Epidémie de rougeole : l’homéopathie n’est pas une alternative à la vaccination

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Epidémie de rougeole : l’homéopathie n’est pas une alternative à la vaccination

Publié le 13 mai 2019
Par Anne-Hélène Collin
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« Les chiffres ne sont pas tellement affolants en France, puisqu’il y a 30 cas d’un côté, 50 cas de l’autre. On a un mort depuis le début de l’année. On a 300 morts tous les mois sur les routes, on a eu 400 morts dans les piscines l’été dernier et on n’a pas interdit aux gens de circuler en voiture, on n’a pas interdit aux gens d’aller dans des piscines. » Pour le docteur Didier Grandgeorge, pédiatre homéopathe dans le Var, la rougeole n’est pas un problème de santé publique. Ces paroles ont fait couler beaucoup d’encre depuis la diffusion du reportage d’Envoyé spécial « Rougeole, l’alerte rouge » le jeudi 9 mai sur France 2. Rappelons que, selon le dernier bulletin épidémiologique de la rougeole daté du 2 mai, Santé publique France a recensé 852 cas de rougeole depuis le 1er janvier 2019, dont 261 qui ont nécessité une hospitalisation, et 1 décès. Le praticien met aussi en doute le rapport bénéfice-risque du vaccin ROR en affirmant, au sujet de ses effets indésirables, que « rien n’est déclaré ».

Des propos qui fond bondir le syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), déjà bousculé par toutes les critiques contre l’homéopathie depuis qu’elle est en cours d’évaluation par la Haute Autorité de santé. Dans un communiqué daté de ce lundi, le syndicat des homéopathes tient à dénoncer les comportements antivax : « La pratique homéopathique ne doit jamais être présentée comme une alternative à la vaccination. Les obligations légales vaccinales doivent être respectées par les médecins homéopathes. Ces derniers doivent expliquer à leurs patients que le traitement homéopathique ne peut pas être considéré comme une vaccination. » Le syndicat, qui craint maintenant un raccourci entre l’homéopathie et la couverture vaccinale insuffisante en France, refuse d’être le bouc émissaire : « Le SNMHF dénoncera donc toute tentative désignant la pratique homéopathique comme étant à l’origine de ce problème majeur de santé publique. Il s’agit d’un sujet trop grave pour laisser planer le moindre doute sur l’intégrité et le professionnalisme des médecins homéopathes. »

Toujours est-il que cet épisode fait tache, alors que la HAS doit se prononcer le mois prochain sur le remboursement de l’homéopathie, et qu’un nouveau foyer épidémique d’une quarantaine de cas de rougeole a été déclaré en Nouvelle-Aquitaine, selon le journal Sud-Ouest.

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