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Baies et plantes toxiques
EN PRATIQUE – TOXICITÉ DES PLANTES
AU COMPTOIR : « Mon fils ne peut s’empêcher de toucher aux décorations florales de table »
« Lorsque nous faisons des repas de famille, ma belle-mère orne la table de décorations florales. A Noël, elle utilise du houx et du gui. Est-ce dangereux si les enfants portent ces plantes à leur bouche ? »
Votre réponse
« Oui, car le houx et le gui sont des plantes toxiques. Vous pouvez bien entendu leur expliquer que ces plantes sont dangereuses et éviter de les laisser à leur portée de main. Si toutefois ils venaient à en manger, il faudrait les faire recracher très rapidement – je dis bien recracher, pas vomir -, leur laver la bouche et, par sécurité, contacter le SAMU ou le centre antipoison le plus proche. »
Fréquence et gravité
L’intoxication par les végétaux représente 6 % des appels aux centres antipoisons. Il s’agit en majorité d’enfants de moins de 5 ans attirés par les baies colorées et les plantes d’appartement. Les autres cas sont liés à une confusion avec des plantes comestibles. Ces intoxications sont rarement fatales. Les effets varient d’un individu à l’autre (âge, sexe, état de santé) et selon les circonstances de l’intoxication.
La toxicité réelle des baies et plantes toxiques est souvent peu documentée et controversée selon les auteurs.
Les différents types d’intoxication
– Accidentelle
-#gt; Chez l’enfant : ingestion de baies ou bouts de feuilles souvent peu grave (faible quantité ingérée).
-#gt; Par confusion alimentaire pouvant entraîner des intoxications sévères voire mortelles (aconit/navet).
-#gt; Par contamination de produits préparés de type extrait ou essence (rare mais grave du fait de la concentration en actif) ou de tisane (feuilles d’orties contaminées par des feuilles de belladone).
-#gt; Par projection oculaire : caoutchouc.
-#gt; Par contact cutané : chélidoine.
– Volontaire
-#gt; Aiguë : suicide et empoisonnement. Le pronostic vital peut être en jeu du fait de la quantité ingérée et du pouvoir toxique des plantes.
-#gt; Chronique : liée à une mauvaise utilisation des plantes de façon répétitive.
Les différents types de toxicité
– Toxicité aiguë
-#gt; Toxicité digestive : vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, coliques.
-#gt; Toxicité extradigestive : cardiovasculaire, respiratoire, neurologique (troubles de la vision ou de la conscience, vertiges, palpitations).
-#gt; Toxicité par contact cutanéomuqueux : dermites, photophytodermatose, urticaire de contact, érythème polymorphe.
– Toxicité chronique
-#gt; Hépatotoxicité
– Forme aiguë : douleurs abdominales, nausées, vomissements, hépatomégalie, ascite.
– Forme subaiguë : hépatomégalie et ascite.
– Forme chronique : cirrhose.
-#gt; Néphrotoxicité
Fibrose rénale interstitielle liée à l’utilisation de plantes chinoises en phytothérapie lors de régimes amaigrissants : Aristolochia fangchi et Stephania tetrandra, après 5 à 20 mois d’utilisation.
Les organes végétaux en cause
Chaque partie d’une plante est potentiellement toxique. Un organe de la plante peut être comestible sans que la totalité ne le soit.
– Fruit, baie
-#gt; Les intoxications par les baies sont de deux ordres :
– confusion avec des baies comestibles ;
– ingestion par des enfants.
La toxicité des baies dépend du degré de maturation, de la zone géographique, de la nature du sol et des conditions météorologiques. Il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de baies ingérées.
-#gt;La gravité est variable selon la plante en cause
– Baies très toxiques : if, laurier-cerise, belladone, morelle noire, pommier d’amour, douce-amère, muguet, gui, redoul, sumac ; à l’origine de troubles de la conscience, cardiovasculaires, respiratoires, voire de décès.
– Baies toxiques aux mêmes symptômes mais atténués : arum, sceau-de-Salomon, alkékenge, chèvrefeuille, nerprun, fusain.
– Baies peu toxiques à troubles plus mineurs (surtout digestifs) mais qui nécessitent une surveillance afin de prévenir d’éventuelles complications (déshydratation, hypotension artérielle, perte potassique, troubles du rythme ou atteinte rénale) : lierre, tamier, marron d’Inde, petit houx, troène, sureau, vigne vierge, pyracantha, viorne, parisette, ricin…
– Racine, bulbe et rhizome
Les intoxications sont le plus souvent liées à des confusions (gentiane/ vératre ; carotte sauvage/ ciguë, oignon, ail ou échalote/bulbe de tulipe ou de jonquille). Les quantités ingérées sont souvent importantes et les intoxications peuvent être graves et toucher toute une famille.
