Grossesse et tabac : Objectif zéro cigarette

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Publié le 3 décembre 2004
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Plus d’une femme enceinte sur trois fume avant sa grossesse. Si la moitié de ces futures mères arrête dès les premiers mois, 15 % n’y arrive pas. Les ravages qu’occasionne le tabac sont pourtant largement démontrés, de la fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes jusqu’au risque de mort subite du nourrisson multiplié par deux ou trois. Face à ce constat, la conférence de consensus de l’ANAES « Grossesse et tabac » a rendu publiques différentes recommandations. Et tout d’abord l’arrêt du tabac, qui doit être total. « Il est criminel pour un professionnel de santé de conseiller à une femme enceinte qui fume deux paquets par jour de se limiter à cinq cigarettes par jour », insiste le Pr Michel Delcroix, président du comité d’organisation de la conférence.

Côté prise en charge, rien de très nouveau : l’intoxication tabagique peut être mise en évidence en consultation prénatale par mesure du CO expiré. Si la prise en charge psychologique ne suffit pas, la prescription de substitut nicotinique est recommandée, en évitant si possible le port de patchs la nuit, mais en associant éventuellement des formes orales pour contrôler les envies irrépressibles. L’allaitement doit être conseillé même pour les mères fumeuses, l’arrêt du tabac étant à nouveau proposé à ce stade.

L’ANAES recommande également la prévention chez les adolescentes, l’interdiction de la vente des cigarettes sans tabac, la mise en place d’un entretien prénatal insistant sur le risque des conduites addictives, la formation initiale et continue des pharmaciens à la tabacologie, le respect de la loi Evin (!)…

Comme le remarque Michel Delcroix, « la plupart des compagnies aériennes ont interdit le tabac depuis vingt ans, mais on trouve toujours des salons fumoirs dans les maternités ! ».

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