Vaccination par les pharmaciens : ça ne devrait plus tarder pour les enfants dès 2 ans

Comme elle l’avait annoncé lors du 74^e congrès national des pharmaciens qui s’est déroulé à Lille (Nord) les 25 et 26 juin, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier, ce 28 juin, un avis favorable à l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens chez les enfants, selon les recommandations vaccinales. Et ce, « afin de simplifier le parcours vaccinal, de multiplier les opportunités de vaccination et donc d’augmenter la couverture vaccinale », explique la HAS dans son avis. Elle avait déjà donné un avis pour les personnes de 16 ans et plus.

Concrètement, la HAS est favorable à la prescription et à l’administration par le pharmacien de « l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal » chez les enfants de 24 mois à 15 ans révolus, soit les rappels et rattrapages des vaccins contre BCG, diphtérie-tétanos-poliomyélite, Haemophilus Influenzae de type b (HIB), hépatite B, coqueluche, pneumocoque, méningocoque B, méningocoque C, méningocoque ACYW, rougeole-oreillons-rubéole, papillomavirus humain (HPV), varicelle, grippe. Ce qui inclut des vaccins vivants. Des exceptions cependant : la prescription des vaccins vivants chez les immunodéprimés « du fait des risques associés et de la complexité de leurs schémas vaccinaux », et l’administration des vaccins contre la grippe saisonnière chez les enfants qui présentent des allergies à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure pour la vaccination contre la grippe saisonnière.

La HAS n’a pas recommandé d’élargir les compétences vaccinales des pharmaciens pour les moins de 2 ans. Elle n’a pas été saisie pour la vaccination par les préparateurs.

Toutefois, l’extension de ces compétences chez les enfants doit être « subordonnée au suivi d’une formation certifiante pour les professionnels n’ayant pas suivi de modules spécifiques de vaccination infantile », impose la HAS.

La HAS est également favorable à un élargissement de la prescription de ces vaccins par les infirmiers pour cette même cible (l’administration étant déjà possible), et un élargissement de la prescription et de l’administration par les sages-femmes, mais sur une cible plus large : les enfants dès 29 jours.

Elle recommande également « le renforcement de la traçabilité de la vaccination et de l’aide à la prescription à travers des outils numériques en lien avec le dossier médical partagé » et souhaite « la mise en place d’indicateurs de suivi de prescription et d’administration des vaccins par les différents professionnels de santé afin d’évaluer l’impact de cet élargissement sur le taux de couverture vaccinale, l’acceptabilité ou encore le taux d’événements indésirables associés aux soins ». Sans oublier d’intégrer cette mission dans un parcours de santé global.