– Feuille et tige
Les intoxications par les feuilles touchent surtout les enfants qui les mâchonnent. Elles peuvent aussi venir d’une confusion alimentaire (soupe à base de feuilles de datura).
Les toxicités cutanéomuqueuses sont fréquentes : primevère, lierre, arum, Dieffenbachia, renonculacées, grande berce, panais, millepertuis.
– Fleur
Les intoxications sont liées à des confusions alimentaires. Les confusions les plus courantes ont lieu entre l’acacia et le cytise, le genêt à balai et le genêt d’Espagne…
– Graine
Les intoxications touchent surtout les enfants, mais peuvent aussi survenir à la suite d’une contamination de graines comestibles par des graines toxiques : récolte mécanique du sarrasin contaminé par des graines de datura.
POUR APPROFONDIR : Les principes actifs responsables de la toxicité
Les principes actifs responsables de la toxicité des plantes sont identifiés par différentes méthodes analytiques : la colorimétrie, les chromatographies (en phase gazeuse (CPG), sur couche mince (CCM), liquide haute performance (CLHP), la spectrométrie de masse et les ultraviolets.
Cela permet de prévoir précisément la toxicité d’une plante, puisqu’à chaque principe actif correspondent des symptômes spécifiques.
EN PRATIQUE – CONDUITE À TENIR
AU COMPTOIR : « En coupant mon caoutchouc, j’ai reçu une goutte de sève dans l’oeil »
QUE FAIRE EN CAS D’INTOXICATION PAR CONTACT AVEC DES PLANTES ?
« J’ai voulu couper mon caoutchouc mais je ne savais pas qu’il y avait du liquide à l’intérieur. Une goutte est tombée dans mon oeil. Il est tout rouge, me pique et me gratte. »
Votre réponse
« Rincez bien votre oeil directement sous un jet d’eau tiède, paupière ouverte. Je vous conseille de consulter rapidement pour vérifier que la cornée est intacte. »
Avant d’appeler les secours
Six questions sont à poser.
1. Qui ?
– Adulte ou enfant ?
– Homme ou femme ?
– Quel est l’âge de la victime ? – Quel est son poids ?
2. Quoi ?
– Quelle est la plante (plante sauvage, plante cultivée) ?
– La victime ne le sait pas : lui demander de la décrire ou d’en apporter un fragment. Le centre antipoison détient des planches de plantes.
– Le nom de la plante est erroné : s’assurer de sa nature en montrant des illustrations ou en la faisant décrire.
– Il existe plusieurs noms pour une plante ? D’où l’intérêt de tous les connaître ou d’avoir une documentation.
– Quelle partie de plante (racine, tige, feuille, fleur, baie, fruit, latex, résine) ?
3. Comment ?
Permet de prévoir la gravité de l’intoxication.
– Par voie orale
– Ingestion par confusion alimentaire ou volontaire ?
– Plante crue ou cuite ?
– Sucée, mâchonnée, mastiquée, ou avalée ?
Le mâchonnement et la mastication favorisent la libération des principes toxiques et aggravent l’intoxication.
– Par voie cutanée : contact unique ou répété ?
L’intoxication par contact répété est souvent rencontrée chez les fleuristes, les jardiniers et les agriculteurs.
– Par voie oculaire.
4. Quand ?
– Une intoxication par ingestion, traitée dans l’heure, a un meilleur pronostic.
– Une intoxication constatée plus de deux heures après l’ingestion, sans symptôme, est d’un pronostic plutôt favorable. Contacter le centre antipoison afin de s’assurer qu’il n’y a pas de principes toxiques pouvant induire un effet retardé.
5. Combien ?
– Nombre de baies ?
– Taille du fragment ingéré ?
QUE FAIRE EN CAS D’INGESTION ?6. Quels sont les symptômes ?
-#gt; Digestifs : nausées, vomissements sanglants ou non, diarrhées sanglantes ou non, douleurs abdominales.
-#gt; Au niveau buccal : brûlures, picotements, anesthésie de la langue, gonflement, saignements, vésicules…
-#gt; Respiratoires : oedème de la bouche et/ou du pharynx, polypnée, dépression…
-#gt; Neurologiques : excitation, euphorie, confusion, prostration, perte de connaissance, coma, convulsions…
-#gt;Cardiovasculaires : troubles du rythme, arythmie, hypo- ou hypertension.
-#gt; Troubles anticholinergiques : bouche sèche, mydriase, tachycardie, excitation, confusion, hallucination, hyperthermie, coma…
POUR APPROFONDIR : Des antidotes spécifiques
Il existe peu d’antidotes. Si l’intoxication est découverte dans l’heure qui suit, un traitement symptomatique est le plus souvent instauré.
