Contrôler la reproduction des chiens et des chats

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Publié le 20 décembre 2003
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EN PRATIQUE LA CONTRACEPTION CHEZ LA CHIENNE

AU COMPTOIR : « Notre chienne cocker saigne depuis quatre jours. Les écoulements sont importants »

« Notre chienne cocker a quatorze mois et saigne sans présenter d’autres symptômes inquiétants. Elle mange bien mais se lèche sans cesse la vulve. Les saignements ont été intenses durant trois jours puis semblent s’atténuer. Y a-t-il un risque ? »

Votre réponse

« Les écoulements génitaux sanguins chez la chienne peuvent être dus aux chaleurs ou à une affection appelée métrorragie. Celle-ci intervient un à deux mois après les chaleurs et la chienne présente en plus des symptômes d’abattement. Votre jeune chienne vit certainement son premier cycle qui intervient, suivant les races, entre 4 et 18 mois.

Les chaleurs durent trois semaines, les saignements peuvent être gênants mais sont sans danger.

En revanche, c’est la période idéale pour faire saillir une chienne. »

Le cycle sexuel de la chienne

Le comportement, la physiologie, l’anatomie de l’animal vont subir des modifications durant chaque stade des chaleurs. Le pro-oestrus et l’oestrus sont les phases qui constituent la période de chaleur proprement dite. Le métoestrus et l’anoestrus sont des phases de repos sexuel.

– L’âge de la puberté

-#gt; Chez la femelle : entre 4 et 18 mois selon les races, avec une moyenne de 9 mois.

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Les races de petite taille sont plus précoces (4 mois) car leur croissance se termine plus tôt et les grandes sont plus tardives (18 mois).

-#gt; Chez le mâle : entre 8 et 10 mois, le sperme est très pauvre en spermatozoïdes.

Entre 10 et 15 mois, le mâle est apte à se reproduire.

-#gt; La ménopause n’existe pas chez la chienne. Cependant, avec l’âge, les cycles sont moins fréquents et peuvent même passer inaperçus.

– Les différentes phases

-#gt; Le pro-oestrus (7 à 10 jours) indique le début des chaleurs.

Le maître peut noter le début des pertes de sang et un gonflement visible de la vulve.

A ce stade, les mâles sont attirés par la femelle, mais celle-ci refuse la saillie.

A l’intérieur de l’appareil reproducteur interviennent également des modifications : les follicules, qui libéreront les ovules lors de l’ovulation, se développent.

-#gt; L’oestrus fait suite à la phase précédente et dure cinq à dix jours.

Les pertes au niveau de la vulve diminuent pour stopper complètement.

Le mâle est cette fois-ci accepté.

L’ovulation a lieu durant cette phase, en général 2 à 3 jours après le début de la période d’acceptation du mâle. Cette notion est très importante car elle signifie que le moment idéal de reproduction n’est pas celui du début de l’acceptation de la saillie par la femelle.

La période de choix pour la saillie intervient entre le dixième et le quinzième jour après le début des chaleurs.

-#gt; Puis intervient le métoestrus (90 jours en moyenne) qui ne se caractérise pas par des manifestations particulières.

-#gt;L’anoestrus est de durée variable, sachant qu’il y a en moyenne deux périodes de chaleur par an chez la chienne.

Utilisation des hormones

– La progestérone

La progestérone, stéroïde naturel, peut théoriquement être utilisée pour maîtriser les chaleurs, mais elle ne s’est pas révélée efficace.

La progestérone n’est pas active par voie orale et ne possède qu’une durée d’action courte par voie parentérale.

– La testostérone

Cette hormone naturelle est aussi bien active par voie orale que parentérale. L’utilisation de la testostérone dans la maîtrise des chaleurs nécessite des injections fréquentes.

Elle est donc très peu utilisée en pratique.

– La mibolérone

La mibolérone est une molécule androgène de synthèse, active par voie orale, utilisable pour la maîtrise des cycles chez la chienne.

La mibolérone présente deux inconvénients majeurs : elle ne supprime pas les signes de chaleurs et n’empêche pas la fécondation si elle est administrée en pro-oestrus ou en oestrus.

Par conséquent, cette molécule n’est utilisable que pour la prévention permanente des chaleurs des chiennes en anoestrus, au moins 30 jours avant la date présumée du pro-oestrus.

– Les progestogènes

Les progestogènes (mégestrol, médroxyprogestérone) sont très utilisés.

Ils sont recherchés pour quatre effets prépondérants.

