Les isoflavones de soja

Réservé aux abonnés
Publié le 17 décembre 2011
Par Géraldine Galan
Mettre en favori

Qu’est-ce que c’est ?

• Les isoflavones sont des polyphénols végétaux antioxydants. Elles ont une action estrogène dans l’organisme humain et sont donc qualifiées de phyto-œstrogènes.

• Le haricot de soja est l’aliment qui en contient le plus (1 à 4 mg/g de matière sèche).

• Les principales isoflavones du soja sont la génistéine et la daidzéine.

Où les trouve-t-on à l’état naturel ?

• Le soja est une plante herbacée de la famille des fabacées. Son nom latin est Glycine max (L.) – aucun lien avec la glycine.

• Cette légumineuse est cultivée depuis des millénaires en Asie. On la trouve dans les régions tempérées, notamment dans le sud de la France.

Publicité

• Grimpante ou rampante, la plante est recouverte d’un fin duvet. Ses fleurs s’autofécondent avant leur épanouissement (empêchant tout échange pollinique).

• Les fruits d’où sont extraites les isoflavones sont des gousses velues de 3 à 8 cm contenant 2 à 4 graines de taille et de couleur variées (souvent jaunes).

Quelles sont leurs propriétés ?

• Il existe une grande variabilité interindividuelle de biodisponibilité des isoflavones. Avant d’être actives dans l’organisme, elles doivent être métabolisées en aglycones. Certains individus transforment ensuite l’aglycone en équol (dix fois plus actif). Cette capacité dépend notamment de la composition de la flore intestinale.

• Chez un même individu, selon le tissu ou l’organe, l’effet des isoflavones est pro– ou antiestrogène. Il varie aussi selon l’équilibre hormonal de l’organisme. La complexité des mécanismes rend difficile la prévision des effets des isoflavones chez l’homme. Bien qu’ayant une activité estrogène, à l’heure actuelle les phyto-œstrogènes n’ont pas démontré qu’ils pouvaient se substituer aux estrogènes.

• Les compléments alimentaires à base d’isoflavones de soja revendiquent le plus souvent diminuer les troubles de la ménopause (bouffées de chaleur…). Cet effet n’est pas démontré. Même si des effets favorables ont été constatés, il est difficile de distinguer un effet pharmacologique d’un effet placebo dans ce type de symptôme.

• Certaines études suggèrent que les isoflavones augmentent la densité osseuse, mais aucun effet sur la prévention des fractures n’est mis en avant. Leur effet sur l’ostéoporose n’est donc pas démontré.

• Elles n’ont pas d’effet sur le cholestérol.

A quelles doses les utiliser ?

• L’apport moyen journalier en isoflavones dans l’alimentation occidentale est < 1 mg (10 à 50 mg au niveau mondial et jusqu’à 100 mg en Asie).

• Les compléments alimentaires se présentent sous forme de gélules, capsules ou gouttes. Ils apportent généralement des doses d’isoflavones < 40 mg/jour (exprimées en « équivalent aglycone »).

• Les recommandations officielles limitent la prise à 1 mg/kg/jour (équivalent aglycone). • Il est déconseillé de cumuler les sources de phyto-œstrogènes (aliments à base de soja + complément alimentaireou compléments alimentaires contenant plusieurs phyto-œstrogènes).

Quels sont leurs inconvénients ?

• Certains sujets sont allergiques au soja.

• Les isoflavones sont déconseillées chez les patients hypothyroïdiens car elles peuvent augmenter leurs besoins en hormone thyroïdienne et perturber leur traitement.

• Les données disponibles montrent que la prise d’isoflavones n’est pas associée à une hausse du risque de cancer du sein chez la femme. Toutefois, les données animales incitent à la prudence chez les sujets présentant un cancer du sein ou des antécédents personnels ou familiaux, les phyto-œstrogènes pouvant favoriser la prolifération des cellules tumorales.

• La consommation de produits issus du soja contenant des phyto-œstrogènes est déconseillée avant 3 ans et chez les femmes enceintes.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’efficacité des isoflavones de soja n’est pas prouvée scientifiquement.

• La dose quotidienne doit être inférieure à 1 mg d’équivalent aglycone/kg de poids corporel.

• Par précaution, les isoflavones sont déconseillées en cas d’hypothyroïdie, d’antécédent personnel ou familial de cancer du sein et d’allergie au soja.

Sources : « Sécurité et bénéfices des phytoestrogènes apportés par l’alimentation », recommandations, de l’Afssaps et de l’AFSSA, mars 2005 ; « Vous et les phytoestrogènes », Afssaps et AFSSA, Juillet 2005 ; Passeportsanté.net ; laboratoire Arkopharma ; Gerblé.