Allaitement et médicaments

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Publié le 23 avril 2005
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Concernant les risques potentiels pendant l’allaitement, les notices des médicaments sont souvent trop discrètes. Heureusement, les effets indésirables sont peu fréquents et en général bénins. Le symptôme ou la pathologie nécessitent-ils vraiment un traitement ? Ce même traitement est-il, à efficacité équivalente, celui qui présente le moins de risque ? Voici deux questions à se poser face à une ordonnance pour une jeune femme allaitant son bébé.

Pour une molécule donnée, aucun problème n’est attendu si son poids moléculaire est élevé, si elle est fortement liée aux protéines plasmatiques, si elle est peu liposoluble, si sa biodisponibilité orale est faible, si elle a une demi-vie courte, si elle est dépourvue de métabolites actifs et usuellement utilisée en pédiatrie. En revanche, certains médicaments ou conduites contre-indiquent l’allaitement. C’est notamment le cas de l’alcoolisme, de la toxicomanie, de la chimiothérapie, de la prise de codéine à fortes doses ou d’un traitement à base de ciclosporine, sels d’or ou atropine. La consommation d’alcool à dose raisonnable est possible en respectant un délai de quatre heures avant d’allaiter. L’absorption de fluoxétine est contre-indiquée du fait d’un risque d’accumulation chez l’enfant (passage de la barrière lactée entre 3 et 11 % et métabolite actif pendant 4 à 15 jours) avec syndrome sérotoninergique potentiel. Mieux vaut lui préférer la paroxétine, le citalopram ou la sertraline.

Pour la buprénorphine, l’allaitement est possible jusqu’à des doses de 20 mg par jour, en surveillant attentivement le risque de dépression respiratoire. La dompéridone passe très facilement la barrière hématoméningée chez le nourrisson (plus perméable) et est de fait neurotoxique. Du côté du conseil, la cétirizine peut être utilisée en traitement de courte durée (4 jours), après la tétée. L’ibuprofène et la carbocistéine peuvent être conseillés. En revanche, il faut éviter les anti-rhume à base de vasoconstricteur et la valériane (lui préférer le tilleul ou l’oranger).

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