Covid-19 : dépister plus et plus vite

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Publié le 17 octobre 2020
Par Anne-Hélène Collin
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Pour être « capable de tester plus de personnes et plus vite », la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé, dans son avis du 9 octobre, ses recommandations sur l’utilisation des tests antigéniques (tests « rapides ») avec un prélèvement nasopharyngé chez les personnes présentant des symptômes du Covid-19. Principal élément : les tests antigéniques sont recommandés lorsque le résultat du test RT-PCR (technique de référence) ne peut être obtenu dans les 48 heures. Le test antigénique est à réaliser dans les quatre premiers jours qui suivent les symptômes, et non plus dans les sept jours comme préconisé auparavant. « A partir du cinquième jour après le début des symptômes, il y a une nette diminution de la sensibilité du test », et donc un risque de faux négatif, précise la HAS. Autre élément à prendre en compte : la présence de facteurs de risque de développer une forme grave du Covid-19. Un patient vulnérable et symptomatique est d’emblée orienté vers un médecin et tout résultat négatif ou ininterprétable du test antigénique doit être confirmé en laboratoire de biologie médicale par RT-PCR, « pour être sûr qu’on ne passe pas à côté d’une infection et qu’il n’existe aucune perte de chance », recommande la HAS. Le pharmacien pourrait dès lors tester au comptoir les patients symptomatiques sans facteur de risque, et – c’est une révolution – sans contrôle du résultat par RT-PCR. « D’habitude un Trod positif doit être confirmé, mais dans notre avis, étant donné les performances des tests antigéniques, ce n’est pas strictement nécessaire, explique Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Le ministère de la Santé jugera. » Quant aux patients asymptomatiques, les données sont encore peu nombreuses pour une position tranchée. A ce stade, la HAS ne recommande les tests antigéniques que dans les opérations de dépistage organisé qui ciblent les populations au sein desquelles le risque d’infection est plus important qu’en population générale : universités, personnel soignant, abattoirs, etc., le but étant de débusquer des foyers d’infection. A quand une mise en pratique en officine ? Très rapidement. Des réunions entre les autorités de santé et les représentants de la profession se multiplient pour organiser le dispositif de dépistage en ville. « Il faut se préparer », préconisait Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dans une vidéo du 12 octobre. Reste à savoir comment relever ce « défi organisationnel ».

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