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Les compléments alimentaires « solaires »
Ils revendiquent préparer la peau au soleil ou embellir le bronzage. Les fumeurs doivent éviter le bêta-carotène et une crème solaire adaptée demeure indispensable.
Qu’est-ce que c’est ?
• Face aux UV, la peau se défend avec l’épaississement de la couche cornée, la mise en route de systèmes anti-radicalaires (antioxydants comme les vitamines C et E, caroténoïdes de l’alimentation…) et la production de mélanine capable d’arrêter une partie des UV et à l’origine du bronzage. Ces protections sont dépassées en cas de libération massive de radicaux libres lors d’une exposition solaire trop brutale, d’où des dommages au niveau des membranes cellulaires, de l’ADN et des protéines.
• Les « préparateurs solaires » en compléments alimentaires visent à neutraliser les effets des radicaux libres afin de protéger contre les coups de soleil et les effets à long terme de l’exposition solaire, tels que vieillissement et cancers cutanés. Exemples : Oenobiol Solaire (sans bêta-carotène), Doriance Solaire, Phytobronz, Oxelio, Expert Bronzage, Sunsublim, Dermobiane (sans caroténoïdes)… Certaines références sont adaptées à l’enfant : Oxelio à croquer, UV3-Derm…
Que renferment-ils ?
Quasiment tous contiennent plusieurs caroténoïdes et d’autres molécules à visée antioxydante. Les caroténoïdes absorbent une partie de l’énergie lumineuse, neutralisent les radicaux libres et procurent l’effet hâlé… Ils sont non protecteurs car non dus à la synthèse de mélanine ! Les caroténoïdes sont des pigments colorés plus ou moins jaunes, orangés, rouges ou bruns. Et c’est en s’accumulant dans les tissus qu’ils donnent la couleur à la peau.
Ils potentialisent l’action d’autres antioxydants : vitamines C et E, zinc, sélénium, polyphénols, extraits de Polypodium leucotomos (fougère des régions tropicales), etc. Les références destinées aux peaux claires sont plus dosées en caroténoïdes et antioxydants. À savoir : les formules « autobronzantes » par voie orale fonctionnent sur le même principe mais avec des concentrations plus élevées en caroténoïdes pour un effet hâlé même sans exposition au soleil.
Que disent les études ?
Toutes ces molécules ont une action anti-radicalaire in vitro et/ou chez l’animal.
• Chez l’homme, les premières études sont réalisées en laboratoire, où les personnes sont soumises à des doses contrôlées d’UV. Elles montrent, en particulier pour le bêta-carotène, le lycopène, la vitamine E et le sélénium, une action photoprotectrice. Elle est due à une hausse de la dose érythémateuse minimale et/ou baisse des réactions d’hypersensibilité retardée à l’origine de la lucite estivale bénigne mais après plusieurs semaines de prises à des concentrations élevées.
• Dans les conditions réelles d’utilisation, aucune étude ne montre une efficacité préventive suffisante pour limiter l’apparition d’un érythème solaire ou les manifestations de la lucite estivale bénigne, ni pour prévenir le vieillissement et les cancers cutanés.
Quelles précautions ?
Des doses élevées d’antioxydants au long cours pourraient augmenter l’apparition des cancers de la peau(1). Le bêta-carotène est à éviter chez les fumeurs car il existe un risque de cancers du poumon et digestifs, ou en cas de prise de dérivés de la vitamine A, isotrétinoïne, acitrétine, alitrétinoïne. Tous sont contre-indiqués au cours de la grossesse et de l’allaitement.
Quels conseils donner ?
→ Une crème solaire adaptée à sa peau et à l’ensoleillement est indispensable.
→ Débuter les prises au moins quinze jours avant l’exposition solaire, au cours d’un repas riche en graisses pour améliorer l’absorption des caroténoïdes.
→ Proscrire l’association à d’autres compléments alimentaires et préconiser des cures ponctuelles d’un à deux mois dans l’année, sachant que d’autres références riches en antioxydants sont aussi plébiscitées (anti-âge, pour la vue…).
(1) L’étude Suvimax a consisté en la prise d’antioxydants. (120 mg de vitamine C, 30 mg de vitamine E, 6 mg de bêta-carotène, 100 µg de sélénium, 20 mg de zinc) pendant près de huit ans. Elle a mis en évidence une réduction du nombre de cancers chez l’homme mais un risque quatre fois plus élevé d’apparition de mélanomes chez les femmes supplémentées.
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