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Agencer son officine pour accueillir les nouvelles missions
En appui des nouveaux accompagnements du patient proposés en pharmacie, l’agencement de l’officine et les technologies qu’elle embarque ont la capacité de propulser ces missions et services.
La pratique des entretiens pharmaceutiques, des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) et de la vaccination a bousculé un agencement des officines centré sur la dispensation des médicaments et autres produits de santé. Un agencement qui, en matière de concept, avait finalement peu évolué… jusqu’à l’arrivée des actes liés aux missions. Missions qui exigent notamment la mise à disposition d’un espace de confidentialité. Or, « de nos jours encore, l’aménagement de la pharmacie ne répond pas suffisamment aux exigences des nouvelles missions, constate Chloé, titulaire à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Le local orthopédie est devenu une zone polyvalente que nous utilisons aussi bien pour les vaccinations que pour les entretiens ou les téléconsultations. Cela engendre des contraintes organisationnelles. » La conformité effective peut varier en fonction de la configuration des locaux et des impératifs spécifiques à chaque officine.
Robotiser pour gagner du temps
Le réagencement apparaît alors comme une nécessité. « Les travaux représentent un investissement conséquent. Et la majorité des titulaires sont locataires donc ils n’ont pas toujours la possibilité d’agrandir ou de modifier les lieux », rappelle la pharmacienne. Dans un contexte économique tendu, toute transformation de l’espace suppose un arbitrage délicat entre investissement, rentabilité et conditions de travail. Pourtant, des pharmacies sautent le pas et ont revisité le parcours du patient client, aménagé plusieurs cabines de consultation, optimisé leurs zones de stockage. Sur le plan technologique, la robotisation séduit elle aussi de plus en plus d’officines. Elle permet un gain de temps crucial, « quand les robots ne rencontrent pas de problème technique », nuance cependant Sabrina, pharmacienne titulaire dans le 8e arrondissement de Paris, qui s’adapte encore à cette nouvelle réalité. Ces systèmes automatisent le stockage et la délivrance des médicaments. En réduisant le temps passé dans le back-office et les erreurs lors de la mise à disposition des produits, ils libèrent les équipes pour se concentrer davantage sur l’accompagnement des patients. Pour autant, la diffusion de la robotisation reste limitée. En 2024, « à peine 20 % des officines sont robotisées et 30 % disposent d’un système d’étiquettes électroniques », rappelle Bertrand Cadillon, directeur des relations extérieures de Fiducial. Des chiffres qui témoignent d’un déploiement encore partiel, freiné par les coûts d’équipement. « Ce sont des investissements importants que certains ne peuvent pas se permettre, entre autres les plus petites pharmacies », souligne-t-il.
À chaque mission son espace
D’autres dispositifs comme les logiciels de double contrôle des ordonnances ou les plateformes de prise de rendez-vous renforcent cette dynamique. « C’est un levier de confort, mais aussi un facteur de crédibilité vis-à-vis des patients », affirme Chloé. À condition d’être bien intégrés à une réflexion globale sur les flux, la confidentialité et la répartition des rôles. « Idéalement, chaque mission devrait disposer d’un espace réservé. » Car au-delà des aspects matériels, ce sont les conditions mêmes d’un exercice élargi et professionnalisé qui sont en jeu. À terme, la capacité d’une officine à accueillir ces activités pourrait devenir un marqueur de différenciation. D’autant que la demande des patients existe, même si elle demeure floue. « Lorsque nous évoquons les bilans de médication ou les entretiens pharmaceutiques, certains patients semblent dubitatifs. Il reste un travail de pédagogie à mener », rapporte la pharmacienne de Saint-Cloud. Là encore, l’espace et la robotisation peuvent offrir un cadre lisible, confortable, confidentiel et ainsi contribuer à la légitimité des messages. Repensée en profondeur, l’officine disposera alors de solides atouts pour devenir un véritable lieu de soin.
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