-#gt; Effet antigonadotrophine

Cet effet supprime la croissance folliculaire et, par conséquent, la synthèse d’oestrogène.

Il empêche les ovulations et la formation des corps jaunes.

-#gt; Effet anti-oestrogène

Cet effet permet de maîtriser les saignements vaginaux.

-#gt; Effet antiandrogénique

Cet effet permet de diminuer la libido chez le mâle.

-#gt; Effet contraceptif.

Protocole de la contraception chimique

– Prévention et report des chaleurs

Les chaleurs de la chienne peuvent donc être prévenues par l’administration d’acétate de mégestrol ou d’acétate de médroxyprogestérone. La médroxyprogestérone est privilégiée pour reporter les chaleurs.

Les méthodes médicales ont l’avantage ne pas être définitives.

Elles sont réalisées par injection hormonale tous les 5 à 6 mois ou par administration de comprimés.

Il faut de toute façon laisser venir normalement les premières chaleurs, pour s’assurer de la fin de la croissance de la chienne. Le risque majeur de cette méthode, si elle est constamment utilisée, est de provoquer des infections utérines à long terme. Il ne faut donc pas la pratiquer à chaque cycle.

– Interruption des chaleurs

L’interruption des chaleurs fait également appel aux deux molécules précédentes.

Il est nécessaire d’intervenir dans les 48 à 72 heures après l’apparition des chaleurs. Au-delà de cette période, les risques d’échecs du traitement sont majorées.

Les chaleurs sont interrompues en principe en deux à trois jours. L’oestrus est repoussé jusqu’au prochain cycle qui a lieu quatre à six mois plus tard.

La vigilance s’impose néanmoins les deux premières semaines car un retour des chaleurs quelques jours après la fin du traitement peut s’observer.

Ce traitement ne doit être mis en place qu’en l’absence formelle de gestation. Si tel n’est pas le cas, le risque de mortalité foetale ou d’accidents lors de la mise bas est augmenté.

– Les limites

Ces méthodes temporaires et réversibles semblent parfois être à l’origine de pyomètre, d’autant plus que leur emploi est fréquent. Le pyomètre, affection grave et fréquente, déclenché pendant le métoestrus, se manifeste par une collection utérine de pus, une perte d’appétit et une apathie. L’hyperplasie glandulokystique de l’utérus, provoquée par les molécules absorbées, en est le responsable.

Le pyomètre survient plus volontiers chez les animaux âgés de 6 à 10 ans.

Des cas de tumeurs mammaires et de diabète ont été mis en évidence avec la contraception chimique.

La gestation et ces pathologies sont donc des contre-indications absolues.

Les méthodes chirurgicales

Il n’est pas indispensable pour une chienne d’avoir des petits, bien que les avis des professionnels soient partagés sur ce sujet. Pour supprimer définitivement l’activité sexuelle, il existe des méthodes chirurgicales aussi bien pour les femelles que pour les mâles.

Cette suppression définitive de l’activité sexuelle est obtenue par l’ablation des gonades : ovariectomie chez la femelle, ablation des testicules ou vasectomie chez le chien.

– Chez la femelle

L’ovariectomie consiste en l’ablation des ovaires, l’hystérectomie en l’ablation de l’utérus et l’ovariohystérectomie en l’ablation des ovaires et de l’utérus.

N’enlever que l’utérus permet de supprimer les risques de gestation mais pas d’éviter les phénomènes d’obésité car l’activité hormonale des ovaires persiste.

Attention, les mâles restent attirés par la femelle en période de chaleur !

Si les risques d’infection utérine n’existent plus, le risque d’incontinence urinaire de la femelle, lorsqu’elle est âgée, persiste néanmoins.

Il existe une autre méthode pour maîtriser la reproduction chez la chienne : la ligature des trompes. Très peu utilisée par les vétérinaires, elle assure pourtant une contraception définitive. Le problème est qu’elle n’empêche aucunement les risques d’infections utérines.

– Chez le mâle

Une castration (ablation des testicules) ou une vasectomie peuvent être pratiquées.

Cette dernière consiste en l’obstruction des canaux déférents. La stérilisation est effective trois semaines après l’opération.

La castration est plus souvent pratiquée en raison de l’agressivité d’un mâle qu’à cause de la limite de la reproduction. Elle est aussi indiquée en cas de pathologie prostatique ou de hernie périnéale.