Antidotes modifiant la biodisponibilité du toxique
– Le charbon activé
Son utilisation est controversée. Il doit être administré dans l’heure qui suit l’intoxication. Il agit en adsorbant les toxiques, en diminuant leur résorption intestinale et en accélérant leur élimination. Des vomissements sont possibles après son ingestion, avec risque d’inhalation bronchique. Il diminue l’action des autres médicaments.
– L’hydroxocobalamine
Ce précurseur de la vitamine B12 forme un complexe inactif avec les ions cyanures.
– Les fragments FAB d’anticorps antidigitaliques (Digidot)
Lors d’intoxication par les digitaliques, ils forment un complexe avec le cardiotonique, ce qui le rend inactif. On les utilise en cas de troubles cardiaques.
Antidotes corrigeant les effets du toxique
– L’atropine
S’opposant aux effets de l’acétylcholine, elle est indiquée lors des intoxications induisant des bradycardies sinusales et des blocs auriculoventriculaires (if, muguet, digitale, vératre).
– Le diazépam
Ses propriétés anticonvulsivantes sont utilisées lors d’intoxication par le genêt, la belladone, le datura…
Antidote agissant par compétition avec le toxique
– La naloxone
C’est l’antagoniste pur, compétitif et sélectif des opiacés.
L’AVIS DU SPÉCIALISTE
Le centre antipoison indiquera à un pharmacien confronté à une intoxication la conduite à tenir
C’est tout particulièrement vrai pour les baies et les plantes. Un médecin régulateur est systématiquement présent pour estimer la gravité de l’intoxication et décider de la marche à suivre : aucun traitement, simple lavage, traitement à domicile avec médicament, consultation du médecin traitant ou prise en charge par un service hospitalier. Les centres antipoisons peuvent faire appel aux pharmaciens d’officine pour identifier une plante. Il ne faut pas non plus hésiter à les appeler. De ce partenariat dépend l’amélioration des connaissances et de la prise en charge des patients.
Noël Amouroux, pharmacien titulaire et vacataire au centre antipoison de Toulouse
EN PRATIQUE – TOXICITÉ PAR INGESTION
AU COMPTOIR : « Je viens de retrouver mon fils avec une pomme d’amour dans les mains »
« Je viens de retrouver mon fils avec un fruit du pommier d’amour dans la main. Pourvu qu’il n’en ait pas mangé ! Est-ce qu’il va mourir ? J’ai essayé de le faire vomir mais je n’y arrive pas… Dites-moi ce que je dois faire. »
Votre réponse
« Calmez-vous. La plupart du temps, les intoxications par les plantes n’entraînent que des troubles digestifs, sans mettre en jeu le pronostic vital. Les baies du pommier d’amour ne sont que faiblement toxiques, même en cas d’ingestion importante. Nous allons faire confirmer cela par un médecin du centre antipoison qui nous indiquera la conduite à tenir. Avant de l’appeler, je vais vous demander de répondre aux questions suivantes : quel est l’âge de votre fils ? Quelle autre plante a-t-il pu manger ? Quelle quantité ? Quand les a-t-il consommées ? Avez-vous déjà observé des symptômes ? »
Principales plantes et baies incriminées en France
-#gt; A la maison : pommier d’amour, ficus, gui, houx.
-#gt; Dans le jardin : muguet, if, cotonéaster, sureau, laurier-rose, chèvrefeuille, fusain, troène, cytise, glycine, marron.
-#gt; A la campagne : arum, datura, genêt, morelle noire, vigne vierge, belladone, lierre, pyracantha, vératre.
Principales confusions
Les confusions les plus classiques concernent les ombellifères entre elles : ail, échalotes, oignons avec les bulbes de plantes toxiques (colchique, aconit, tulipe…).
La règle d’or consiste donc à ne cueillir que les ombellifères que l’on a plantées soi-même.
Les autres confusions :
– entre des fruits ou baies comestibles et des fruits ou baies toxiques (myrtille et mûre avec l’actée en épi, la belladone et le redoul…) ;
– entre différentes racines lors de la préparation d’apéritif fait maison (entre gentiane et vératre par exemple…) ;
– entre des feuilles lors d’une utilisation « thérapeutique » (eucalyptus/laurier-rose) ;
– entre des plantes importées et donc mal connues (Aristolochia fangchi/Stephania tetrandra).
POUR APPROFONDIR : Les troubles induits par l’ingestion
L’ingestion de plantes toxiques n’a pas qu’un impact digestif. Les manifestations peuvent aussi être cardiaques, rénales, neurologiques voire hépatiques (plantes chinoises). Certaines plantes comestibles pour les animaux sont toxiques pour l’homme. Ainsi la belladone, le datura et la jusquiame sont comestibles pour certains rongeurs et herbivores.
