Les étudiants montrent la voie de la prévention

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Publié le 19 juillet 2008
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Si certains doutaient de l’intérêt de proposer aux patients des  » entretiens personnalisés  » en pharmacie, l’étude menée de novembre 2007 à mars 2008 par 95 étudiants lyonnais à la demande de leurs enseignants devraient les faire changer d’avis. Durant leur stage de 6e année, ils ont sélectionné, avec l’aide de leurs maîtres de stage, cinq patients atteints de pathologies chroniques. Lors d’un premier entretien, près de la moitié des patients estimaient avoir des gênes qu’ils attribuaient à la prise de leurs médicaments. Et un peu plus d’un tiers ont déclaré oublier parfois une prise. Par ailleurs, la prise d’autres produits de santé a été jugée négative sur le traitement en cours dans 10,2 % des cas.

Des patients satisfaits

Les stagiaires ont rédigé un plan de soins personnalisé (plan de prise des médicaments, conseils sur la pathologie et sur l’hygiène de vie). Un second entretien a été programmé quelques semaines après afin d’évaluer son impact sur leur santé. Les résultats de l’étude démontrent, si il en était besoin, l’intérêt d’une telle démarche. 43 % des patients qui disaient avoir des gênes dues à la prise de leurs médicaments ont estimé qu’elles avaient été atténuées suite aux conseils dispensés par les stagiaires. Une même proportion a estimé avoir amélioré leur observance. Parmi les informations jugées les plus utiles, les conseils personnalisés d’hygiène de vie et alimentaires sont le plus souvent cités (pour 68,2 % des patients).

A l’avenir, les trois quarts des patients souhaiteraient des bilans personnalisés réguliers avec leur pharmacien. La majorité trouverait même normal que le pharmacien soit indemnisé pour réaliser de tels entretiens et souhaiterait que le bilan pharmaceutique soit remboursé par la Sécurité sociale et/ou les complémentaires. « Le coût d’une rémunération du pharmacien pour un bilan pharmaceutique personnalisé permettant une utilisation rationnelle des médicaments par le patient est probablement inférieur au coût des iatrogénies médicamenteuses », affirme Olivier Catala, officinal et enseignant associé. Alors qu’est-ce qu’on attend ?

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