POUR APPROFONDIR : Les hormones sexuelles canines

Chez la femelle

-#gt; Les oestrogènes

Ces hormones sont sécrétées par les ovaires durant les chaleurs.

Au niveau cérébral, elles ont pour rôle de stimuler l’hypothalamus qui va lui-même sécréter d’autres hormones entraînant l’ovulation.

-#gt; La progestérone

Elle est sécrétée par le corps jaune, au moment de l’ovulation.

Elle est indispensable à la gestation.

-#gt; Les gonadotrophines

Elles sont sécrétées par l’hypophyse, glande située au niveau cérébral. Elles sont au nombre de deux.

La FSH est une hormone qui stimule la croissance des follicules et qui est utilisée à des fins thérapeutiques.

La LH (hormone lutéinisante) est sécrétée pour déclencher l’ovulation.

-#gt; L’ocytocine

Elle est sécrétée par l’hypophyse et permet la dilatation des tissus lors de la mise bas.

Elle est très utilisée pour déclencher les accouchements.

-#gt; La prolactine

Sécrétée par l’hypophyse, c’est l’hormone de lactation. Elle permet la synthèse du lait.

Chez le mâle

-#gt; La testostérone

Elle est sécrétée par les testicules et donne au mâle son aspect physique.

EN PRATIQUE : LA CONTRACEPTION CHEZ LA CHATTE

AU COMPTOIR : « Ma chatte émet des miaulements rauques incessants et se frotte partout »

LE CYCLE SEXUEL DE LA CHATTE

« Notre chatte a 10 mois. Elle ne sort jamais de l’appartement. Elle a toujours été très calme, mais depuis trois jours elle miaule sans arrêt, se frotte partout, se roule par terre et se balade la queue très relevée. S’agit-il des premières chaleurs et peut-on les arrêter ? Nous ne pouvons plus dormir. »

Votre réponse

« Votre chatte est effectivement en chaleur. Les premières chaleurs apparaissent en moyenne entre sept et douze mois. Des comprimés existent pour couper les chaleurs, puis pour les éviter. Un protocole d’administration strict est à respecter pour éviter les effets secondaires. »

Le cycle sexuel de la chatte

-#gt; Les cycles ne sont ni de durée ni d’apparition précises.

-#gt; Les périodes de chaleur sont au nombre de deux à six par an.

-#gt; Les variations dans l’âge d’apparition des chaleurs sont dues à la race. Les chattes persanes sont plus tardives (vers deux ans). Les plus précoces sont les siamoises (six à huit mois).

-#gt; En règle générale, les premières chaleurs apparaissent au printemps vers le septième mois. Elles peuvent être plus précoces (5 mois) si l’animal est né pendant l’hiver.

-#gt; Le cycle de la chatte a une durée moyenne de 13 à 15 jours (avec des extrêmes allant de 10 jours à 22 jours).

-#gt; Le pic d’activité sexuelle se situe entre mai et juillet.

-#gt; Les périodes de chaleur sont espacées de quinze jours à trois mois. Les chattes siamoises, par exemple, sont en chaleur tous les quinze jours et se manifestent très bruyamment.

-#gt; L’ovulation est dite spontanée car elle est déclenchée par le coït.

-#gt; Seule la saillie permet d’arrêter le cycle. Elle intervient au moment des chaleurs car c’est à cette période que la femelle accepte le mâle.

-#gt; La gestation est possible à tout moment après une saillie, mais, souvent, plusieurs saillies sont nécessaires. Un seul accouplement n’entraînerait l’ovulation que chez une chatte sur deux seulement. La période de choix pour une saillie se situe entre le sixième et huitième jour des chaleurs

La durée moyenne de la gestation est de 63 jours avec une variabilité de 61 à 69 jours.

-#gt; La taille moyenne des portées est de 4 à 5 chatons nés vivants, avec une variabilité de 1 à 9.

En moyenne, 87 % des chatons naissent vivants et sont sevrés avec succès.

La contraception chimique

Deux types de protocoles sont envisageables : les comprimés et les injections pratiquées par le vétérinaire tous les six mois à son cabinet.

Grâce aux comprimés, trois grands types d’action peuvent être exécutés.

-#gt; Interrompre les chaleurs alors que le cycle a déjà commencé.

-#gt; Retarder les chaleurs dès le début du cycle.

-#gt; Prévenir leur apparition avant le début du cycle.

Les posologies et les fréquences d’administration sont fonction de ces trois situations et des souhaits du maître.