Troubles digestifs
Les troubles digestifs peuvent être banals (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales et coliques) ou plus graves : diarrhées hémorragiques, vomissements sanglants. Surtout, ils risquent d’engendrer des pathologies plus sérieuses telles que la déshydratation, la perte potassique, l’hypovolémie pouvant mener jusqu’au collapsus. Lors des intoxications par absorption de plantes toxiques, une surveillance à l’hôpital est donc souvent nécessaire.
Troubles extradigestifs
– Par contact avec le tube digestif
Ces troubles sont observés avec des plantes contenant du latex, de la résine ou des cristaux d’oxalate de calcium : Dieffenbachia, poinsettia, arum, daphné, euphorbe, philodendron, sumac. On observe alors des lésions irritatives, oedémateuses, voire des phlyctènes au niveau laryngé et digestif. L’ingestion d’une de ces plantes peut nécessiter une surveillance de quelques heures à l’hôpital.
– Troubles cardiovasculaires
Les principes toxiques responsables de ces troubles sont les hétérosides stéroïdiques, les alcaloïdes diterpéniques et dérivés du noyau tropane : muguet, fusain, laurier-rose, digitale, hellébore, aconit, delphinium, if, belladone, datura. Une surveillance en milieu hospitalier s’avère nécessaire.
– Troubles neurologiques
Ces troubles sont rencontrés lors de l’intoxication par la ciguë vireuse, la grande ciguë, l’oenanthe et le redoul. Il s’agit de troubles de la conscience voire de convulsions pouvant induire des troubles respiratoires. Une surveillance médicale est nécessaire.
– Troubles anticholinergiques ou atropiniques
Ils sont surtout dus aux alcaloïdes tropaniques et s’observent lors de l’intoxication par la belladone, le datura, la jusquiame noire.
Les symptômes les plus fréquents sont une sécheresse buccale, une constipation, une mydriase, un trouble de l’accommodation, une diminution de la sécrétion lacrymale, une augmentation de la pression intraoculaire avec risque de glaucome, de tachycardie, de rétention urinaire.
En cas d’intoxication plus importante, il existe un risque d’excitation, de confusion mentale, d’hallucination, d’hyperthermie, de dépression respiratoire, de coma.
Une surveillance médicale est donc indispensable.
EN PRATIQUE – TOXICITÉ PAR CONTACT CUTANÉOMUQUEUX
AU COMPTOIR : « Mon mari a arraché du lierre et ses mains sont couvertes de boutons »
« Mon mari a arraché du lierre et, 3 à 4 heures plus tard, il s’est mis à se gratter les mains et les avant-bras. Il était couvert de boutons qui ressemblent à des verrues : les lésions sont sèches, en relief et le démangent. Comment le soulager ? »
Votre réponse
« Il s’agit d’une dermite allergique de contact. Il faut bien désinfecter les lésions afin qu’elles ne s’infectent pas. Comme les démangeaisons sont vives, mieux vaut appliquer cette crème à l’hydrocortisone en petite quantité, matin et soir, et prendre un comprimé de cet antihistaminique par jour. A l’avenir, il devra porter des gants et des manches longues lorsqu’il touchera au lierre car cette réaction risque de se reproduire ! »
Personnes à risque
Les lésions cutanées surviennent après contact direct ou indirect avec la plante ou ses dérivés. Elles touchent surtout les personnes en contact avec les plantes d’appartement, les randonneurs, les jardiniers amateurs ou professionnels, les fleuristes, les horticulteurs, les agriculteurs, les gardes forestiers et les employés travaillant dans l’alimentation, le bois, la parfumerie.
Principales plantes incriminées
-#gt; A la maison : Dieffenbachia, poinsettia.
-#gt; Dans le jardin : lierre, primevère, tomate, troène, thuya.
-#gt; A la campagne : bouton-d’or, sumac, chélidoine.
Troubles induits par contact
Sur la peau
– Dermite irritative
Cette inflammation ne faisant intervenir aucun mécanisme immunologique fait suite à une irritation mécanique (épines, poils) ou chimique (substances vésicantes, caustiques ou urticantes).
-#gt; Plantes en cause : aconit, anémone, anthurium, aristoloche, arum, bouton-d’or, bryone, buis, chélidoine, chèvrefeuille, colchique, euphorbe, crocus, daphné, Dieffenbachia, elaterium, poinsettia, perce-neige, jacinthe, laurier-rose, troène, mouron rouge, tabac, oignon, ciboulette, échalote, poireau, oseille, oranger, parisette, Phytolacca, sceau-de-Salomon, radis, ricin, tomate, tamier, thuya, vigne vierge, eucalyptus.
-#gt; Diagnostic : les lésions siègent uniquement au niveau des zones de contact (mains, bras, bas des jambes) et peuvent apparaître au niveau de muqueuses par transport manuporté (oeil, nez, organes génitaux).
