Obligation vaccinale des professionnels de santé : l’Académie de Pharmacie est pour

© Vaccins, obligation vaccinale, Académie nationale de pharmacie, professionnels de santé, grippe, rougeole, varicelle, coqueluche. - istock-seedviva

Obligation vaccinale des professionnels de santé : l’Académie de Pharmacie est pour

Publié le 9 avril 2019
Par Anne-Hélène Collin
Mettre en favori

Pour protéger les professionnels de santé mais aussi leurs patients, l’Académie nationale de pharmacie recommande l’obligation vaccinale contre quatre pathologies (grippe saisonnière, rougeole, lcoqueluche et varicelle) à tous les soignants.

Dans le détail, la vaccination contre la grippe devrait être obligatoire « pour tous les professionnels médicaux, paramédicaux et pharmaceutiques en formation ou exerçant dans une structure de santé ou de soins, publique ou privée, y compris tous les personnels des pharmacies d’officine en contact avec les patients (pharmaciens, préparateurs, stagiaires, etc.) », au moins pour ceux au contact des personnes âgées. Pour faciliter l’accès et sans faire perdre de temps aux soignants, l’Académie encourage l’organisation de campagnes de vaccination, si besoin sur le lieu de travail, y compris pour le personnel de nuit. Et pour fidéliser les soignants, l’Académie est favorable à la mise en place d’une gratuité, sans avance de frais.

La vaccination contre la rougeole devrait être obligatoire « pour tous les professionnels de santé en exercice ou en formation, avant leur premier stage professionnel ».

La vaccination contre la coqueluche devrait être obligatoire « pour tous les professionnels de santé en formation ou en poste, sans exception, notamment pour ceux qui sont en contact étroit et répété avec les nourrissons ainsi que pour ceux qui exercent dans les établissements et services pour personnes âgées ».

Publicité

La vaccination contre la varicelle, enfin, devrait être obligatoire « pour tous les professionnels de santé et les personnels médico-sociaux en contact avec les jeunes enfants (crèches et collectivités) ainsi que pour les professionnels de santé en formation (dès l’entrée en première année des études médicales, pharmaceutiques et paramédicales) ou en poste dans les établissements et services accueillant des sujets à risque de varicelle grave en l’absence d’antécédents de varicelle ou de vaccination. »

Ces quatre pathologies infectieuses n’ont pas été choisies au hasard. Elles représentent des enjeux de santé publique : excès de mortalité estimé à près de 13 000 décès au cours de la saison 2017-2018 en France métropolitaine pour la grippe, plus de 2600 cas déclarés de rougeole et 3 décès en une année (13 février 2018 – 10 février 2019), 200 à 600 cas de varicelle chez les nourrissons, avec 75 % d’hospitalisations, et 3000 hospitalisations et 20 décès par an de varicelle.

Ces vaccinations ne sont actuellement « que » recommandées chez les professionnels et les étudiants de santé (médecine, pharmacie, paramédical), ce qui peut expliquer l’insatisfaisante couverture vaccinale pour cette population : inférieure à 50 % (rougeole), voire < à 30 % (varicelle). Aujourd’hui, seules les vaccinations contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont obligatoires chez les étudiants en santé. La couverture vaccinale pour ces pathologies dépasse les 90 %.