Grippe et Covid-19 : l’inquiétante perte de vitesse de la vaccination

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Grippe et Covid-19 : l’inquiétante perte de vitesse de la vaccination

Publié le 29 novembre 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Les pharmaciens ne croulent pas sous les demandes de vaccinations contre la grippe et le Covid-19, les chiffres viennent de le confirmer. Entre le 3 octobre – début de la campagne automnale – et le 28 novembre, 2 millions de personnes ont reçu une dose de rappel contre le Covid-19, dont 1,6 million en officine. Au 20 novembre, 5 millions de vaccins contre la grippe ont été remboursés par l’Assurance maladie, soit 13 % de moins que l’année 2021 à cette même période. « C’est insuffisant », lance le ministère de la Santé et de la Prévention ce 29 novembre au cours d’un point presse destiné à mobiliser les troupes. Il veut « une mobilisation totale » des personnes ciblées par les campagnes de vaccination, de leurs proches et des professionnels de santé. « Cette mobilisation est d’autant plus importante qu’on est à un mois des fêtes de Noël, avec des rassemblements de population, et qu’il y a une dégradation des indicateurs du Covid-19 ». Et que la proportion de personnes protégées (à jour de leur vaccination anti-Covid-19 ou ayant été infectées par le Sars-CoV-2 il y a moins de 3 mois) reste, elle aussi, insuffisante. Au 28 novembre, le taux de protection s’élève à 21 % pour les personnes de 80 ans et plus, et à 37 % pour les 60-79 ans. Un « signal positif » tout de même : une hausse des injections concomitantes grippe/Covid-19 (337 000 en 2022 contre 284 000 en 2021 à la même date).

« C’est maintenant que la vaccination se gagne pour garantir une protection des citoyens avant Noël », ajoute encore le ministère. D’autant « que l’offre est là. Les doses sont là et sont livrées rapidement ». De plus, « 95 % des Français ont une offre de vaccination à moins de 5 km », complète le ministère. Plus de 15 000 pharmacies commandent les vaccins anti-Covid-19 depuis le début de la campagne automnale. La France détient en stock 15,7 millions de doses de vaccins bivalents (2,7 millions de Spikevax bivalent et 13 millions de Comirnaty bivalent). « On a de quoi faire la campagne », tient à rassurer le ministère. C’est sans compter les 25 millions de doses de Spikevax monovalent, les 5,3 millions de doses de Comirnaty monovalent, les 27 000 doses de Nuvaxovid et les 471 000 doses de Janssen qu’il possède également, ainsi que les doses stockées localement au sein des pharmacies à usage intérieur (PUI) des centres pivots, en cas de reprise épidémique (quelque 450 000 doses de vaccins bivalents de Pfizer/BioNTech, par exemple). Il faut encore ajouter les 19,6 millions de doses commandées du vaccin de Sanofi, dont 2,6 millions déjà reçues et « sanctuarisées » dans l’attente de l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS).

Pour ce qui est des vaccins antigrippaux, les doses sont là-aussi, assure les syndicats pharmaceutiques. Et une baisse des vaccinations pourrait également avoir des conséquences sur la prochaine campagne antigrippale.

Pour (re)lancer les vaccinations, le gouvernement a mis le paquet sur la communication : campagnes institutionnelles, points presse, messages envoyés régulièrement aux professionnels de santé via leurs ordres et syndicats, et courriers envoyés par l’Assurance maladie aux personnes immunodéprimées.

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