– Dermite de contact ou dermite allergique
La réaction se produit à la suite d’un contact avec un allergène végétal.
-#gt; Plantes en cause : tournesol, menthe, thym, lavande, lierre, eucalyptus, laurier-sauce, anis vert, primevère, ail, tulipe, asperge, Dieffenbachia, euphorbe, poinsettia, coquelicot, géranium, alstromère, endive, cannelle, citronnelle, ficus, gingembre, ginkgo, anis étoilé, jasmin, magnolia, oeillet d’Inde, sumac, vanillier, ambroisie, dahlia, chrysanthème, marguerite, pissenlit, arnica, achillée, laitue, chicorée, armoise, artichaut, camomille, verge d’or.
-#gt; Diagnostic : eczéma, lésions érythémato-oedémateuses, prurigineuses, puis formation de vésicules avec risque d’infection lorsqu’elles se percent. Il peut aussi s’agir d’hyperkératose sous- ou périunguéale.
La confirmation est effectuée par un dermatologue lors de tests épicutanés.
– Erythème polymorphe
C’est un cas particulier de la dermite de contact caractérisé par des lésions en « cocarde » de 1 à 2 cm de diamètre comportant un centre cyanotique ou purpurique, bordé d’une zone érythémateuse.
-#gt; Plante en cause : primevère.
-#gt;Diagnostic : aspect en « cocarde » de la lésion.
– Phytophotodermatose
Réaction cutanée exagérée lors de l’exposition au soleil après contact avec une plante contenant des furocoumarines.
-#gt;Plantes en cause : agrumes, angélique, berce, bergamote, carotte, céleri, figuier, fraxinelle, millepertuis, coquelicot, panais, persil, rue.
-#gt; Diagnostic : lésions sur les zones découvertes 48 heures après exposition.
– Urticaire de contact
Cet érythème ressemble à des piqûres d’orties. Il s’accompagne de démangeaisons et d’oedèmes.
-#gt; Plantes en cause : ortie, pariétaire, ricin.
-#gt; Diagnostic : papules oedémateuses et prurigineuses.
La confirmation peut être effectuée par un dermatologue lors de test épicutanés.
Dans la bouche
L’intoxication survient lors de la mastication de plantes contenant des principes caustiques ou irritants : oxalates de calcium (Dieffenbachia, philodendron, yucca), résine ou latex (poinsettia, sumac, euphorbe), lactones (renonculacées, bouton-d’or). Elle touche les jeunes enfants qui portent les plantes à la bouche, les promeneurs qui mâchonnent un végétal en marchant.
L’intoxication se manifeste par des picotements des lèvres, des brûlures buccales lancinantes, une tuméfaction de la langue, un oedème buccolabial gênant la déglutition et la parole, l’apparition de vésicules dans la bouche, voire le pharynx (phlyctènes et ulcères possibles), une hypersalivation et une polydipsie.
Dans les formes sévères, l’atteinte de l’oropharynx est responsable d’une dysphagie, d’une dysphonie voire d’un oedème laryngé avec difficulté respiratoire.
Dans les yeux
L’intoxication se fait soit par contact direct avec l’oeil, soit par portage manuel de l’agent irritant vers l’oeil. Il s’agit en général de conjonctivite (larmoiement, rougeur, photophobie, sensation de grain de sable dans l’oeil) ou de kératites graves (ulcération de la cornée et baisse de l’acuité visuelle).
Dans le nez
La toxicité, souvent manuportée, peut entraîner des démangeaisons, des picotements voire un oedème (rare).
POUR APPROFONDIR : Les mécanismes de toxicité
Dermite irritative
Elle ne fait intervenir aucun mécanisme immunologique.
– Irritation mécanique par des plantes munies d’épines ou de poils qui pénètrent dans la peau et provoquent des lésions cutanées.
– Irritation chimique par des substances caustiques ou vésicantes contenues dans les plantes.
Dermite allergique et érythème polymorphe
C’est une réaction d’hypersensibilité retardée de type IV mettant en jeu des lymphocytes T. Un premier contact préalable avec la plante est nécessaire. Les symptômes apparaissent 24 à 72 heures après le second contact et leur intensité ne dépend pas de la quantité de substance mise en contact.
Phytophotodermatose
Contact de la peau avec une substance végétale ayant acquis un pouvoir toxique après irradiation par les rayons ultraviolets.
Deux mécanismes interviennent.
– Réaction phototoxique : la plus fréquente. Elle est due à une réaction physiologique favorisée par l’humidité. Elle survient dès le premier contact et touche la seule zone exposée.
– Réaction photoallergique (exceptionnelle). Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilisation de type IV nécessitant un premier contact avec la substance en cause qui, par irradiation lumineuse, se transforme en allergène.
