Je voudrais un complément alimentaire contre l’arthrose

La demande

L’arthrose

L’arthrose est une maladie chronique de l’articulation. Douloureuse, voire invalidante, elle est caractérisée par une destruction progressive et irréversible du cartilage, puis des autres tissus de l’articulation, et de l’os sous-jacent. Toutes les articulations peuvent être atteintes, mais le genou, la hanche, les doigts et le pouce le sont plus fréquemment. L’âge, du fait du vieillissement des articulations, est un facteur de risque bien connu, mais l’arthrose peut survenir chez un sujet jeune notamment en cas de surpoids ou d’antécédents de traumatismes répétés des articulations (entorses, fractures, pratique intensive de certains sports, foot, rugby, tennis… et professions à activité physique intense).

La clinique

L’arthrose entraîne des douleurs qui surviennent dans les suites d’une activité physique inhabituelle et qui sont classiquement soulagées par le repos. Au cours des poussées d’arthrose, les douleurs sont continues sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Dans les formes plus évoluées, il existe une gêne à la mobilisation.

Le traitement

Anti-inflammatoires, antalgiques, traitements locaux (injections intra-articulaires) traitent les poussées douloureuses d’arthrose. Les anti-arthrosiques d’action lente (glucosamine, chondroïtine sulfate, diacérhéine, insaponifiables d’avocat et de soja) et compléments alimentaires (certains renferment des antiarthrosiques d’action lente) sont proposés en traitement de fond.

La prise en charge

Il existe d’autres causes de douleurs articulaires : maladies rhumatismales, arthralgies liées à la prise de certains médicaments (fluoroquinolones…). Le diagnostic d’arthrose doit avoir été posé par un médecin avant la délivrance éventuelle d’un anti-arthrosique à l’officine.

La démarche

Les compléments alimentaires proposés pour améliorer les gênes articulaires ne sont pas destinés à soulager une poussée douloureuse, ni à remplacer les antalgiques prescrits. Ils peuvent aider à freiner la dégradation du cartilage. Même modérée, leur action n’est pas négligeable. Les anti-arthrosiques d’action lente sont tous cités dans les recommandations européennes et internationales notamment pour le traitement de l’arthrose du genou et de la hanche. Dans la prise en charge de l’arthrose, les études montrent que l’effet placebo joue un rôle important.

L’interrogatoire

« Où avez-vous mal », « Depuis quand » et « Avez-vous consulté un médecin » orientent si besoin vers un avis médical (le diagnostic doit avoir été posé par un médecin avant de conseiller). « Êtes-vous allergique aux crustacés », « Prenez-vous un traitement anticoagulant (warfarine) » et « Souffrez-vous de troubles digestifs (ulcère) » ciblent les contre-indications et précautions d’emploi de certains composants.

L’offre

Glucosamine et chondroïtine sulfate

Ces composants naturels du cartilage contribuent à le protéger et à le consolider.

La glucosamine a démontré son efficacité dans des études cliniques à la dose de 1 500 mg par jour. Elle est parfois associée à la chondroïtine sulfate dans le but de potentialiser cette action.

Bien tolérés, ils peuvent entraîner des troubles digestifs : nausées, constipation ou diarrhées. Précautions : la glucosamine nécessite un avis médical en cas de prise d’un traitement anticoagulant. Elle est contre-indiquée en cas d’allergie aux crustacés.

Autres composants

• Acides gras oméga-3 (huiles de poisson sauvage, extrait de krill…). Ils visent à lutter contre l’inflammation. Avis médical recommandé sous traitement anticoagulant.

• Souffre (MSM : méthylsulfonylméthane). Il contribuerait à maintenir en bon état les tissus conjonctifs dont celui du cartilage, des tendons. Contre-indiqué en cas de troubles rénaux.

• Silicium. Élément constitutif du tissu conjonctif, il aiderait à régénérer les tissus.

• Acide hyaluronique, collagène. Ce sont des constituants du liquide synovial dans lequel baigne le cartilage.

• Oligoéléments (cuivre, manganèse, calcium, zinc…) et vitamine D. Ils visent à renforcer le capital osseux et articulaire.

• Plantes (reine des prés, saule, harpagophytum…). Elles ont des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Contre-indiquées en cas d’ulcère gastroduodénal.

Le choix

Orienter d’abord vers des composants à l’efficacité reconnue par les sociétés d’experts : glucosamine, chondroïtine sulfate ; en première intention, proposer une référence apportant une dose quotidienne de 1 500 mg de glucosamine seule. En cas d’échec, opter pour une association glucosamine/chondroïtine. L’action des produits étant variable d’un individu à l’autre, il peut être nécessaire de tester plusieurs références.

Leur emploi

L’action de ces compléments alimentaires est retardée. Compter un mois d’utilisation au moins pour observer un effet thérapeutique. Inutile de poursuivre le traitement au-delà de trois à quatre mois en l’absence d’amélioration. Faire des cures de trois à six mois, à renouveler.

En complément, gels ou compresses à base d’anti-inflammatoires (Flectortissugelep…) ou d’huiles essentielles (Osteophytum gel ou patchs, Puressentiel Articulations…) ont une action antalgique locale.

Hygiène de vie

– Maintenir une activité physique régulière et non traumatisante pour les articulations, donc ne devant pas provoquer de douleur, car mobiliser ses articulations en douceur limite l’inflammation. La stopper au cours des poussées douloureuses.

– Perdre du poids si nécessaire, notamment en cas d’arthrose du genou.