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« Comment je me suis organisé pour vacciner à l’officine »
Pour Patrick Parenti, la vaccination était une opportunité à ne pas rater. Le titulaire de la Grande pharmacie de Châteauvert, à Valence (Drôme), a organisé la vie de l’officine pour répondre à ce besoin.
Le maniement de la seringue n’a plus de secrets pour Patrick Parenti. Ce pharmacien drômois est l’un des premiers à s’être lancé dans l’expérimentation de la vaccination à l’officine, contre la grippe, après autorisation de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. « L’occasion était trop belle de revenir au contact du patient, tout en démontrant aux autorités que la profession est capable d’aller au-delà de la dispensation », confie-t-il.
Un après-midi par semaine
Le titulaire est installé depuis dix ans dans un quartier dynamique avec une population « éclectique ». Sa pharmacie réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros. L’équipe, composée d’un adjoint et de trois préparatrices, est organisée en binômes, avec des référents sur les différents secteurs. « Mon adjoint ayant en charge la partie maintien à domicile, j’ai choisi de pratiquer seul la vaccination », explique Patrick Parenti. Dans ce cadre, il a suivi une formation et veillé à sensibiliser l’ensemble de ses collaborateurs à l’intérêt de la démarche. « Je l’ai présenté comme un nouveau service proposé à nos patients et encadré par les règles fixées par l’ordre des pharmaciens », note-t-il. Le pharmacien dégage un après-midi par semaine, le mardi, jour où l’effectif est au complet, pour se consacrer à la vaccination.
Une communication indispensable
Mais l’adhésion de l’équipe était aussi requise afin de relayer l’opération au comptoir, où « le service est proposé à tous les patients qui sont dans la cible, c’est-à-dire les plus de 65 ans », indique Patrick Parenti. Durant le mois d’octobre, une affiche posée sur un panneau extérieur consacré à la mise en avant d’événements dans la pharmacie a aussi permis de communiquer au démarrage de l’initiative. Pour accueillir les patients, le titulaire met à profit une cabine de confidentialité qui sert également à réaliser des bilans de peau. Le matériel nécessaire – seringues, gants, matériel de désinfection, mais aussi tensiomètre et adrénaline en cas de choc anaphylactique – a été acquis « aux frais de l’officine ». Patrick Parenti a également affiché au mur un protocole détaillé, étape par étape. « C’était surtout pour me rassurer, au début », relève-t-il. Pendant que le patient se prépare, le pharmacien, connecté à la plate-forme dédiée de l’Ordre via un PC portable, lui pose les questions visant à vérifier l’absence de contre-indications et saisit les informations sur un formulaire. Une fois l’injection faite, « je profite des 15 minutes obligatoires pendant lesquelles nous devons garder le patient après l’acte pour en faire un vrai temps d’écoute, poursuit Patrick Parenti. C’est l’occasion d’évoquer ses traitements, la manière dont il les vit, le contexte… ce qui me permet de détecter d’éventuels besoins et d’aiguiller la personne en conséquence ».
En moyenne, le pharmacien enchaîne une quinzaine de rendez-vous en l’espace de cinq heures. « Près de 90 % des patients sollicités par l’équipe prennent un rendez-vous, et quelque 30 % des vaccins achetés à l’officine seront utilisés sur place », relève Patrick Parenti, qui constate également qu’en « deux mois et demi, nous avons délivré 20 % de plus de vaccins que sur la même période l’an dernier ». Un succès qui le conforte dans sa vision d’un avenir officinal résolument orienté vers les services et la prévention.
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