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© Vaccination contre le Covid-19 : ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas - PeopleImages/iStock
Vaccination contre le Covid-19 : ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas
Le 3 décembre, le Premier ministre, Jean Castex, et notamment le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont présenté les premiers axes de la stratégie vaccinale de la France. « Le début de la vaccination est une question de semaines, mais nous nous préparons depuis plusieurs mois », a affirmé le Premier ministre. Jean Castex a également annoncé la création d’un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, présidée par le Pr Alain Fischer, immunologue et chercheur en biologie. Quant à Olivier Véran, il est chargé de piloter la campagne avec l’aide d’une task-force interministérielle.
Cette task-force européenne, constituée dès juin 2020, a permis de repérer les vaccins « les plus prometteurs scientifiquement » et les laboratoires « prêts à se soumettre aux procédures de mise sur le marché en transparence », a souligné Agnès Panier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie. Ainsi, la France devrait pouvoir disposer potentiellement de 200 millions de doses de vaccins (lire notre actualité du 3 décembre), sachant que tous les vaccins ne seront peut-être pas efficaces. Afin de sécuriser les approvisionnements, les vaccins seront produits « quasi intégralement sur le sol européen » et notamment en France (lire ici).
3 phases de vaccination
Suite aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) émises le 30 novembre, la campagne de vaccination sera déclinée en 3 phases :
-Dès janvier 2021, elle concernera les résidents des Ehpad et les personnels soignants de ces établissements présentant des risques (âge et/ou comorbidité), soit environ 1 million de personnes ;
-Entre février et mars, elle ciblera d’abord les personnes de plus de 75 ans, puis de plus de 65 ans, et les professionnels de santé âgés de 50 ans et plus, et présentant des comorbidités (environ 14 millions de personnes) ;
-Au printemps, la vaccination sera élargie au grand public, en priorité aux personnes de 50 à 64 ans, et aux professionnels essentiels à la vie publique.
Ces phases et ce calendrier sont susceptibles d’être modifiés en fonction des mises sur le marché des différents vaccins et de leur efficacité. Les premières autorisations de mise sur le marché (AMM) européennes ne devraient pas être accordées avant fin décembre.
Un dispositif centré sur les médecins généralistes
La vaccination s’appuie sur 3 principes : le consentement des patients, la gratuité et la sécurité des vaccins. Dans ce contexte, le gouvernement veut centrer le dispositif sur les médecins généralistes afin d’assurer la proximité – pas de centres de vaccination ni de barnums durant les deux premières phases -, avec une consultation en amont de la vaccination et un suivi médical après les injections, la deuxième devant avoir lieu pour le vaccin de Pfizer/BioNTech 21 jours après la première. La pharmacovigilance sera également renforcée. Quant à une vaccination par les pharmaciens, Olivier Véran n’a pas fermé la porte à cette possibilité mais elle ne pourrait intervenir qu’en troisième phase. En fait, rien n’est tranché pour le moment. De nombreuses discussions sont en cours avec les représentants des pharmaciens.
Des circuits logistiques testés
La logistique est essentielle, puisque les vaccins doivent être conservés au froid et jusqu’à -80° C pour celui de Pfizer/BioNTech. De fait, ce vaccin doit être administré aux patients en moins de 5 jours. L’Etat a déjà acheté des « super congélateurs ». Si le ministre de la Santé n’a pas indiqué de nombre, son cabinet a confirmé le 30 novembre, lors d’un brief avec des journalistes, que Santé publique France avait passé commande de 50 congélateurs. Deux circuits complémentaires vont être mis en place : le premier sera de proximité et habitué au respect de la chaîne de froid – il s’agit des grossistes-répartiteurs même si Olivier Véran ne l’a pas précisé – ; le deuxième sera constitué par une centaine d’établissements hospitaliers qui approvisionneront les Ehpad leur étant rattachés. Le circuit logistique sera testé à blanc lors de la deuxième quinzaine de décembre, a souligné le ministre.
Des incertitudes sur les vaccins
Pour autant, plusieurs incertitudes pèsent sur la stratégie vaccinale. D’abord, les AMM des vaccins. Comme l’a relevé Alain Fischer, pour l’heure, on ne dispose que des communiqués de presse des laboratoires. Ensuite, quelle est exactement leur efficacité ? Actuellement, on ne dispose que d’un recul de 2 à 3 mois. Enfin, la question essentielle porte sur l’immunité collective. Les vaccins actuellement en lice permettent de réduire massivement la mortalité et le nombre de formes graves de Covid-19. Mais on ne sait pas s’ils vont permettre aux personnes vaccinées de ne pas transmettre le virus et, par conséquent, d’augmenter l’immunité collective. Concrètement, les personnes qui vont se vacciner, vont avant tout se protéger et, comme l’a remarqué Olivier Véran, permettre d’éviter le risque de saturation des hôpitaux. « La vaccination ne va pas changer le cours de l’épidémie », a d’ailleurs prévenu le ministre.
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