-#gt; Le propriétaire souhaite parfois retarder les chaleurs pour choisir le moment idéal d’une éventuelle saillie. Cette technique ne doit pas être une solution permanente car les risques de métrite (infection utérine)sont accentués par une administration sur une longue durée.

-#gt; L’interruption des chaleurs n’est pas non plus un choix à privilégier. Cependant, les protocoles de prévention des chaleurs sont relativement contraignants et il arrive que les propriétaires commettent des erreurs ou des oublis dans le schéma d’administration. L’interruption des chaleurs peut s’avérer intéressante quand elle est réalisée avec de fortes doses pendant une courte période (3 à 5 jours), dès l’apparition des premiers signes.

-#gt; La prévention des chaleurs peut intervenir dès huit mois. Pour prévenir les chaleurs, seule l’administration de progestogènes par voie orale se révèle efficace.

-#gt; Avec un contraceptif oral, la contraception est ponctuelle et le cycle peut être maîtrisé de façon non définitive, contrairement à la chirurgie. Cependant, il n’est pas possible de prévoir le moment où une chatte sera de nouveau en chaleur après un traitement contraceptif.

Après une administration per os destinée à retarder l’oestrus, certaines chattes peuvent être en chaleur presque dès la fin du traitement, d’autres attendent 2 à 3 mois.

-#gt; Une chatte n’a pas besoin d’avoir une portée de chatons dans sa vie pour être équilibrée.

Protocole de la contraception

Les pilules pour retarder les chaleurs sont administrées quotidiennement ou hebdomadairement.

-#gt; Prévention des chaleurs : un comprimé par semaine.

-#gt; Suppression des chaleurs : un comprimé par jour.

-#gt; Report des chaleurs : un comprimé par jour.

Les comprimés sont donnés durant toute la période où l’on veut assurer l’effet demandé (prévention, suppression, retard).

La contraception chirurgicale

-#gt; La technique la plus courante est l’ovariectomie. Il s’agit de la suppression des ovaires de façon définitive. La chatte n’a alors plus de chaleur.

-#gt; On peut également pratiquer l’ablation de l’utérus seul (hystérectomie) et des ovaires en même temps (ovariohystérectomie).

-#gt; La contraception chirurgicale peut être réalisée dès l’âge de huit mois. Plus elle a lieu tôt, plus le risque de développement de tumeurs mammaires est réduit. De même, la suppression définitive de l’activité sexuelle permet de limiter les affections de l’appareil reproducteur.

-#gt; Avec la technique de section des trompes utérines, la reproduction n’est plus possible, mais l’ovaire reste fonctionnel et le comportement lié à l’apparition des chaleurs subsiste.

Choisir une méthode contraceptive

Le contrôle des chaleurs de la chatte offre de nombreux avantages car les chaleurs à répétition et les gestations éventuelles peuvent entraîner une baisse de l’état général et un affaiblissement.

La maîtrise des chaleurs permet :

-#gt; d’éviter des gestations ;

-#gt; de donner aux chattes le temps de récupérer entre deux portées ;

-#gt; de suivre un programme planifié de reproduction ;

La contraception médicale, grâce aux différentes pilules, est à conseiller aux clients dans le cadre d’une utilisation ponctuelle. Il faudra ensuite choisir entre l’opération ou laisser réapparaître le cycle pour éviter les effets secondaires.

POUR APPROFONDIR : Les médicaments hormonaux : nature et fonction

Les hormones stéroïdes sont synthétisées dans l’ovaire, le testicule et le cortex surrénal. On comprend ainsi que des animaux castrés puissent malgré tout avoir des simulations d’excitation sexuelle liées à la prise de relais de la glande surrénale dans le mécanisme de synthèse des hormones sexuelles.

Les oestrogènes

Ils peuvent interrompre l’oestrus. Le benzoate d’estradiol est utilisé dans le cadre d’avortements provoqués, lorsqu’il est nécessaire d’interrompre une gestation (femelle malade, saillie non désirée). La molécule empêche la nidation qui a lieu le 20e jour. Elle doit être administrée par injection avant le 18e jour suivant la saillie. Les oestrogènes sont peu utilisés dans les contraceptifs oraux dont les formules font la part belle aux progestogènes.

En revanche, l’éthinylestradiol se retrouve dans de nombreuses spécialités destinées à traiter la pseudo-gestation, la gestation et la lactation nerveuses.

Les progestogènes

Il existe trois méthodes possibles de contrôle des chaleurs avec des progestogènes.

