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Bilan de soins infirmiers et bilan partagé de médication : concurrents ou complémentaires ?
Mis en place depuis le 1er janvier 2020, le BSI est désormais étendu à tous les patients dépendants quel que soit leur âge. Un dispositif différent du BPM réalisé par les pharmaciens.
Le bilan de soins infirmiers (BSI) a été négocié par les syndicats infirmiers avec l’Assurance maladie dans le cadre de l’avenant 6 à la convention infirmière signé le 29 mars 2019. En fait, le BSI a remplacé la démarche de soins infirmiers (DSI). Réservé au départ aux patients dépendants de 90 ans et plus, le BSI s’adresse depuis le 1er janvier 2022 à tous les patients dépendants, quel que soit leur âge.
43 interventions infirmières
Le BSI doit être prescrit par le médecin traitant du patient. Il est valable un an mais peut être renouvelé sur prescription médicale. La procédure a été entièrement dématérialisée via amelipro. L’objectif de ce bilan est d’indiquer les diagnostics et interventions de l’infirmier. Au total, 43 interventions composent le BSI et relèvent de neuf domaines : alimentation, respiratoire et cardiocirculatoire, élimination, hygiène, mobilité, soins relationnels, soins éducatifs, douleur, traitement. En fait, un seul item concerne les traitements médicamenteux : il s’agit de la surveillance d’un patient à risque d’iatrogénie médicamenteuse en lien avec le médecin et/ou le pharmacien. Cette surveillance consiste à repérer les patients à risque d’événements indésirables médicamenteux, à sécuriser la gestion des médicaments et à gérer les situations à risque et les alertes.
Ce bilan permet à l’infirmier de proposer au médecin un plan de soins qu’il accepte ou modifie.
Le BSI initial est facturé 25 € et le BSI renouvelable après un an, 12 €. L’infirmier peut aussi réaliser des BSI intermédiaires, sans prescription, qui sont alors facturés 12 €. Cette démarche ouvre la porte à des forfaitisations de soins infirmiers quotidiens réalisés dans le cadre de la dépendance, facturés 13 € par jour pour une prise en charge légère ; 18,20 € par jour pour une prise en charge intermédiaire ; 28,70 € par jour pour une prise en charge lourde.
Observance et interactions
Par rapport au BSI, le bilan partagé de médication (BPM), mis en place en 2018 pour les pharmaciens, ne s’adresse qu’aux patients de plus de 65 ans, chroniques et polymédiqués. En clair, au moins cinq molécules ou principes actifs doivent leur être prescrits pour une durée supérieure ou égale à six mois. L’objectif est d’évaluer l’observance et la tolérance du traitement, d’identifier les interactions médicamenteuses et de vérifier les conditions de prise et le bon usage des médicaments. L’accompagnement comprend un recueil des informations relatives au patient et recensement des traitements prescrits ou non ; une analyse des traitements et synthèse adressée au médecin traitant ; un entretien « conseil » au patient ; un suivi de l’observance. Le BPM est rémunéré 60 € la première année, puis 20 € les années suivantes ou 30 € si le traitement a été modifié.
Le BPM peut-il être redondant avec l’item sur le traitement du BSI ? Non, car finalement le BPM ne concerne pas les patients dépendants soignés à domicile et qui, a priori, ne se rendent pas à la pharmacie. Et la surveillance des patients à risque par les infirmiers doit être faite en lien avec le médecin, le pharmacien ou les deux. Reste à savoir comment, en pratique, les pharmaciens sont sollicités par les infirmiers sur ce point, sachant que la synthèse du BSI est transmise automatiquement au médecin.
Une chose est sûre : les infirmiers se sont emparés de ce dispositif. Le 25 juin 2020, 112 897 BSI avaient été réalisés et 45 081 forfaits « lourds » (BSC) attribués. Un surcoût pour l’Assurance maladie qui n’avait pas prévu de tels chiffres… En comparaison, seulement 15 % des officines avaient réalisé des BPM en 2019.
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