Le virus West Nile

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Publié le 27 juin 2020
Par Nathalie Belin
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Une recrudescence du virus West Nile, également appelé virus du Nil occidental, s’observe depuis 2010 en Europe du Sud et sur le pourtour méditerranéen français.

Quel est le cycle de transmission ?

Le virus West Nile se transmet par l’intermédiaire de piqûres de moustiques, principalement du genre Culex (la transmission par d’autres moustiques est discutée), eux-mêmes infectés en piquant un oiseau malade. Les oiseaux migrateurs sont en effet le principal réservoir du virus. L’homme et d’autres mammifères, le cheval notamment, sont des « hôtes accidentels » et constituent des « culs-de-sac épidémiologiques » : il n’y a pas de transmission interhumaine, ni d’un autre mammifère à l’homme, y compris par l’intermédiaire du moustique (qui ne peut infecter qu’après avoir piqué un oiseau malade). La transmission interhumaine est en revanche possible par transfusion de sang, greffes, voie transplacentaire ou allaitement maternel.

Quels sont les signes cliniques ?

La période d’incubation est de l’ordre de 2 à 6 jours. L’infection est asymptomatique dans 80 % des cas. Dans les 20 % restants, elle se manifeste par un syndrome pseudogrippal (fièvre d’apparition brutale, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires), parfois associé à une éruption cutanée et des troubles digestifs. Les formes graves surviennent dans moins de 1 % des cas, principalement chez des sujets âgés avec essentiellement des complications neuroméningées potentiellement létales. Le traitement est symptomatique avec une prise en charge hospitalière pour les méningo-encéphalites.

Comment se protéger ?

Actuellement, il n’existe aucun vaccin pour l’homme. Un vaccin équin est disponible. En dehors de la lutte antivectorielle collective (destruction des gites larvaires, élimination des sources d’eaux stagnantes, etc.), les mesures de protection individuelle contre les moustiques occupent une place majeure : port de vêtements couvrants idéalement imprégnés d’insecticide, répulsifs cutanés sur les zones découvertes (DEET, IR3535, icaridine, PMDRBO), moustiquaires et, en appoint, diffuseurs électriques dans les maisons et serpentins en extérieur.

Quel est le dispositif de surveillance ?

En 2018, 25 cas d’infection autochtone ont été identifiés en France. La surveillance humaine est renforcée entre le 1er juin et le 31 octobre dans 10 départements considérés à risque : Alpes-Maritimes, Aude, Bouches-du-Rhône, Hérault, Gard, Pyrénées-Orientales, Vaucluse, Var, Haute-Corse et Corse-du-Sud. Elle consiste en un signalement de tous les cas suspects d’infection (adulte de plus de 15 ans hospitalisé dans un département à risque à la suite d’une complication neuroméningée, avec liquide céphalorachidien clair sans étiologie identifiée) au Centre national de référence des arbovirus à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un dispositif de surveillance des cas humains existe également en Guadeloupe et en Martinique.

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Sources : santepubliquefrance.fr ; « Surveillance épidémiologique des infections à virus West-Nile », paca.ars.sante.fr ; pasteur.fr ; solidarites-sante.gouv.fr.

DU BON USAGE DES RÉPULSIFS CUTANÉS

– A appliquer sur peau saine, à distance des muqueuses et des yeux en respectant le nombre d’application et les concentrations en actifs préconisés selon l’âge.

– Renouveler l’application après une baignade.

– Après application, attendre au moins 20 minutes avant de superposer une crème solaire.