Finastéride et dutastéride retardent le diagnostic de cancer de la prostate

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Publié le 18 mai 2019 | modifié le 19 septembre 2025
Par Anne-Hélène Collin
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Les inhibiteurs de la 5-α-réductase (finastéride et dutastéride), indiqués dans l’hypertrophie bénigne de la prostate, entraînent une réduction d’environ 50 % des taux sériques de PSA (prostate-specific antigen), antigène spécifique de la prostate et marqueur pour la recherche d’un cancer. Une équipe américaine a évalué l’impact de ce phénomène, déjà décrit dans les RCP, sur le diagnostic de cancer de la prostate. Leurs résultats, portant sur plus de 80 000 patients et publiés le 6 mai dans le JAMA Internal Medicine, sont significatifs : en masquant l’élévation des PSA, les inhibiteurs de la 5-α-réductase allongent le délai de diagnostic de cancer, qui passe de 1,4 an chez les patients sans ces traitements, à 3,6 ans chez les patients sous finastéride ou dutastéride. Les cancers détectés sont aussi plus sévères : stade avancé (4,7 % contre 2,9 % chez les hommes sans traitement), envahissement ganglionnaire (3 % contre 1,7 %) et métastases (6,7 % contre 2,9 %). L’étude met également en évidence une augmentation de la mortalité de 39 % chez les patients sous inhibiteurs de la 5-α-réductase. Pour les chercheurs, il faut «   établir des recommandations claires pour la détection précoce du cancer de la prostate   » chez les hommes traités par finastéride et dutastéride. En France, l’Association française d’urologie recommande de multiplier par 2 le taux de PSA chez les patients sous inhibiteurs de la 5-α-réductase. §

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