Vaccination et promotion abusive : le retour

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Publié le 13 mars 2004
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Si l’on en croit Le Moniteur du 21/02/04 dûment informé par les soins du fabricant, l’éradication de la varicelle serait à portée de main via la vaccination systématique des nourrissons, un « rattrapage » chez les enfants et la mise en place d’un « observatoire épidémiologique ». Cela rappelle quelque chose, non ?

La technique promotionnelle des « experts » cités rappelle quelque chose aussi : aucune mention d’un article du NEJM (1) montrant que les varicelles sont plus graves chez les vaccinés que chez les non-vaccinés, ce qui est ennuyeux. Silence radio aussi sur un récent point du BEH (2), qui relativise l’assertion un peu rapide que les enfants développant des complications fatales n’auraient « le plus souvent » aucune pathologie préexistante.

Voici peu, on nous expliquait qu’un risque relatif aux alentours de 1,5 pour des pathologies démyélinisantes potentiellement postvaccinales était à la « limite de détection » des méthodes épidémiologiques disponibles : si les méthodes en question sont ainsi inaptes à détecter quelques milliers de scléroses en plaques iatrogènes, il est difficile de comprendre comment elles pourraient objectiver la moindre réduction dans la vingtaine de décès imputables à la varicelle chaque année en France. Quant à l’« observatoire épidémiologique », s’il est lui aussi capable d’ignorer 15 000 décès en 15 jours de canicule, on peut tout craindre en matière de sécurité.

On prend les mêmes…

(1) New England Journal of Medicine (2002 ; 347 : 1909-15).

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(2) Bulletin épidémiologique hebdomadaire (2003 ; n° 9).