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conseils aux patients
Expliquer les enjeux
– Après un infarctus du myocarde, le risque relatif de décès est diminué de 54 % chez les patients arrêtant le tabac.
– Dans l’asthme et la bronchopneumopathie obstructive, une amélioration de la capacité respiratoire apparaît l’année suivant le sevrage.
– Le risque de survenue d’un accident vasculaire cérébral ou d’un infarctus diminue de moitié dans les deux ans suivant l’arrêt.
– Stopper le tabac est capital avant une intervention chirurgicale.
Rappeler la place de l’aide médicamenteuse
– Il n’existe aucun traitement miracle. La motivation personnelle est la clé de l’arrêt. L’accompagnement des patients est indispensable parallèlement à l’aide médicamenteuse. Une aide psychocomportementale augmente la réussite du traitement.
– L’objectif est l’arrêt définitif du tabac et non la consommation au long cours de substituts. Cependant, pour les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) – chez qui l’arrêt ou la réduction du tabac est primordial pour ralentir la dégradation de la fonction pulmonaire -, le traitement peut être proposé au long cours.
Combattre les réticences
– « Cela ne sert à rien d’arrêter à mon âge » : même si le sevrage survient tardivement, le fait d’arrêter de fumer augmente l’espérance de vie.
« Je ne risque pas grand-chose avec mes 3 ou 4 cigarettes par jour » : les personnes fumant 1 à 4 cigarettes par jour ont une mortalité totale 1,5 fois plus élevée que les non-fumeurs.
– « Je ne veux pas devenir dépendant des substituts nicotiniques » : la nicotine délivrée par les substituts n’induit pas de dépendance, contrairement au « shoot » nicotinique d’une cigarette.
– « Je ne veux pas grossir » : le fumeur a en effet une dépense énergétique supérieure. Au cours du sevrage, la prise de poids devrait être minime si la dépense calorique est augmentée de 300 calories en moyenne. Il suffit généralement de pratiquer un peu plus d’activité physique et d’équilibrer son alimentation (se méfier des plats en sauce, alléchants lors du retour des sensations olfactives).
– « Le narguilé est moins dangereux que la cigarette » : la production de goudrons par une seule chicha est 10 à 100 fois plus élevée que celle d’une cigarette et la combustion génère beaucoup plus de CO.
Inciter et aider au sevrage
– Encourager les personnes qui envisagent d’arrêter en leur proposant de lister les éléments qui lui paraissent représenter un obstacle (prise de poids, énervement…) et ceux qui sont source de motivation (odeur du tabac, dépenser moins, avoir plus de souffle…). Prévenir l’entourage pour être soutenu. Conseiller d’anticiper le problème du manque.
– Encourager le patient à chaque nouvelle visite. Chaque jour sans fumer est une victoire supplémentaire.
– Au cours du sevrage, l’effet inducteur enzymatique du tabac sur la caféine disparaît. Conseiller de limiter la consommation de café à 2 à 3 tasses par jour prises avant 15 heures.
Bien conseiller les substituts nicotiniques
– Les substituts nicotiniques sont indiqués en cas de dépendance faible, moyenne ou forte. Il est possible d’associer patchs et formes orales pour gérer envies et phases de manque, même chez la femme enceinte. Chez cette dernière, préférer les patchs « 16 heures ». Le patient gère lui-même la prise de substituts d’appoint. La marge thérapeutique de la nicotine est large chez les fumeurs dépendants.
– Placer le patch sur une zone bien vascularisée et dépourvue de poils : face externe du bras, haut de la fesse. Une transpiration importante (activité sportive…) peut décoller le patch. Préférer alors un substitut oral.
– S’il n’est pas nécessaire d’enlever un patch lorsque l’on fume une cigarette, cette pratique témoigne d’un sous-dosage.
– Etre attentif aux signes de sous-dosage (pulsions très fortes à fumer, irritabilité très importante…). Un surdosage est beaucoup plus rare (palpitations, diarrhées, nausées…).
– Les dispositifs transdermiques transparents laissent davantage passer la lumière. En cas de sensation de brûlures, de picotements lors d’une exposition solaire, arrêter momentanément le traitement.
– La dose de nicotine contenue dans un substitut nicotinique peut intoxiquer gravement un enfant en cas d’inhalation (inhaleur), d’application ou d’ingestion (formes orales, patchs). Bien replier un patch avant de le jeter car il contient encore de la nicotine.
– Orienter vers le médecin en cas de grossesse, de pathologie cardiovasculaire récente et/ou d’hypertension artérielle sévère, d’hyperthyroïdie, d’ulcère gastroduodénal, de diabète. Un avis médical s’impose aussi pour les fumeurs très fortement dépendants ou présentant une coaddiction ou un terrain anxiodépressif connu.
Sevrage et médicaments associés
La fumée du tabac est riche en goudrons, et en particulier en hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ces hydrocarbures sont des inducteurs enzymatiques pour certains cytochromes. Ceci explique le métabolisme accéléré de certains médicaments (certains antidépresseurs, théophylline, bêtabloquants…) et de la caféine.
Les posologies de ces médicaments devront être revues à la baisse lors de l’arrêt du tabac.
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