-#gt; La suppression : administrés dès les premiers signes de chaleurs, ils suppriment ces dernières et préviennent les accouplements et la conception.

-#gt; La contraception temporaire : administrés en période d’anoestrus (saison de repos sexuel) ou durant la saison sexuelle à un moment où la chatte n’est pas en chaleur, ils retardent l’apparition de l’oestrus suivant.

-#gt; La contraception permanente : administrés à doses répétées durant la période d’anoestrus, de dioestrus (c’est la période sans activité sexuelle qui suit les chaleurs lorsque la chatte n’est pas fécondée), ou même parfois au moment des chaleurs, ils empêchent l’apparition des chaleurs.

Les androgènes

-#gt; La mibolérone, stéroïde androgène à fort pouvoir anabolisant, peut être utilisée par voie orale pour différer les chaleurs.

La dose doit être administrée quotidiennement pendant les 30 jours précédant la date présumée des chaleurs.

La molécule ne peut être utilisée pour la suppression des chaleurs puisqu’elle est inefficace en pro-oestrus.

-#gt; La méthyltestostérone intervient plutôt dans le tarissement de la sécrétion lactée.

EN PRATIQUE : LES TROUBLES SEXUELS CHEZ LE CHIEN

« Notre chienne cherche sans cesse de l’affection »

« Notre chienne de 4 ans a depuis 3 jours un comportement étrange. Elle prend tous les jouets et nous les apporte. Cette chienne a toujours été anxieuse et peureuse, mais elle est très confiante avec nous. Elle a eu ses chaleurs il y a deux mois. Tout s’est bien passé, nous l’avons gardé à l’intérieur. Elle n’a pas pu rencontrer de mâle, pourtant ses mamelles semblent gonflées et elle recherche sans cesse de l’affection. »

Votre réponse

« Votre chienne présente tous les symptômes d’une montée de lait, appelée aussi pseudo-gestation ou lactation nerveuse. Cette affection est sans gravité. Elle apparaît deux mois après le début des chaleurs et modifie considérablement le comportement de la chienne. Nous allons tarir la sécrétion lactée. »

La montée de lait

La pseudo-gestation est liée à un dérèglement hormonal qui intervient après les chaleurs. Physiologiquement, la chienne a un comportement de femelle en gestation. Les mamelles se développent et du lait s’écoule par simple pression. La chienne fait son nid comme pour accoucher, elle apporte tous ses jouets dans son panier, gémit sans cesse. Le maître ne doit pas prêter attention à elle, surtout pas la consoler et doit mettre en place un traitement à base de comprimés et de pommade décongestionnante pour les mamelles.

Une diète de 24 à 48 heures améliore également la guérison : diminuer la viande, les poissons, les abats ainsi que la quantité d’eau journalière.

Evidemment, mieux vaut toujours vérifier auprès d’un vétérinaire que la chienne n’est réellement pas en gestation.

POUR APPROFONDIR : Les pathologies sexuelles canines

Plusieurs affections peuvent empêcher, retarder voire compromettre la reproduction des chiens.

Certaines de ces pathologies d’ordre sexuel nécessitent impérativement un traitement hormonal ou antibiotique prescrit par le vétérinaire, et surtout une auscultation avec si besoin mise en oeuvre d’examens complémentaires.

Il est donc essentiel de savoir identifier les principaux problèmes pour ne pas compromettre le pronostic futur.

EN PRATIQUE : LES TROUBLES SEXUELS CHEZ LE CHAT

AU COMPTOIR : « Mon chat mâle de 8 mois urine sur le canapé depuis une semaine. L’odeur est insupportable »

« Mon chat n’a posé aucun problème jusqu’à présent. Et d’un seul coup, alors que rien n’a changé dans la maison, il se met à uriner en dehors de son bac, sur le canapé, les couettes. Je change pourtant la litière régulièrement. Comment l’en empêcher ? »

Votre réponse

« Il s’agit soit d’un comportement physiologique de marquage de territoire, soit d’un comportement pathologique lié à une cystite ou à des calculs. Mieux vaut donc vous assurer auprès de votre vétérinaire de l’absence de problème urinaire. »

Le marquage urinaire

Le chat est un animal « territorial », à l’inverse du chien qui est un animal « relationnel ».

Le marquage félin se manifeste par des jets d’urine. Il apparaît avec la maturité sexuelle et est très présent pendant la période de reproduction des femelles. Les mâles délimitent ainsi leur territoire. A la différence des femelles, les chats ne connaissent pas de période de repos sexuel.

