Cher mais de moins en moins ami

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Publié le 4 novembre 2023
Par Laurent Lefort
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Ce sont des boîtes que l’on tient entre nos mains tremblantes, tant elles valent parfois le prix d’une voiture d’occasion. Neuve même. Les bras nous en tombent devant le chiffre d’affaires qu’elles font grimper et la marge dégringoler. En effet, en 2023, ce chiffre d’affaires hors taxes continue de grimper pour s’établir à 2 110 000 € (en cumul mobile annuel à août 2023), mais la marge, elle, dégringole de près de 70 000 €, à 16 %. 

Il y a un peu plus d’un an, à la question « Trouvez-vous normal que la Sécurité sociale soit plus exigeante sur le contrôle de vos dispensations de médicaments chers ? », vous étiez près de 64 % à lever le doigt pour dire oui. Alors, forcément, aujourd’hui vous serrez les poings quand certaines caisses abusent des indus au moindre oubli de la mention « Ordonnance vérifiée ». A fortiori quand il s’agit de la énième délivrance à un patient chronique… 

Adepte de la gestion en bon père de famille, vous vous dites qu’il serait sans doute opportun d’augmenter la marge de ces spécialités onéreuses. Que nenni, l’objectif de l’Assurance maladie serait plus volontiers de diminuer la rémunération sur les médicaments chers qu’elle trouve disproportionnée en regard de la rémunération allouée aux médecins pour prescrire ces mêmes produits. 

Et là, vous venez de soulever une incohérence manifeste : les médicaments qui nécessitent la plus grande expertise technique, autrement dit l’un des plus hauts niveaux de connaissance de la part des équipes officinales, seraient donc ceux dont on estime normal qu’ils offrent le niveau de rémunération le moins favorable. 

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Il ne resterait alors plus qu’à prendre sa tête entre ses mains ?