Urticaire de contact
– Mécanisme immunologique : hypersensibilité de type I nécessitant un premier contact avec l’allergène, ce qui provoque la libération de substances vasoconstrictrices comme l’histamine.
– Mécanisme non immunologique : les substances en cause entraînent directement une libération d’histamine (acide cinnamique du baume du Pérou).
COMMUNIQUEZ ! BAIES ET PLANTES TOXIQUES
DES IDÉES DE VITRINES
LA CONCEPTION EN IMAGE : EFFROYABLE JARDINLes enfants aiment partir à la découverte de plantes nouvelles et de fruits appétissants. Pourtant les risques d’empoisonnement sont réels.
Apprenez-leur à se méfier des cueillettes à l’aveuglette.
La vitrine à toxiques
Représentez un jardin botanique miniature. Recouvrez le sol d’une moquette imitant une pelouse et sur de petites ardoises de fleuristes écrivez à la craie le nom des plantes.
Avec un grand rond vert et un volumineux rectangle marron découpés dans du polystyrène peint ou recouvert de tissu, construisez un arbre. Sur cet arbre, placez quatre ronds rouge vif sur lesquels sont collées des étiquettes de produits chimiques toxiques et dangereux. Placez au pied de l’arbre du lierre (toxicité cutanée et par ingestion des baies). A côté, remplissez un panier en osier de houx, de gui, de fleurs de digitales…
Disposez tout autour des pots individuels de primevère, de muguet… Et un cageot avec des bulbes de tulipes et/ou de jonquilles.
Un panneau informatif interpellera les passants sur le risque d’une cueillette intempestive.
Vos slogans : « Cueillette à risque », « Les risques de la nature », « Beau, appétissant et dangereux à la fois ».
Vous pouvez aussi avoir recours à de vraies branches. Elles serviront à créer un mobile constitué de fioles vides de toxiques imaginaires accrochées aux branches. Associez-leur une étiquette à herbier avec le nom de la plante et le risque. Faute de fioles, recyclez des boules de noël rouges ou argentées.
Vos slogans : « Les cueillir, quelle drôle d’idée ! », « Uniquement à usage médical », « Avez-vous toujours envie de les manger ? ».
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Premier contact : bien répondre au téléphone
Appeler à la pharmacie quand survient un problème de santé urgent et inattendu est souvent un acte réflexe pour les patients. Il s’agit d’un moyen de s’informer rapidement, de se tranquilliser, surtout lorsqu’un enfant a ingéré une substance toxique.
Les conditions d’un bon accueil téléphonique
Cela peut paraître étonnant, mais il faut savoir sourire au téléphone. Car votre sourire s’entend. Vous en doutez ? Essayez, et vous constaterez que lorsque vous souriez le ton de votre voix est différent et devient instantanément plus chaleureux.
Votre message d’accueil doit être cordial et s’accompagner d’un bonjour (ou bonsoir). Cette marque de politesse doit être précédée du nom de la pharmacie. Si cette phrase type est dite mécaniquement, elle perd immédiatement tout son intérêt et atteste de votre indifférence. Faites donc très attention à son tempo. Vous-même seriez étonné du nombre de paroles qui peuvent être entendues lorsque le téléphone est laissé en attente.
Ne laissez jamais un appel en attente sans vous être assuré d’avoir neutralisé le micro de votre combiné.
