AVORTEMENT : L’IVG médicamenteuse arrive en ville

Réservé aux abonnés
Publié le 10 juillet 2004
Mettre en favori

Le décret (daté du 1er juillet) relatif aux conditions de réalisation des IVG en ville est sorti au Journal officiel du 2 juillet. Restent à paraître les arrêtés sur la mifépristone elle-même (Mifégyne), qui abrogeront les anciens, ainsi que son arrêté de prix. « On nous a laissé en tendre qu’ils pourraient sortir ces jours-ci », indique le pharmacien responsable du fabricant (Exelgyn). Rien n’a filtré sur son prix, mais l’ensemble de l’IVG coûtant 200 Euro(s) à l’hôpital, son coût en ville devrait être similaire (tout compris : consultation + échographie + produits). Au plan médicamenteux, la prise de Mifégyne sera suivie à t + 36 ou 48 h par la prise de prostaglandine (Cytotec). A noter qu’il n’y a pas, sauf cas rare, de contre-indications médicamenteuses, contrairement aux idées reçues.

Concrètement, le décret prévoit que c’est le médecin qui se procure le médicament via une officine. Ce type de « commande professionnelle » est régi par l’article R. 5194 du Code de la santé publique (CSP) : la commande doit mentionner lisiblement les nom, qualité, numéro d’inscription à l’Ordre, adresse et signature du praticien, la date, la dénomination et la quantité du médicament, et la mention « usage professionnel ». Le nom de l’établissement hospitalier avec lequel le médecin a signé une convention pour pratiquer ces IVG, doit aussi être mentionné (décret du 1er juillet).

L’officine n’aura donc aucun contact avec la patiente. Et c’est ce qui a poussé la DGS à écrire à l’ordre des pharmaciens pour signaler qu’elle ne reconnaissait pas à la profession le droit à une clause de conscience sur le sujet. Aujourd’hui, l’article L. 2212-8 du CSP reconnaît le droit aux médecin, sage-femme, infirmier(e) et auxiliaire médical de ne pas concourir à une IVG. Le médecin doit alors « communiquer immédiatement (à l’intéressée) le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention ». « On aurait pu prévoir exactement le même système pour le pharmacien, regrette Isabelle Adenot, présidente de la section A. A charge pour lui d’indiquer quel autre pharmacien pourrait dispenser le produit. » Malgré le refus de la DGS, l’Ordre pourrait réitérer sa demande.

Publicité