Il existe deux types de marquage : le marquage vertical et le marquage horizontal.

Dans le premier cas, l’animal reste debout et émet en petites quantités, toujours au même endroit, des jets d’urine associés à un tremblement de la queue et à un piétinement du sol. Il choisit un support bien visible (près des lieux de passage). Dans le second cas, le chat est en position accroupie, c’est-à-dire en position normale de miction et urine ailleurs que dans sa caisse.

Le marquage vertical, qui touche 30 % des mâles, est typiquement lié à l’excitation sexuelle, alors que le marquage horizontal témoigne d’une situation émotionnelle.

Les significations de la malpropreté du chat sont multiples.

Aux côtés du marquage sexuel qui apparaît à la puberté et peut être résolu par la castration, peuvent se rencontrer :

-#gt; l’anxiété de déterritorialisation : elle fait suite à un déménagement ou à des nettoyages trop importants de la caisse ou du lieu de vie de l’animal ;

-#gt; l’anxiété de cohabitation : le marquage est associé à un comportement agressif de défense accompagné ou non de signes somatiques (diarrhée, dyspepsie). L’animal est craintif et a peur ;

-#gt; les troubles de la hiérarchie chez les chats dominants, en l’absence ou en présence des propriétaires. Ils contrôlent leur espace et n’aiment pas être caressés.

Avoir recours aux phéromones faciales

Les phéromones permettent de rassurer un chat dans un endroit inconnu en le rendant moins stressant pour lui.

Il existe des sprays à base de phéromones (Felifriend, Feliway). Il s’agit de solutions contenant un analogue structural des phéromones faciales du chat (c’est-à-dire celles déposées par frottements) reproduisant un message reconnu par l’ensemble des chats quels que soient leur sexe, leur âge, leur état physiologique ou émotionnel. Elles ont une action apaisante, favorisent le comportement exploratoire et la prise alimentaire tout en inhibant le marquage urinaire.

Elles sont utiles dans de nombreux cas.

– Marquage urinaire réactionnel

-#gt; Pour faire cesser ce marquage, les phéromones doivent être pulvérisées sur tous les spots urinaires ainsi que sur les endroits saillants dans les pièces marquées, chaque jour pendant un mois.

L’application ne sera interrompue sur une zone que lorsque le chat aura appliqué ses propres marques faciales.

-#gt; Pour éviter l’apparition du marquage urinaire à la suite d’un déménagement ou lors de l’introduction d’un nouveau chat ou chien dans la maison, il suffit là encore d’appliquer les phéromones une fois par jour sur les endroits saillants et aux angles de la pièce (voire sur les animaux nouvellement arrivés), jusqu’à ce que le chat réalise lui-même le marquage facial.

– Marquage urinaire d’origine sexuelle

Pulvériser les phéromones uniquement sur les spots urinaires qui se trouvent le plus souvent près des issues.

– Marquage par griffade

Même principe. A répéter tous les jours pendant 21 jours.

– Transport en cage

Pulvériser 30 minutes avant l’introduction du chat aux quatre coins de la cage, sur le sol et au plafond.

Bien utiliser les hormones sexuelles

Il s’agit essentiellement de progestogènes comme l’acétate de mégestrol

(Pilucalm…) ou l’acétate de médroxyprogestérone (Controlestril…). Ces hormones possèdent trois actions principales :

-#gt; une action oestrogène ;

-#gt; une action antigonadotrope induisant une diminution de la synthèse de testostérone ;

-#gt; une action anxiolytique.

La castration chimique qu’elles produisent les rend donc conseillées pour les cas d’hypersexualité des mâles, de cannibalisme, pour prévenir ou interrompre les chaleurs d’une chatte trop bruyante mais surtout pour certains cas de marquage urinaire ou d’agressivité.

Leur taux d’efficacité est proche des 30 % avec des variations en fonction du sexe et de la densité de population :

– 80 % de succès chez des mâles isolés,

– 40 % chez des mâles vivant en groupe,

– 20 % chez les femelles isolées,

– 2 % chez des femelles vivant en groupe.

Les risques d’effets secondaires sont importants si les traitements sont utilisés à long terme (augmentation d’appétit, activation de la sécrétion lactée, adénocarcinomes mammaires, diabète…). Il faut toujours conseiller la castration chirurgicale en premier lieu.

POUR APPROFONDIR : Le marquage chez le chat

Le marquage facial, le marquage d’alarme, le marquage urinaire et les griffades sont les quatre types principaux de marquage félin.