Répondre avec justesse à une demande téléphonique
Le téléphone est une merveilleuse invention à laquelle il manque cependant un indicateur crucial : l’image. Dès lors, il est plus difficile de pouvoir observer l’impact de votre discours sur votre correspondant. D’où l’importance d’être d’autant plus vigilant face à son contenu. Au téléphone, vous devez être le plus clair possible dans vos explications, car vous pouvez difficilement déterminer l’impact émotionnel de ce que vous dites. De plus, vous devez être sûr de l’interprétation de ce qui vous est dit et de ce que vous dites. N’hésitez donc pas à demander : « Ai-je été suffisamment clair ? », « Ai-je répondu à toutes vos questions ? »…
Comment gérer l’appel d’urgence
Votre interlocuteur est ému voire paniqué. Il imagine le pire. Il cherche un réconfort et surtout la marche à suivre. Dans ce cas vous avez un grand avantage sur lui : vous êtes en situation de pouvoir prendre du recul et de lui faire des propositions. Votre rôle est de l’écouter et de lui donner les bons conseils, encore faut-il qu’il puisse être en état de les assimiler. Adoptez dès lors le ton le plus posé et le plus rassurant possible. Instinctivement, votre interlocuteur s’adaptera à votre phrasé et aura tendance à se calmer. Soyez plutôt « directif » dans votre interrogatoire en posant des questions précises : « qui ? », « quand ? », « quoi ? », « où ? », « quel est l’état actuel du patient ? »… Vous démontrerez ainsi que vous prenez la juste mesure de la situation. N’hésitez pas à le féliciter d’avoir téléphoné par un simple « Vous avez bien fait de nous appeler. » Attention, un appel pour une intoxication implique que vous preniez en charge la marche à suivre ! En clair, pas question de lui dire d’appeler lui-même les secours. C’est à vous de prévenir le SAMU ou le centre antipoison. Pour cela, munissez-vous de l’adresse précise (immeuble, escalier, couloir, étage, codes d’accès) et d’un numéro de téléphone de contre-appel. A vous encore de rappeler à votre interlocuteur qu’il doit laisser sa ligne téléphonique libre sitôt votre entretien terminé : « Nous prenons en charge la situation. Nous allons nous-mêmes appeler les secours pour leur faire part de votre inquiétude. Ils vont à leur tour chercher à entrer en contact avec vous de façon à décider de la conduite à tenir en attendant leur arrivée. Il est possible qu’ils décident de ne pas se déplacer mais c’est à eux et à eux seuls de le faire. Quoi qu’il en soit, ne restez pas suspendu au téléphone, inutile donc de prévenir toute votre famille et vos amis. »
Comment faire face à des lacunes de connaissances
La botanique et la pharmacognosie remontent à de longues années déjà ! Vous n’avez pas beaucoup eu l’occasion de pratiquer des reconnaissances botaniques depuis que vous travaillez. Inutile alors de chercher à tout prix à répondre immédiatement à votre patient. En revanche, vous avez souvent à votre disposition les moyens de l’orienter vers l’organisme adéquat ou de faire vous-même des recherches. Vous pouvez ainsi vous justifier de la façon suivante : « Je ne suis pas absolument certain du nom de cette plante. Je me refuse donc à vous livrer ma conclusion immédiatement. Néanmoins, si vous me confiez l’échantillon je peux faire des recherches. Dans tous les cas je vous recommande de ne pas la laisser à porter de vos enfants. » Interrogez votre client pour obtenir plus d’information : « Où l’avez vous cueillie, en forêt, au bord d’un chemin ? » Ce qui vous permettra de répéter des conseils généraux d’hygiène toujours utiles.
DOCUMENTEZ-VOUS
INTERNET
Aide à l’identification des baies
http://www.chru-lille.fr/cap/proidentitetox.htm
Animé par une équipe du centre antipoison de Lille, ce site fonctionne sur la base de critères à référencer : couleur de la baie, type de plante, forme des feuilles, position des feuilles, disposition des baies, lieu de cueillette, aspect du bord des feuilles, présence d’épines…
LIVRES
La flore du pharmacien
Joël Reynaud, éditions Tec et Doc et EMI
L’auteur, maître de conférences à la faculté de pharmacie de Lyon, détaille plus d’une centaine d’espèces végétales qui présentent un risque d’intoxication. Les photos, la description précise et la liste des propriétés en font un ouvrage qui peut s’avérer très utile au comptoir.
FONDATION
Institut Klorane
Parc technologique du canal, 3, rue Ariane, 31527 Ramonville-Saint-Agne. Tél. : 05 61 73 73 00, fax : 05 61 73 73 69
Fondation d’entreprise créée en 1994 pour la protection et la bonne utilisation du patrimoine végétal, l’Institut Klorane édite des éléments d’informations (posters, brochures) permettant de mieux identifier les plantes et baies toxiques.
Les deux guides déjà existants, « Fruits charnus sauvages et des jardins » et « Plantes toxiques sauvages et horticoles », sont désormais complétés par l’arrivée d’une brochure et de deux affiches informant sur les plantes irritantes et allergisantes.
Chaque publication est validée par un comité scientifique.
Numéros utiles
– Dix centres antipoisons
-#gt; Paris : hôpital Fernand-Widal, tél. : 01 40 05 48 48.
-#gt; Lille : CHR,
tél. : 03 20 44 44 44.
-#gt; Strasbourg : Hôpitaux universitaires,
tél. : 03 88 37 37 37.
-#gt; Nancy : Hôpital central, tél. : 03 83 32 36 36.
-#gt; Lyon : hôpital Edouard-Herriot, tél. : 04 72 11 69 11.
-#gt; Marseille : hôpital Salvator, tél. 04 91 75 25 25.
-#gt; Toulouse : hôpital Purpan, tél. : 05 61 77 74 47.
-#gt; Bordeaux : hôpital Pellegrin-Tripode,
tél. : 05 56 96 40 80.
-#gt; Angers : CHRU,
tél. : 02 41 48 21 21.
-#gt; Rennes : hôpital Pontchaillou,
tél. : 02 99 59 22 22.
