Questions de comptoir

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Publié le 30 janvier 2010
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J’ai eu une prescription d’Imovane chez une femme enceinte de 5 mois qui présentait des troubles du sommeil importants suite au décès de sa mère. Puis-je délivrer cette ordonnance ?

réponse. Le résumé des caractéristiques produit (RCP) d’Imovane indique qu’il est préférable, par mesure de prudence, d’éviter d’utiliser la zopiclone au cours de la grossesse quel que soit le terme. D’après le Centre de référence des agents tératogènes (CRAT), une diminution des mouvements actifs foetaux et/ou de la variabilité du rythme cardiaque foetal a parfois été observée lors de prises d’une benzodiazépine aux 2e et/ou 3e trimestres de grossesse, en particulier à fortes doses. Ces signes sont réversibles à l’arrêt ou à la diminution du traitement.

Utilisées au voisinage de l’accouchement, les benzodiazépines et apparentés peuvent entraîner une hypotonie axiale et des troubles de la succion entraînant une mauvaise prise de poids. Un syndrome de sevrage néonatal est possible lors de traitements chroniques, même à faibles doses, poursuivis jusqu’à l’accouchement ou arrêtés brutalement quelques jours avant. Il est caractérisé notamment par une hyperexcitabilité, une agitation et des trémulations néonatales, survenant à distance de l’accouchement.

En pratique pour cette patiente, il serait plus judicieux de conseiller de la doxylamine (antihistaminique H1) qui est l’hypnotique le mieux connu en cours de grossesse. Aucun cas d’effet sédatif ou atropinique, théoriquement possible, n’a été rapporté à ce jour. En cas d’inefficacité de la doxylamine, le choix peut se porter (sur prescription) sur le nitrazépam (Mogadon), l’oxazépam (Seresta) ou l’hydroxyzine (Atarax).

Dans tous les cas, le traitement hypnotique doit être aussi bref que possible.

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Sources : RCP d’Imovane, « Quel hypnotique choisir chez une femme enceinte » disponible sur http://www.lecrat.fr.