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Autotests Covid-19 en GMS : et maintenant que doivent faire les pharmaciens ?
L’autorisation de vendre des autotests de dépistage du Covid-19 avec prélèvement nasal hors de la pharmacie est une décision venue « du Château », c’est-à-dire d’Emmanuel Macron. Pour autant, elle est « incompréhensible et risquée pour la santé publique », dénoncent Ordre, étudiants, syndicats et groupements de pharmaciens* dans un communiqué commun, diffusé ce 29 décembre pour alerter le grand public. « Le gouvernement prend une décision sans aucune concertation avec les professionnels de santé ni stratégie définie ; alors même qu’une conférence de presse était censée expliquer les décisions du conseil de défense sanitaire à la population », alerte l’ensemble de la profession, pour qui « on ne joue pas avec la santé des Français ». En effet, l’arrêté autorisant la vente des autotests Covid-19 en GMS jusqu’au 31 janvier 2022 est arrivé un peu par surprise, publié dans la nuit qui a suivi la conférence de presse du Premier ministre et du ministre de la Santé du 27 décembre sur les nouvelles restrictions sanitaires, conférence au cours de laquelle la question des autotests n’a jamais été évoquée.
Aucune consigne donnée
Maintenant que les autotests sont en grande surface, il faut élaborer une stratégie incluant ce nouveau circuit. Ce qui n’a pas été fait. « Nous attendons du gouvernement une clarification immédiate et une stratégie pour que les patients symptomatiques et contacts n’échappent pas, par l’utilisation d’autotests, au suivi de l’épidémie (…) Nous demandons au Gouvernement de préciser, en collaboration étroite avec les professionnels de santé, la nouvelle politique de dépistage de notre pays, pour qu’elle soit efficace et lisible », expliquent les signataires.
« Je veux qu’on sorte du débat pharmacie contre GMS, le vrai débat c’est la santé publique », répond d’emblée Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens, au Moniteur des pharmacies. « Il nous faut une stratégie de dépistage et de tracing adaptée et aujourd’hui ce n’est pas la bonne réponse, complète-t-elle. La bonne décision était de remettre les tests antigéniques, les autotests et les tests PCR gratuits, encadrés par les professionnels de santé, et de « tester-tester-tester » comme cela a été fait auparavant, et de tester-tracer-cribler. » Car « un autotest négatif ne veut pas dire qu’on peut se réunir à 30 et enlever le masque. Mais c’est ce qui va se passer », alerte encore la présidente de l’Ordre. Et d’ajouter : « Sur les stocks, car c’est là-dessus qu’on a été attaqué, c’est à Santé publique France d’approvisionner, tout comme elle a approvisionné en masques et comme elle approvisionne en vaccins ! ».
« Pour le moment, il faut être dans l’action et obtenir une stratégie globale de test », poursuit Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
L’important, c’est le patient
Dans l’attente, le mot d’ordre est de ne pas prendre les patients en otage. « La colère des pharmaciens, je la comprends et je la répercute. Mais on ne va pas s’en prendre à nos patients », explique Philippe Besset. « Ce serait contreproductif, on perdrait la reconnaissance des patients, on pourrait perdre le monopole et pour des tests antigéniques, ça ne vaut pas le coup », tempère Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). Même avis pour Alain Grollaud, président de Fédergy : « On a gagné la confiance de l’opinion et il faut montrer au contraire qu’on va être forts, on va encore vacciner, on va encore tester. Et l’autotest est un pis-aller ». « Mais un pharmacien qui veut fermer le dimanche, qui me dit « je suis fatigué », « ça fait deux ans que je tire sur la corde », je le respecte », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Il ne faut pas abandonner les patients, renchérit Carine Wolf-Thal. Dans cette décision ce sont les patients les plus maltraités. Personnellement je n’arrête pas de vacciner ni de tester. »
D’autant que la partie ne semble pas perdue pour autant. « L’idée est d’élaborer une stratégie qui place la pharmacie au cœur du dispositif », précise Philippe Besset. Des annonces sont attendues pour la fin de la semaine.
*Signataires du communiqué « On ne joue pas avec la santé des Français » : Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens ; Pierre Béguerie, président de la section A ; Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D ; Brigitte Berthelot-Leblanc, présidente de la section E ; Numan Bahroun, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANPF) ; Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ; Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ; Alain Grollaud, président de Federgy ; Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO).
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