– Le 15 et le 18.
Trois gestes essentiels
-#gt; Ne rien faire (sauf troubles de la conscience) sans l’avis des secours
-#gt; Ne pas faire boire
-#gt; Ne pas faire vomir
LES PLANTES CAUSANT LES INTOXICATIONS LES PLUS FRÉQUENTES
1- Très toxiques
Cytise
Cytisus laburnum
Fabacées
– Plante (entière) : vomissements précoces
Datura
Datura stramonium
Solanacées
-#gt; Plante (entière) : troubles atropiniques pouvant conduire à la mort
If
Taxus baccata
Taxacées
-#gt; Feuilles : poison cardiaque
-#gt; Graines : troubles digestifs, nerveux ou cutanés
Laurier rose
Nerium Oleander
Apocynacées
-#gt; Plante (entière) : poison cardiaque à faible dose
Vératre
Veratrum album
Liliacées
-#gt; Plante à alcaloïdes : troubles digestifs, neurologiques, respiratoires
2- Toxiques
Arum
Arum sp.
Aracées
-#gt; Plante (entière) : nausées et brûlures buccales au minimum
Fusain
Euonymus europaeus
Célastracées
-#gt; Graines : troubles digestifs et convulsions
3- Potentiellement toxiques
Genêt d’Espagne
Spartium junceum
Fabacées
-#gt; Plante (entière) : renferme de la cytisine
Houx
Ilex aquifolium
Aquifoliacées
-#gt; Fruits : troubles digestifs
-#gt; Feuilles : présence d’alcaloïde
Gui
Viscum album
Loranthacées
-#gt; Fruit et feuillage : soif intense, douleurs abdominales, diarrhées sanglantes
4- Peu toxiques
Pommier d’amour
Solanum pseudocapsicum
Solanacées
-#gt; Fruits verts plus agressifs
Chèvrefeuille
Lonicera sp.
Caprifoliacées
-#gt; Fruits : troubles digestifs mineurs plus ou moins violents
Pyracantha
Pyracantha sp.
Rosacées
-#gt; Fruits : troubles intestinaux après ingestion massive
QUELQUES PLANTES À L’ORIGINE DE CONFUSIONS TROP FRÉQUENTES
ACTÉE EN ÉPI
Actaea spicata
Renonculacées
Ne pas confondre avec myrtille
DIGITALE POURPRE
Digitalis purpurea
Scrofulariacées
Ne pas confondre avec grande consoude
BELLADONE
Atropa belladonna
Solanacées
Ne pas confondre avec myrtille
GRANDE CIGUË
Conium maculatum
Apiacées
Ne pas confondre avec persil, cerfeuil
REDOUL
Coriaria myrtifolia
Coriariacées
Ne pas confondre avec mûre
LES TOXICITÉS CUTANÉOMUQUEUSES LES PLUS FRÉQUENTES
Chélidoine
Chelidonium majus
Papavéracées
-#gt; Latex jaune orangé à l’origine d’irritations cutanées
Dieffenbachia
Dieffenbachia sp.
Aracées
-#gt; Sève (tige et feuilles) toxique
(prudence avec les animaux familiers)
Ficus
Ficus sp.
Moracées
-#gt; Latex irritant
-#gt; Allergène au niveau des feuilles : rhinoconjonctivites et asthme
Lierre
Hedera helix
Araliacées
-#gt; Plante irritante (dermatite)
-#gt; Baies : troubles digestifs si ingestion
Poinsettia
Euphorbia pulcherrima
Euphorbiacées
-#gt; Latex : irritation cutanée
-#gt; Feuilles et bractées colorées peu toxiques
Vigne vierge
Parthenocissus quinquefolia
Vitacées
-#gt; Baies : irritations buccales et digestives si ingestion
Toxicité par voie aérienne
-#gt; Les pollens et les graminées sont à l’origine de nombreuses allergies. On parle de toxicité aéroportée. Cette hypersensibilité ou anaphylaxie immédiate est en particulier responsable des conjonctivites perannuelles et des rhinites printanières.
-#gt; Certaines fumées sont toxiques : fumée de bois exotique mais aussi de datura, de trompettes des anges (Brugmansia), de lierre. Attention aux aromates maison sur les viandes grillées !
Un quiz pour mieux informer
Comment meubler l’attente de vos clients ? Vous avez déjà pensé à un coin jeu pour les enfants, mais vous vous demandez que faire pour vos clients plus âgés ? Si vous mettiez au point un quiz, c’est-à-dire un jeu de questions-réponses ludique et informatif sur les plantes toxiques. Il pourrait s’intituler : « Connaissez-vous bien les plantes à risques ? ». Rédigez cinq à six questions sur un poster et donnez les réponses argumentées en dessous.
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