Qu’est-ce que la diphyllobothriose ?

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Publié le 9 janvier 2021
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La diphyllobothriose est une parasitose due à un Diphyllobothrium, également appelé tænia du poisson, dont il existe différentes espèces (D. latum, D. nihonkaiense). Ce ver plat rubané, qui appartient à la classe des Cestodes, peut mesurer une dizaine de mètres. Les œufs du parasite sont éliminés dans l’eau avec les selles de l’hôte définitif. Après maturation, un crustacé microscopique, premier hôte intermédiaire, ingère l’embryon qui va se développer en larve. C’est lorsque le crustacé est ingéré par un poisson carnivore, deuxième hôte intermédiaire, que le parasite va s’enkyster dans celui-ci. L’hôte définitif, l’homme, est contaminé par ingestion du poisson parasité consommé cru ou insuffisamment cuit. Les principaux poissons pouvant être porteurs du parasite sont la perche, le brochet, la lotte et certains saumons. La cuisson à cœur, à 65 °C pendant 1 minute ou à 60 °C pendant 10 minutes, et la congélation, à – 20 °C pendant 24 heures, permettent d’inactiver les larves. Après une incubation d’environ un mois, la parasitose se manifeste par des troubles digestifs (diarrhées et douleurs abdominales) et par des vertiges ou une asthénie. Le ver absorbant la vitamine B12, la parasitose peut, rarement, entraîner une anémie macrocytaire pouvant orienter à tort vers une anémie de Biermer. Les traitements sont ceux efficaces sur les tænias : niclosamide (Trédémine 500 mg) ou, hors AMM, praziquantel (Biltricide 600 mg). Les comprimés de Trédémine doivent être mastiqués lentement et complètement à la posologie de deux comprimés le matin à jeun suivis de deux comprimés une heure plus tard, le lendemain d’un dîner léger en restant à jeun trois heures après la dernière prise. Biltricide, dont les comprimés doivent être pris sans être croqués avec un peu de liquide, s’administre à la posologie de 10 mg/kg en une prise unique, de préférence pendant ou à la suite du dîner.

Sources : Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments : Diphyllobothrium latum, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ; « Focus-Solitaires mais encombrants », La Revue du praticien – Médecine générale, tome 27, n° 909, novembre 2013 ; orpha.net.

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