du cancer colorectal métastatique de l’adulte en seconde intention après échec ou contre-indication à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine, de traitement par anti-VEGF ou anti-EGFR.

• Il est aussi indiqué dans le traitement des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) métastatiques ou non résécables, après échec ou intolérance à l’imatinib ou au sunitinib.

Posologie

• La posologie classiquement recommandée est de 160 mg en prise unique journalière de J1 à J21, suivie d’une fenêtre thérapeutique de 7 jours.

• Selon l’intensité et la récurrence des effets indésirables, le traitement est interrompu jusqu’à diminution ou disparition de la toxicité, puis éventuellement repris à dose réduite. Les réductions de dose se pratiquent par palier de 40 mg, la posologie minimale étant de 80 mg/j.

Grossesse et allaitement

• La grossesse est contre-indiquée pendant le traitement.

• Chez la femme en âge de procréer et les hommes, une contraception efficace doit être mise en place et poursuivie jusqu’à 8 semaines après l’arrêt du traitement.

• L’allaitement est contre-indiqué pendant le traitement.

Contre-indications

• Hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients.

Interactions médicamenteuses

• L’utilisation concomitante d’inhibiteurs puissants du CYP3A4 (clarithromycine, itraconazole, kétoconazole, posaconazole, télithromycine, voriconazole, jus de pamplemousse) est déconseillée car susceptible de générer un surdosage en régorafénib.

• De même, les inducteurs puissants du CYP3A4 (rifampicine, phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital, millepertuis) sont susceptibles de générer un sous-dosage important en régorafénib, leur association est déconseillée.

• L’administration concomitante d’inhibiteurs puissants de l’UGT1A9 (acide méfénamique, acide niflumique) est à éviter car susceptible d’interagir et non étudiée.

• L’administration concomitante de substrats de l’UGT1A1 et UGT1A9 (irinotécan) est susceptible de générer un surdosage de ce dernier.

• L’administration concomitante de régorafénib peut augmenter les concentrations plasmatiques des substrats de la BCRP, tels que le méthotrexate, ou des substrats de la glycoprotéine P, tels que la digoxine.

Conservation

Conserver les comprimés dans le flacon d’origine, bien fermé, à l’abri de l’humidité, en prenant soin de conserver le dessiccant dans le flacon. Une fois le flacon ouvert, le médicament est stable durant 7 semaines ; passé ce délai il doit être éliminé.

Modalités d’administration

• Les comprimés doivent être pris chaque jour à heure fixe avec de l’eau, après un repas léger comportant moins de 30 % de lipides, composé par exemple d’une portion de céréales, d’un verre de lait écrémé, d’une tranche de pain avec de la confiture, d’un verre de jus de pomme et d’une tasse de café ou de thé.

• Les comprimés sont avalés entiers, sans être ni mâchés, ni coupés, ni broyés.

• Expliquer au patient le plan de prise. En cas d’oubli de dose, la dose oubliée est prise le plus tôt possible dans la journée, mais sans prendre 2 doses le même jour pour compenser la dose oubliée.

• Indiquer au patient que s’il vomit après la prise de son traitement, il ne doit pas prendre de comprimés supplémentaires.

• Ne pas consommer de jus de pamplemousse pendant la durée du traitement.

Effets indésirables

• Prévenir immédiatement le médecin ou aller immédiatement à l’hôpital en cas de :

– signes d’infection (fièvre, mal à la gorge, douleur en urinant) ;

– mal de tête, convulsions, altération de l’état mental, troubles de la vision (risque de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible) ;

– troubles du rythme cardiaque, oppression dans la poitrine, difficultés respiratoires (risque cardiaque).

• Le traitement peut occasionner un syndrome main-pied. Déconseiller les douches et bains très chauds, l’exposition à la chaleur, le port de gants, de chaussettes et de chaussures serrées, les activités à l’origine d’un frottement intensif (marche, vaisselle…) ou l’utilisation de pansements adhésifs et de bandages. Conseiller en revanche des bains et douches tièdes, les endroits frais et ombragés ainsi que le séchage complet des mains et des pieds après la toilette, mais sans frotter. Enfin, conseiller en cas d’apparition de fourmillements, de paresthésies ou d’engourdissement au niveau des mains ou des pieds de les tremper dans une eau froide avec de la glace, de rester pieds et mains découverts si possible et d’avertir le prescripteur de l’apparition de ces symptômes. L’utilisation d’une crème émolliente sur les pieds et les mains permet d’atténuer l’intensité des symptômes du syndrome main-pied.

• Prévenir le médecin en cas d’apparition de tout saignement.

• Ce médicament peut provoquer une asthénie. Conseiller le cas échéant d’être prudent en cas de conduite ou d’utilisation de machines requérant l’attention.

• Signaler au médecin toute apparition de diarrhées afin qu’un traitement adapté puisse être prescrit.

• En cas de perte de l’appétit, recommander au patient de fractionner la ration alimentaire en 5 à 6 petits repas dans la journée, ce qui permet un apport calorique adapté.

Suivi thérapeutique

• Surveillance des transaminases (ALAT, ASAT) et de la bilirubine tous les 15 jours durant les deux premiers mois, puis tous les mois à partir du troisième mois de traitement.

• NFS et paramètres de coagulation chez les patients à risque hémorragique, sous anticoagulants ou autres médicaments augmentant le risque hémorragique.

• Tension artérielle avant traitement, au cours de la première semaine de traitement et régulièrement ensuite.

• Surveillance régulière de l’ionogramme sanguin, de la balance phosphocalcique et de la TSH.

* Pharmacien praticien hospitalier, auteur de l’ouvrage Les Médicaments à délivrance particulière paru aux éditions du Moniteur des pharmacies.

FICHE TECHNIQUE

Régorafénib, 40 mg par comprimé pelliculé rose clair, boîte de 3 flacons de 28 comprimés, AMM : 34009 275 200 0 6.

Laboratoire Bayer Santé : 03 28 16 34 34