6 h 40

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Publié le 4 mars 2023
Par Laurent Lefort
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Une plaie dans l’exercice quotidien au comptoir. Autant de stress pour les équipes que pour les patients. Un résultat souvent vain. Et pas seulement dans les officines françaises. Le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE) a constaté que le temps hebdomadaire moyen passé par les équipes officinales à résoudre des problèmes liés aux tensions d’approvisionnement de médicaments était passé à 6 h 40 en 2022. Avec des durées variant de 2 à 20 heures. C’est 1 h 20 de plus qu’en 2021…

Et ce petit jeu du tiroir vide est tout sauf indolore. Il a évidemment des effets financiers, dus au temps investi pour atténuer les conséquences des pénuries. 96,5 % des organisations professionnelles des pharmaciens d’officines européennes s’en plaignent. L’impact porte aussi sur la confiance des patients et la satisfaction des collaborateurs (76 %) ; les tâches administratives s’en trouvent également accrues (76 %).

Et le GPUE de recommander d’élargir les compétences professionnelles des pharmaciens afin « qu’ils puissent utiliser toutes leurs connaissances et expériences pour mieux gérer les soins aux patients et garantir la continuité du traitement ». Que doit-on lire entre les lignes ? Demander moins systématiquement et moins souvent l’avis du médecin quand une modification est nécessaire et fait sens ? Gagner encore et toujours en autonomie ?

L’organisation demande enfin une reconnaissance, par une compensation financière, de l’investissement des pharmaciens pour faire face à ces pénuries. Une façon appréciable de remettre les pendules à l’heure.

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