En Occitanie, un tutorat pour amorcer les bilans de médication

Les projets, le REIPO n’en manque pas. Créé en Occitanie sous l’impulsion notamment de la faculté de pharmacie de Toulouse (Haute-Garonne) et de l’Association de formation continue des pharmaciens de Midi-Pyrénées (AFPM) pour améliorer la prise en charge médicamenteuse du sujet âgé, ce « réseau d’enseignement et d’innovation pour la pharmacie d’officine » s’est lancé à fond et par différents moyens dans la promotion des bilans de médication auprès des officinaux. Du plus classique au plus original. Le REIPO propose bien entendu des formations au bilan de médication : le format est mixte, associant le module de e-learning mis au point par la Société française de pharmacie clinique (SFPC) et une journée de débriefing, animée par un pharmacien clinicien.

Le réseau propose également du tutorat. Dans le cadre du projet BIMEDOC régional (bilan de médication en Occitanie), financé par l’ARS, un pharmacien clinicien des CHU de Toulouse (Haute-Garonne) ou de Nîmes (Gard) se déplace au sein de l’officine pour accompagner le pharmacien sur ses neuf premiers bilans de médication. Il assiste ainsi aux entretiens de recueils, aide à analyser les ordonnances et à rédiger les synthèses destinées aux médecins traitants. Lors de la période dite « d’autonomie », si le pharmacien souhaite un avis spécialisé ou une relecture de sa synthèse, une permanence est en outre assurée par mail et par téléphone. « Depuis le démarrage de ce projet, il y a 5 mois, plus de 100 bilans partagés de médication ont été effectués avec l’aide du tutorat au sein d’une vingtaine de pharmacies en Occitanie », précise Cécile McCambridge, membre du réseau REIPO.

Une étude d’efficacité lancée fin 2018

En attendant de pouvoir bénéficier du tutorat, d’ores et déjà sur liste d’attente, il est possible de s’inscrire aux soirées de formation organisées par l’AFPM. Cinq soirées par an intitulées « les fondamentaux de gériatrie » sont consacrées à des cas cliniques d’ordonnances complexes analysés et étayés de recommandations. Ces soirées ont lieu à la faculté de pharmacie de Toulouse mais peuvent aussi être visualisées en webconférence, en direct ou en différé, et sont ouvertes à tous les pharmaciens de France ayant adhéré à l’association (170 euros/an). Pour les plus mordus, le DU « Optimisation de la prise en charge médicamenteuse du sujet âgé », très pratique, animé en binôme par un médecin spécialiste et un pharmacien clinicien est la voie royale pour maîtriser le fond du sujet. Dans tous les cas, Cécile McCambridge insiste : « Il faut prendre le temps nécessaire pour bien se former. C’est essentiel ! »

Autre projet du réseau REIPO : faire la démonstration de l’efficacité des bilans de médication sur la survenue d’une hospitalisation à 12 mois chez des patients âgés et polymédiqués, comparativement aux soins usuels. Une revue de la littérature sur les expériences à l’étranger montre que le bilan permet de diminuer la polymédication et les chutes. Sous l’impulsion du REIPO, une étude* va être lancée fin 2018. Neuf secteurs géographiques participent à l’étude (Toulouse, Lyon, Nîmes, Marseille, Grenoble, Paris, Lille, Rouen, Nantes). Chaque secteur doit recruter sept pharmacies d’officine. Chaque pharmacie devra inclure deux patients par mois, pendant une durée de 10 mois, en collaborant avec deux à trois médecins généralistes. 