Don du sang et VIH : la notion de « fenêtre silencieuse » mal identifiée

D’après une étude présentée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 29-30 du 28 novembre 2017, la notion de fenêtre silencieuse* en cas d’infection par le VIH est mal comprise des donneurs.

L’étude a été menée par entretiens téléphoniques auprès de 32 donneurs de sang identifiés positifs pour le VIH entre mi 2011 et 2014. Elle a montré que plus de 50 % n’étaient pas compliants aux critères de sélection. L’évaluation des comportements sexuels à risque n’était pas toujours bien appréhendée par le donneur lui-même. Et la notion de « fenêtre silencieuse » mal comprise. Ainsi sur les 32 personnes interrogées, 6 participants ont compris cette notion, dont 5 au cours de l’entretien post-don ou d’un dépistage VIH en laboratoire. Aucun donneur n’avait compris le lien entre la fenêtre silencieuse, le questionnement sur les pratiques sexuelles récentes (dans le questionnaire pré-don) et l’ajournement temporaire après une exposition à risque. Depuis, le questionnaire pré-don a évolué et précise cette notion.

Les participants au don du sang ont toujours évoqué en première intention des motivations altruistes « faire une bonne action », « aider », « sauver des vies ». Mais plus de la moitié d’entre eux (18 sur 32) ont déclaré que le don de sang leur permettait également de surveiller leur statut VIH.

*La fenêtre silencieuse correspond à une phase de mutité biologique (anticorps non détectables par les tests biologiques), se situant juste après la contamination par le virus. Pendant cette période, le test de dépistage reste négatif et ne détecte pas l’infection recherchée. Cette notion existe pour tout virus (VIH, VHB, VHC…).

Pour plus d’informations sur l’infection par le VIH, le dépistage et les traitements, consultez :

• La fiche formation « Autotests de dépistage du VIH » parue dans le MPL n° 3200 du 25/11/2017
  
  
• Le cahier Formation Iatrogénie « Les antirétroviraux du VIH, cas pratiques » paru dans le MPL n° 3155 du 8/12/2016