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Paludisme et rougeole : à faire (et ne pas faire) avant de partir
Dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 21 mai sur les recommandations sanitaires 2019 pour les voyageurs, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) met en garde les globe-trotteurs contre les fake news. Halte aux préparations à base d’Artemisia annua (gélules, tisanes, etc.), dont l’utilisation en prophylaxie du paludisme est régulièrement relayée par des associations et des médias, malgré les mises en garde répétées de l’OMS, de l’ANSM et de l’Académie nationale de médecine sur leur dangerosité. La plante contient certes de l’artémisinine, antipaludique puissant « d’élimination rapide », mais qui « doit toujours être associée à un autre antipaludique d’action plus prolongée afin de parachever le traitement et d’entraver la sélection de résistance », rappelait l’Académie de médecine dans un communiqué de février. De plus, avec une concentration faible et variable en artémisinine, ces préparations n’ont pas fait preuve de leur efficacité, ni de leur innocuité. « Et, sans tarder, des cas de paludisme ont été observés chez des voyageurs qui ont utilisé cette plante en guise de prophylaxie du paludisme », note le HCSP. Avec un risque de retard de prise en charge, les voyageurs croyant être sous une prophylaxie efficace. La protection antipaludique repose uniquement sur une chimioprophylaxie et des mesures antivectorielles efficaces (moustiquaires imprégnées et répulsifs cutanés adaptés).
Autre risque dénoncé : les comportements antivax, notamment contre la rougeole dont la recrudescence est mondiale. Mauvaise élève, la France est « montrée du doigt en raison de la faiblesse de sa couverture vaccinale et du risque qu’elle représente pour d’autres pays plus vertueux en termes de santé publique ». Des voyageurs français avaient effectivement exporté la rougeole vers d’autres pays (Thaïlande, Costa Rica, etc.) ou certaines régions qui l’avaient éliminée (Guadeloupe). Les voyageurs nés depuis 1980, ou nés avant 1980 et non protégés, doivent veiller à avoir reçu deux doses du vaccin trivalent ROR (rougeole-oreillons-rubéole).
Outre les mises à jour des recommandations vaccinales et de la chimioprophylaxie antipaludique par pays, le HCSP intègre pour la première fois un chapitre sur la pollution atmosphérique. Et rappelle que seuls les masques préconisés sur le site du ministère de la Santé (masque filtrant de type N95 ou FFP2) sont recommandés en cas de pic de pollution, « le port de masques chirurgicaux que l’on trouve généralement dans les pharmacies est sans réelle efficacité ».§

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