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Baisse des remises : sur Facebook, des préparateurs affichent leur soutien aux titulaires
Alors que les pharmaciens titulaires préparent un « septembre noir » contre la baisse des remises sur les génériques et les biosimilaires, des préparateurs affichent leur solidarité sur les réseaux sociaux, prenant le contre-pied de la position initiale des syndicats de salariés.
Le conflit entre les pharmaciens et le gouvernement est monté d’un cran mi-juillet avec la confirmation par Matignon de l’abaissement du plafond des remises sur les génériques de 40 % à 30 % et la fixation d’un plafond à 15 % pour les biosimilaires. Une décision jugée « inacceptable » par les deux syndicats de titulaires : la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO), qui estiment que la mesure menace la survie de 6 000 officines.
(Mise à jour du 24/07/2025 : le ministère de la Santé a récemment proposé un plafonnement des remises génériques à 33,15 %, qui ne satisfait pas non plus les syndicats s’il n’est pas compensé par d’autres mesures)
En réponse, un plan d’action a été annoncé : renforcement de la grève des gardes avec arrêt du tiers payant lors des réquisitions, grève et manifestation nationale le 18 septembre, et à défaut de recul du Gouvernement, fermeture de toutes les officines chaque samedi à partir du 27 septembre pour une durée indéterminée.
« Préparatrice / préparateur, je soutiens les pharmaciens »

Le 17 juillet, un message de soutien aux mobilisations de septembre a largement été diffusé. Sur un visuel noir montrant une personne en blouse, de dos, le poing levé, le slogan « Préparatrice, je soutiens les pharmaciens » a été relayé plusieurs centaines de fois, suivi de près par sa déclinaison masculine.
« On est tous dans le même bateau », commente une pharmacienne titulaire, tandis qu’une préparatrice affirme : « Je fais bloc pour défendre les intérêts des pharmaciens, qui sont aussi les nôtres. » D’autres appellent à des actions plus visibles, comme cette préparatrice qui exhorte ses collègues : « Préparez-vous à informer les patients au comptoir, affichez une écharpe en grève sur vos blouses, marquez les esprits et soutenez vos titus, vos postes sont menacés en première ligne. »
Un élan d’unité qui n’est cependant pas partagé par tous. Certains commentaires témoignent d’une fracture profonde, liée au manque de reconnaissance de la profession. « La réalité du terrain c’est que trop peu de préparateurs sont assez considérés pour se donner la peine d’être solidaires », estime une salariée. Une autre juge les mots du slogan « inadaptés », suggérant que « le message passerait mieux avec un : Je soutiens les pharmacies… », et non les pharmaciens, « même pour sauver nos emplois (parce que c’est bien de ça dont il s’agit à court terme) ».
1 juillet : le souvenir d’une fracture entre salariés et titulaires
Ces débats au sein des équipes officinales tranchent avec la position arrêtée par les syndicats de salariés à la fin du mois de juin, à l’occasion de la manifestation interprofessionnelle des « professionnels de santé trahis » du 1er juillet dernier.
Dans un communiqué daté du 26 juin, FO (Force ouvrière) avait refusé d’appeler à participer à la mobilisation, estimant qu’elle ne servait « que les intérêts des titulaires ». L’organisation syndicale dénonçait un mouvement où « ce sont les marges des titulaires qui sont en jeu, pas les salaires ni les conditions de travail des équipes ». La conclusion était sans appel : « Nous ne défilerons pas pour défendre un modèle qui ne nous inclut jamais quand il s’agit de redistribuer. »
De son côté, la CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres) avait également indiqué ne « pas encourager les salariés à se mobiliser aux côtés des titulaires ».
Des syndicats de salariés dans l’expectative, mais ouverts à une participation sous condition
Ce 22 juillet, David Brousseau, secrétaire fédéral FO de la branche officine, campe sur la ligne de son syndicat, même s’il reconnaît la légitimité du combat des titulaires. « La baisse des remises est une aberration et on est totalement en adéquation avec les demandes des chambres patronales sur ce point », affirme-t-il, conscient que les salariés « en pâtiront également ». Même son de cloche du côté de la CFE-CGC. « Nous avons bien compris la problématique, c’est complètement aberrant ce qu’il se passe », abonde la représentante syndicale Christelle Degrelle, qui pointe les effets collatéraux de la mesure, « (elle) touche avant tout le porte-monnaie des titulaires, mais les salariés seront aussi touchés indirectement ».
Cependant, la méfiance reste de mise, nourrie par un « passif » hérité des précédentes mobilisations. « Lors de la dernière manifestation à laquelle nous avons participé, en 2024, il n’y a eu aucune reconnaissance et certains préparateurs se sont fait flouer », déplore David Brousseau, évoquant des pressions illégales (menaces sur le salaire, pertes de jours de congé). Une « ingratitude » qui pèse également dans la balance pour la CFE-CGC. « On veut bien défendre le réseau, mais il ne faut pas que les organisations patronales aient la mémoire courte, prévient Christelle Degrelle. On ne change donc pas notre mot d’ordre par rapport à ces mobilisations. » « Notre rôle est la protection des salariés, c’est pourquoi nous n’appelons toujours pas à manifester avec les titulaires », renchérit le secrétaire fédéral FO.
En attendant la rentrée, les représentants des salariés ne ferment pas la porte à une éventuelle participation, mais posent leurs conditions. À commencer par « mettre l’ensemble des salariés de l’officine en avant », explique David Brousseau. Une reconnaissance qui passe d’abord par une invitation formelle à discuter. « Nous n’avons pas été concertés au cours des dernières semaines pour nous inclure dans le mouvement », regrette Christelle Degrelle, rejointe dans ce constat par David Brousseau : « Lors de la manifestation du 1er juillet, les syndicats de titulaires ne nous ont pas demandé de venir. S’ils nous avaient conviés, cela aurait pu faire une intersyndicale très intéressante. » L’appel est lancé.
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