Le syndrome de la vessie douloureuse

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Publié le 20 mars 2021
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Le syndrome de la vessie douloureuse (SVD), autrefois appelé cystite interstitielle, est une maladie rare qui touche majoritairement les femmes. En effet, sa prévalence est estimée à 52 à 500 pour 100 000 femmes, contre 8 à 41 pour 100 000 hommes. L’âge moyen de survenue du syndrome est de 30 à 40 ans, avec 25 % des patients qui ont moins de 30 ans.

Qu’est-ce que le SVD ?

Le SVD se manifeste par une douleur suspubienne lors du remplissage vésical, une pollakiurie (envie fréquente d’uriner), une nycturie (réveils nocturnes pour uriner la nuit) et parfois une dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels). La douleur, qui peut irradier le périnée, le vagin, l’urètre, voire la région lombaire, est soulagée par la miction. La maladie évolue durant environ 5 ans pour atteindre un plateau et se poursuit généralement par une alternance de phases de poussées et d’amélioration. Si les causes du SVD sont encore mal connues, l’une des hypothèses la plus probable repose sur le fait qu’une altération de la perméabilité de la paroi de la vessie serait responsable d’une inflammation chronique des couches profondes de la paroi vésicale. En l’absence d’une couche de glycosaminoglycanes suffisamment protectrice recouvrant la muqueuse, les différents composants de l’urine se retrouvent en effet en contact direct avec cette dernière, entraînant ainsi une inflammation.

Comment le SVD est-il diagnostiqué ?

Le diagnostic du SVD repose à la fois sur la présence de symptômes caractéristiques, sur l’élimination d’un certain nombre de maladies (infection urinaire, infection à Herpes simplex ou à Human papillomavirus, cancer vaginal, utérin ou ovarien, endométriose, hyperactivité vésicale, pathologie de la prostate comme une hypertrophie prostatique, un cancer ou une prostatite, etc.) et sur des examens dont au minimum un test d’hydrodistension vésicale associé à une cystoscopie. D’autres examens tels qu’un examen urodynamique peuvent également être pratiqués. Le test d’hydrodistension vésicale, notamment grâce à la recherche de glomérulations et d’ulcères de Hunner, permet de déterminer la sévérité du SVD parmi 4 grades. Les glomérulations, présentes dans 95 % des cas, sont des micro-hémorragies dues à des fissures de la paroi vésicale. L’ulcère de Hunner, présent dans environ 10 % des cas et signe d’une forme sévère, correspond à une lésion de la paroi de la vessie. Quatre grades sont ainsi déterminés : grade I (muqueuse vésicale normale), grade II (pétéchies dans au moins deux des quadrants), grade III (large saignement sous-muqueux) et grade IV (lésion de Hunner).

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