Les marques faciales

Elles sont déposées par frottement d’une zone du corps riche en glandes apocrines (face, tête, cou, lombes…) sur des supports divers. Le chat laisse un dépôt de phéromones (un ensemble de composés organiques simples, très volatil) capable d’intervenir sur les sécrétions hormonales et pouvant induire des modifications émotionnelles. C’est l’équivalent d’un message.

Lorsque ces marques sont perçues par un autre chat, il présente une attitude particulière appelée « flehmen » : en redressant la tête, il ouvre partiellement la bouche, aspire l’air et reste ainsi immobile. Les phéromones vont alors être transmises à l’organe voméronasal (organe de Jacobson) qui s’ouvre à l’arrière de l’arcade incisive. Leur analyse va renseigner le chat sur les caractéristiques générales de son congénère émetteur. Les phéromones présentent donc une fonction relationnelle. Elles sont déposées sur des objets ou des êtres vivants qui ont été explorés, reconnus et acceptés. Lorsque le chat se frotte contre les jambes de son maître, ce n’est pas seulement par affection, mais plus pour l’inclure dans son univers. Ces phéromones peuvent également renseigner les chats mâles sur la réceptivité des femelles.

Ces sécrétions faciales (mais aussi labiales) sont déposées sur des objets saillants. Elles facilitent le repérage du chat dans l’espace.

Si dans un endroit familier on désorganise le marquage facial du chat, il va présenter un état d’anxiété. C’est ce que l’on observe lors d’un déménagement ou lors de l’introduction d’un nouveau meuble. Si on introduit un objet nouveau après l’avoir marqué à l’aide de phéromones faciales rassurantes, on n’observera pas de marquage urinaire réactionnel, ni de manifestation anxieuse.

Le chat explorera rapidement l’objet, y appliquera ses propres marques, l’intégrant ainsi dans son champ territorial.

Les marques d’alarme

Elles sont constituées de phéromones libérées à l’endroit où l’animal subit un stress violent, émises dans la sueur des coussinets plantaires, les sécrétions des sacs anaux ou les glandes sudoripares. Leur perception par un autre chat entraîne une réaction de fuite ou de menace. En général, le chat ne passera plus à l’endroit marqué.

Les marques territoriales

Il s’agit des marques par griffades et par projection d’urine ; elles ont pour fonction de signaler l’existence d’un occupant des lieux.

Les griffades

Le chat qui « fait ses griffes » le fait pour déposer une substance de marquage.

La posture adoptée par le chat lors de ce comportement est appelée « posture de soulignement » : l’animal étend les membres antérieurs sur un support le plus souvent. –

COMMUNIQUEZ ! CONTRÔLER LA REPRODUCTION DES CHIENS ET DES CHATS

DES IDÉES DE VITRINES

Une vitrine de nuit où tous les chats sont gris. Placée sous le signe du romantisme au clair de lune, elle peut se réaliser avec deux chandelles et trois bouts de ficelle, mais une bonne paire de ciseaux est indispensable…

Réalisation : 4 heures

Les fournitures

– Du carton à peindre

– Des bombes de peinture

– Des feuilles de papier noir, gris, bleu et jaune

– Des têtes de chat « épouvantail » achetées en jardinerie ou découpées dans du carton peint

– Du fil en nylon

– Une lampe-lune ou un croissant de lune découpé dans du papier jaune

– Du carton plume

– Des tuteurs en bambou

– Une tige de métal

– Des pots de fleurs lestés

Les slogans

– « Un seul chat, chat suffit comme chat ! »

– « Portée nombreuse ou chat (chien) unique, choisissez »

– « Arrêtez quand vous voulez »

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Donnez du chien à votre linéaire

Créez des colonnes de photos qui entoureront votre linéaire. Collez sur un support épais (bristol, carton) des photos de chiots ou de chatons prises sur des posters, dans des revues spécialisées ou dans votre collection, puis mettez-les en scène autour du linéaire. Donnez leur la forme d’un demi-tuyau pour qu’elles prennent un relief qui individualise et découpe parfaitement le linéaire. La largeur de cette colonne ne doit pas dépasser celle d’une boîte. Les produits maîtrisant la reproduction ou les troubles du comportement sexuel sont peu volumineux, attirez l’attention à l’aide de pancartes ou de stop-rayons du type « Contraceptif : il n’est jamais trop tard ». –

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Soyez un « compagnon » modeste

