- Accueil ›
- Thérapeutique ›
- Médicaments ›
- Fiches médicaments ›
- Isturisa, dans le syndrome de Cushing
Isturisa, dans le syndrome de Cushing
Le traitement par l’osilodrostat (Isturisa) a pour objectif le contrôle de l’hypercorticisme sur les plans biochimique et clinique. Il agit au niveau de la glande surrénale et s’ajoute au métyrapone, au mitotane ou au kétoconazole, déjà utilisés en cas de syndrome de Cushing endogène.
Indication
Traitement du syndrome de Cushing endogène chez l’adulte.
Mode d’action
L’osilodrostat est un inhibiteur de la stéroïdogenèse. Il inhibe puissamment la 11β-hydroxylase (CYP11B1) qui est l’enzyme responsable de l’étape finale de biosynthèse du cortisol dans la glande surrénale.
L’inhibition du CYP11B1 est associée à l’accumulation de précurseurs comme le 11-désoxycortisol et à l’accélération de la biosynthèse des hormones surrénaliennes, y compris des androgènes.
Posologie
La dose initiale recommandée est de 2 mg d’osilodrostat 2 fois par jour. Une réduction de la dose initiale à 1 mg 2 fois par jour est préconisée chez les patients d’origine asiatique ou en cas d’insuffisance hépatique modérée (1 mg par jour le soir si l’insuffisance hépatique est sévère).
En fonction de la réponse individuelle et de la tolérance du patient, la dose initiale peut être progressivement augmentée par paliers de 1 ou 2 mg toutes les 1 à 2 semaines afin d’atteindre des taux normaux de cortisol. Dans les essais cliniques, la dose d’entretien habituelle était comprise entre 2 et 7 mg 2 fois par jour.
La dose maximale recommandée d’Isturisa est de 30 mg 2 fois par jour.
Contre-indication
Hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
Isturisa n’est pas recommandé pendant la grossesse. Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pendant au moins 1 semaine après son arrêt. Une contraception mécanique supplémentaire est conseillée si des contraceptifs hormonaux autres que la combinaison orale d’éthinylestradiol et de lévonorgestrel est utilisée.
Interrompre l’allaitement durant le traitement et pendant au moins 1 semaine après son arrêt.
Effets indésirables
Une insuffisance surrénalienne, une fatigue, des œdèmes, des vomissements, des nausées et des céphalées sont les effets indésirables le plus souvent observés.
Perte d’appétit, sensations vertigineuses, hypotension, rash cutané, myalgie et arthralgie sont également très fréquents.
Interactions médicamenteuses
Prudence en cas d’utilisation concomitante de puissants inhibiteurs ou inducteurs de plusieurs enzymes. Ces médicaments peuvent affecter l’exposition à l’osilodrostat et entraîner une augmentation du risque d’événements indésirables ou une diminution de l’efficacité du traitement.
Attention également lors de l’administration avec des substrats d’enzymes ou de transporteurs à index thérapeutique étroit.
Une fenêtre thérapeutique doit être envisagée entre l’osilodrostat et d’autres produits connus pour affecter l’intervalle QT, comme le kétoconazole.
Surveillance particulière
Test de grossesse avant l’instauration du traitement chez les femmes en âge de procréer.
Réalisation d’un électrocardiogramme (ECG) avant le début du traitement, dans la semaine qui suit son instauration puis s’il est cliniquement indiqué.
Surveillance des concentrations de cortisol (cortisol libre dans les urines des 24 heures, cortisol sérique/plasmatique) chaque semaine ou toutes les 2 semaines jusqu’au maintien d’une réponse clinique adéquate, puis moins fréquemment.
Correction d’une hypokaliémie, d’une hypocalcémie ou d’une hypomagnésémie avant l’instauration du traitement, puis surveillance périodique des concentrations d’électrolytes pendant celui-ci.
Fiche technique
Osilodrostat en comprimé pelliculé rond et jaune pâle (1 mg), jaune (5 mg) ou brun orangé (10 mg), boîte de 60, remb. SS à 65 %.
– Isturisa 1 mg, 1 469,56 €, AMM : 34009 301 983 4 6.
– Isturisa 5 mg, 5 601,21 €, AMM : 34009 301 983 5 3.
– Isturisa 10 mg, 5 874,76 €, AMM : 34009 301 983 6 0.
Recordati Rare Diseases : 01 47 73 64 58
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Le syndrome de Cushing endogène
Avec une prévalence comprise entre 5,9 et 6,5 pour 100 000 habitants, le syndrome de Cushing endogène est une maladie rare qui peut survenir à tout âge même si un pic d’incidence est observé entre 25 et 40 ans.
Qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome de Cushing se caractérise par l’apparition de symptômes résultant d’un excès durable en hormones à action glucocorticoïde. On distingue le syndrome de Cushing exogène ou iatrogène et le syndrome de Cushing endogène. Le premier, pour lequel la présence d’hormones en excès est liée à une prise de corticoïdes de synthèse, est le plus fréquent. Pour le second, l’excès en hormones concerne le cortisol, une hormone endogène. La sécrétion de cette dernière par les glandes surrénales est sous le contrôle d’une autre hormone, l’ACTH, elle-même produite par l’hypophyse. Le syndrome de Cushing endogène peut être ACTH dépendant (85 % des cas), c’est-à-dire causé par une hypersécrétion d’ACTH et donc de cortisol, ou encore ACTH indépendant (15 % des cas). La sécrétion surrénalienne de cortisol est dans ce dernier cas autonome et l’hypercorticisme entraîne la suppression de la sécrétion d’ACTH. Parmi les principales causes de syndrome de Cushing ACTH-dépendant, la plus fréquente est la maladie de Cushing, le plus souvent due à l’apparition d’un adénome hypophysaire et représentant 80 à 85 % des syndromes endogènes ACTH-dépendants, soit entre 2 250 et 2 480 patients.
Comment se manifeste-t-il ?
Quelle qu’en soit la cause, le syndrome de Cushing se manifeste par un certain nombre de signes. Parmi les plus caractéristiques : l’obésité faciotronculaire (prise de poids localisée essentiellement au niveau du visage et du tronc), des signes d’hypercatabolisme musculaire, osseux et cutané ou encore, chez l’enfant, un retard de croissance associé à une prise de poids. L’hypersécrétion chronique de cortisol peut engager le pronostic vital. Elle augmente notamment le risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, thrombose veineuse et embolie pulmonaire), métabolique (diabète, dyslipidémie), psychiatrique, infectieux et d’ostéoporose.
Delphine Guilloux
Dites-le au patient
– Les comprimés peuvent être pris avec ou sans nourriture.
– En cas d’oubli d’une prise, attendre et prendre la dose prescrite suivante. Ne pas doubler la dose.
– Surveiller les signes d’hypocorticisme : nausées, vomissements, fatigue, douleurs abdominales, perte d’appétit et sensations vertigineuses. Une réduction ou une interruption temporaire du traitement devra être envisagée.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu important
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
– Population cible estimée à 1 690 patients au maximum
Délivrance
– Liste I
– Prescription réservée aux spécialistes en diabétologie, en endocrinologie, en nutrition et en médecine interne
– Surveillance particulière pendant le traitement
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
