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Substitution biosimilaire : informez vos patient, ils n’attendent que ça !
La substitution d’un biomédicament par un biosimilaire ne fait que débuter. Elle n’est possible à ce jour que pour deux molécules : le filgrastim et le pegfilgrastim. C’est le moment pour les officinaux de s’y préparer avec le renfort de formations sur la thérapeutique. Mais aussi sur la démarche d’information et d’accompagnement du patient.
« Cette substitution doit s’effectuer avec l’accord du patient et il doit en être informé. Les lacunes d’informations sont sources d’inquiétude chez les patients », rapporte Françoise Alliot-Launois, présidente de l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) lors d’une réunion de travail organisée le 15 juin à Metz (Moselle) par l’Observatoire national des médicaments biosimilaires (ONB). Créé par des associations de patients*, celui-ci a mené en 2020 une enquête soulignant que la moitié des patients concernés ne savent pas ce qu’est un biosimilaire. Cet observatoire a créé et proposé aux pharmaciens d’officine une charte d’engagement sur la dispensation de ces médicaments. Il y est préconisé de remettre au patient une documentation complète sur les particularités de son traitement et sur son utilisation, comprenant notamment une fiche explicative sur les modalités d’injection. A ce propos, Françoise Alliot-Launois relève que, par exemple, certains stylos injectables des biosimilaires, plus récents, sont aussi plus maniables pour des patients polyarthritiques en particulier. Ces stylos doivent être mis à disposition des officines comme matériel de démonstration.
Président de l’URPS Pharmaciens du Grand-Est, Christophe Wilcke considère que l’adhésion du patient repose également sur l’accompagnement du médecin spécialiste lors de la prescription. « S’il est convaincu, cela facilite notre travail. Car il nous est difficile de dire au patient à l’officine : il existe un biosimilaire, parlez-en la prochaine fois à votre médecin. » Christophe Wilcke souhaiterait que son « logiciel lui permette d’éditer des documents en fin de dispensation pour que le patient en conserve la trace. » Le site Biomedinfo.fr, qui est accessible gratuitement aux professionnels de santé, répond à cette attente.
Forte attente des patients
Selon l’enquête de l’ONB de 2020, les trois quarts des patients interrogés manifestent une forte attente vis-à-vis d’un accompagnement à l’officine. « Ces patients sont traités pendant 20, 30 ou 40 ans et sont amenés à changer de traitement », rappelle Françoise Alliot-Launois. C’est un lien sur le long terme. Selon la présidente de l’Aflar, le pharmacien est un « praticien-clé » pour apporter des éléments concrets aux malades dans un cadre confidentiel. « Le pharmacien est formé pour dialoguer avec le patient, pour répondre à des questions précises et le revoir s’il éprouve des difficultés en début de traitement. Il a aussi un rôle de coordonnateur dans le parcours de soins du patient. » Il entre ainsi en contact avec le médecin hospitalier que le patient a souvent du mal à joindre au téléphone. « La communication s’améliore, témoigne Didier Poivret, rhumatologue en exercice libéral et hospitalier à Metz. Le médecin n’est plus dérangé pendant la consultation. L’échange s’effectue par messagerie électronique sécurisée. » Pour ce praticien, « le pharmacien d’officine est d’un abord plus facile que le médecin spécialiste. C’est à lui que le patient va confier qu’un traitement semble ne pas lui convenir. »
*Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) et Patients en réseau
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