La relation maître/chien ou maître/chat est toujours affective. Pour ces propriétaires d’animaux domestiques, nous sommes encore trop souvent des roues de secours (« pas le temps d’aller chez le vétérinaire »), voire des recours moins onéreux. Pour que la situation s’améliore, commençons par éviter de démontrer notre incompétence…

Savoir dire que l’on ne sait pas

Une question sur la posologie d’un médicament, et nous voilà à essayer de lire les informations écrites sur la boîte, oubliant la présence de notre client. Aucun d’entre nous ne connaît par coeur les posologies et les modes d’emploi de toutes les spécialités. Lorsque le cas se présente, osons de temps en temps dire que l’on ne sait pas : « Oui, je vous l’avoue humblement, je ne sais pas si les pilules pour chat sont adaptées à la femelle du raton laveur… » Dès alors, rien n’empêche de vous informer. Si vous ne savez pas répondre tout de suite, vous pouvez toujours essayer de trouver une solution. Conseiller ne veut pas toujours dire savoir mais, de plus en plus souvent, orienter.

Créer une relation d’aide avec le client

Face à un médicament à la posologie méconnue, pourquoi ne pas proposer à votre client de la rechercher avec vous ? Jouez franc-jeu : « Je ne me souviens plus de la posologie de ce médicament. Je vous propose que nous regardions ensemble. » Votre interlocuteur sera alors prêt à vous aider, parce que vous lui avez demandé d’être votre « coéquipier ».

Il vous suffira ensuite de reprendre la main en commentant la notice ou les termes compliqués.

DOCUMENTEZ-VOUS

LIVRES

Dictionnaire des médicaments vétérinaires 2003, 12e édition

Editions du Point vétérinaire

Le « Dictionnaire des médicaments vétérinaires » (« DMV ») est aux médicaments vétérinaires ce qu’est le « Vidal » aux médicaments humains. La cuvée 2003 de cette référence pour l’espèce animale propose des informations sur tous les médicaments classés par ordre alphabétique et par domaine thérapeutique : composition, propriétés, indications, administration, contre-indications… Un CD-ROM accompagne l’ouvrage. Le « DMV » est réactualisé tous les deux ans.

Contrôle du cycle sexuel

Le cycle sexuel peut être contrôlé selon trois méthodes.

-#gt; Suppression des chaleurs et prévention de la fécondation par mise en oeuvre du traitement en début de pro-oestrus.

-#gt; Prévention temporaire pour reporter la date des chaleurs à une période plus favorable (traitement à commencer une à deux semaines avant le début des chaleurs).

-#gt; Prévention permanente par injections multiples, le protocole débutant en anoestrus (prévention) ou en début de pro-oestrus (suppression).

Contraception : bien agir

-#gt; Contre-indications de la contraception médicale – Gestation (elle dure deux mois chez la chatte) – Femelle impubère (il faut donc attendre les 1res chaleurs pour agir) – Diabète – Tumeur mammaire – Infection de l’appareil reproducteur – Administration dans les 10 jours qui suivent la mise bas

-#gt; Les risques de la contraception – Augmentation de l’appétit, prise de poids – Infection utérine (métrite) en cas de contraception médicale permanente. Il faut donc laisser revenir les chaleurs de temps en temps (pas plus de 18 mois consécutifs de prise du contraceptif)

Chat malpropre : enquêtez !

Il faut commencer par éliminer tous les petits problèmes d’ordre pratique qui peuvent pousser un chat à uriner hors de sa litière. Ces difficultés s’améliorent facilement lorsqu’on connaît mieux les habitudes du chat.

Pour cela, six questions sont à poser :

« Le bac est-il toujours accessible ? »

« La conformation du bac convient-elle au chat ? »

« La litière est-elle propre et en quantité suffisante ? »

« Le bac ne se trouve-t-il pas à proximité de la gamelle de l’animal ou de son lieu de couchage habituel ? »

« Le bac n’est-il pas situé dans un endroit inapproprié ? »

« Le bac à litière n’a-t-il pas été utilisé par un autre chat

récemment ? »

Cystites et calculs

Les croquettes ont longtemps été responsables de calculs urinaires chez le chat par dépôt dans la vessie de phosphore et de magnésium. Les calculs phosphoammoniaco- magnésiens sont les plus fréquents. Le chat essaie d’uriner sans cesse dans son bac et peut ensuite uriner en dehors. Un traitement spécifique mené par le vétérinaire et une alimentation adaptée permettent de stopper le

phénomène.