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Antibiotiques à l’unité : mais comment font les pharmaciens et leurs équipes ?
Près de 1800 pharmacies, soit moins de 10 % de l’effectif national, ont dispensé des antibiotiques à l’unité en 2023. Ce chiffre de l’Assurance maladie a été divulgué par les représentants de syndicats de pharmaciens samedi 27 janvier lors des Rencontres de l’officine, à Paris.
Mais comment ces pharmaciens pratiquent-ils la dispensation à l’unité (DAU) ? « C’est et ce sera toujours réalisé de manière artisanale », estime Fabrice Camaioni, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutique de France (FSPF), rappelant que pas moins de dix mentions sont à inscrire sur le conditionnement. Celui-ci peut être une enveloppe postale ou un sachet, tel que cela a été effectué lors de la phase expérimentale en 2014. Il est précisé que le conditionnement doit être suffisamment solide pour empêcher toute déperdition de son contenu et qu’il ne doit pas contenir des spécialités de lots différents. En outre, une notice doit être mise à disposition du patient.
La DAU concerne à ce jour les médicaments stupéfiants et assimilés stupéfiants dont la délivrance doit être fractionnée et les antibactériens à usage systémique. Certains logiciels de l’officine ne permettent pas de facturer des médicaments à l’unité pour la seconde catégorie. Pour l’amoxicilline, par exemple, les pharmaciens proposent des préparations magistrales facturées sous le code PMR. Pour tout médicament concerné, la rémunération est de 1 euro TTC par DAU dans la limite d’un plafond annuel de 500 euros TTC.
L’engagement des officinaux est faible mais l’Assurance maladie maintient la pression pour que la profession s’y mette. C’est également le cas du ministère de la Santé qui a introduit la possibilité de rendre obligatoire la DAU de médicaments en cas de pénurie. Un arrêté donnera obligation aux pharmaciens de dispenser des médicaments à l’unité en cas de rupture d’approvisionnement lorsque l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) le jugera nécessaire (selon l’article L.5121-33-1 du code de la santé publique). Puis de faire annuler cet arrêté par un autre pour stopper l’obligation lorsqu’elle ne sera plus nécessaire. « Cette obligation peut nous incomber à tout moment », indique le représentant de la FSPF.
Les syndicats réitèrent leur opposition à la dispensation de médicaments à l’unité. L’industrie pharmaceutique campe sur la même position. Pourquoi ne pas s’unir pour tenter de désamorcer cette obligation ? Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), estime que des boîtes de 7 unités de prise d’antibiotiques permettraient de régler 90 % des situations où la DAU apparaît aujourd’hui comme nécessaire. C’est un sujet pour les laboratoires de génériques. Un travail est en cours afin que ce modèle de présentation voie le jour.
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